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Démocratie – Citoyenneté Jean-Marie Goater Ma vie d'élu·e

[Ma vie d’élu] Dans le domaine de la démocratie locale, il s’est passé quelque chose à Rennes

Le journal d’un élu écologiste, adjoint à la démocratie locale…

Dans le domaine de la démocratie locale, il s’est passé quelque chose à Rennes

Bravo ! Aux 53 projets qui ont remporté le vote préférentiel du budget participatif ! Bravo ! Aux 6961 Rennaises et Rennais qui ont voté pour ces projets !

Cette intense mobilisation est le fruit de plusieurs années de travail et de volonté pour mettre en œuvre cet outil de la démocratie locale qu’est un budget participatif.

Imaginer confier 3,5 millions d’euros aux habitants de cette ville pour proposer et décider de nouveaux projets, et ce sans passer par le filtre des élus, c’est en effet inédit ou presque.

Les chiffres de ce budget placent proportionnellement notre ville à la première place des budgets participatifs de France alors que c’est notre première année et une première expérience certainement perfectible.

Issu directement du programme de la liste Changez la ville qui rassemblait écologistes et membres du Front de gauche, il a fallu deux années pour convaincre du bien fondé de ce budget citoyen.

Du temps pour convaincre la majorité municipale, du temps pour convaincre les habitants, du temps pour convaincre l’administration municipale. Ce n’était pas du temps perdu.

La Maire de Rennes, l’ensemble de la majorité et même une partie de l’opposition, les services de la ville, des milliers de citoyens se sont emparés de cet outil et ont donné beaucoup d’énergie à cette initiative. Pour un fois, les élus entendaient plus de félicitations que de reproches.

Qu’il est doux de voir des citoyens agréablement surpris.

La campagne du vote a été intense, le suspense certain et les porteurs ont fait campagne jusqu’à la dernière minute. Dans le domaine de la démocratie locale, il s’est passé quelque chose à Rennes. On se souviendra de ce premier budget participatif.

Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Car l’objectif est loin d’être atteint. La Charte de la démocratie locale de Rennes prendra du temps à irriguer l’ensemble des politiques publiques et à mobiliser un plus grand nombre d’habitants.

Cette « petite révolution » que représente le budget participatif est un pas franchi, une étape décisive, réalisés dans un souci de co-construction permanent, avec des moyens maîtrisés et un investissement humain important.

La mise en œuvre de ces projets va constituer l’étape suivante. Nous aurons besoin de chacun. De votre bienveillance aussi, pour réussir à faire sortir de terre ce pour quoi vous avez voté. Je suis convaincu que nous y arriverons, ensemble.

Avant de repartir dès septembre 2016 pour une nouvelle saison du budget participatif !

Au cours du processus, un certain nombre de projets n’ont pas réussi à passer les critères. Il nous appartient de mieux les expliquer ou de les préciser. De même, certains projets, pourtant soumis au vote, n’ont pas remporté les suffrages suffisants. Tous ces projets, il existe de nombreux autres moyens de les réaliser. Par le budget ordinaire d’abord qui reste conséquent. Par le biais de vos instances de quartier ou consultatives afin de mieux les partager et les construire. Et aussi par une éventuelle représentation à la prochaine édition du budget participatif. C’est comme pour le permis de conduire, on ne l’a pas toujours à la première tentative.

J’ai trouvé personnellement chaque projet important, sincère et sensible. Il n’y avait pas de petits projets. Je retiendrais particulièrement l’attachement des habitants de cette ville à ses deux cours d’eau et à l’aménagement de ses berges, l’envie de convivialité, de pique-nique, de guinguette, de jeux, de jardins, de partage et de lutte contre le gaspillage, la volonté de se déplacer mieux, à vélo, à pied, l’appétence pour les énergies douces, les boîtes à don, les bibliothèques de rue. C’est un beau portrait de ville, c’est une énergie puissante et solidaire.

 

Une semaine de lutte

Allez, on enchaîne… Avec la semaine qui démarre, d’importantes mobilisations se profilent.

Le 8 mars bien sûr qui en tant que Journée internationale du droit des femmes qui marque notre attention. Si à Rennes le choix a été fait de « fêter » cela tout le mois avec plus de 50 événements, la journée de mardi sera toute particulière. L’attraction médiatique sans doute.

Le lendemain, mercredi 9 mars, rendez-vous à midi Place du Parlement pour un pique-nique populaire contre la loi travail El Khomri soutenue par le gouvernement Valls. Comme le CPE il y a 10 ans, personne ne veut d’un tel projet. En voulant à tout prix l’imposer, le gouvernement expose le pays et Rennes à de multiples blocages et mobilisations. Comme si l’économie avait besoin de cela.

Lors d’une présentation la semaine dernière à l’Université de Rennes II de la lutte contre le CPE par le syndicat Sud, Hugo Melchior et François Lopez, quelques arguments essentiels ont été avancés. L’un d’entre eux est une évidence.

Le Code du travail existe pour protéger le salarié. Il est le fruit d’une lutte historique et sociale notamment vers la réduction du temps de travail et de l’aliénation. C’est en aucun cas un outil de régulation ou de lutte contre le chômage.

Dans cette mobilisation contre ce projet de loi, il ne faudra pas oublier de proposer. Proposer de nouvelles mesures contre les 32 heures et le partage du travail. Proposer de mettre en œuvre la transition écologique de l’économie.

 

Une semaine de livre

Le rendez-vous annuel des amateurs du livre à Rennes, Rue des Livres se tient ce week-end. Samedi 12 et dimanche 13, aux Gayeulles près du Blizz, vous pourrez découvrir de nombreux auteur.e.s et de nombreux livres dont ceux des éditions que j’ai la chance de représenter. Et oui, je ne suis pas un professionnel de la politique et j’ai un vrai métier : éditeur et limonadier. Au programme, 7 nouveaux livres tout frais tout chauds. Du polar, de la jeunesse et des romans. Dont « Mon premier cahier de coloriage féministe » qui en 32 pages et 16 dessinatrices (dont 4 dessinateurs) va permettre aux jeunes de 3 à 10 ans de se sensibiliser à l’égalité femme-homme.

À quand un livre sur le CPE ?