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Catherine Phalippou Ma vie d'élu·e

[Ma vie d’élue] De l’intérêt que les élus ne courent pas plusieurs lièvres politiques à la fois et travaillent

Le petit journal de Catherine Phalippou, pour tout savoir du quotidien de votre conseillère municipale déléguée aux Musées…
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citationLa solidarité n’impose certes pas le vécu commun, on peut comprendre sans ressentir, compatir sans partager. Néanmoins il est de plus en plus insupportable d’entendre parler des difficultés du « monde » du travail par ceux qui n’y sont pas ancrés.

Certes un-e salarié-e n’a jamais qu’une perspective sur ce « monde ». Toutes les professions n’exposent pas les salarié-e-s aux mêmes fragilités, et personne ne pourra parler au nom de tou-te-s. Mais qui a connu de façon personnelle et/ou proche le parcours de combattant du salarié nié dans ses droits, connaît de quelle vulnérabilité protège le droit du travail. Nous connaissons la valeur du Conseil des Prud’hommes, nous connaissons la grandeur des luttes de nos aîné-e-s pour gagner des droits, que ce soit du côté des employés ou du côté des employeurs. Respectons-les.

Il ne s’agirait pas dans les temps de crise que nous traversons de perdre ce qui nous rend solidaires.

L’abusif d’un licenciement ne fait que renvoyer à l’illégalité de la procédure engagée par un employeur. Celui qui y a recours est un voyou. Le tort n’incombe pas à la victime et celle-ci – qui a bel et bien été abusée – doit être reconnue par la société comme telle. Imposer un plafond d’indemnités de licenciement est scandaleux car il reviendrait à considérer qu’un employeur pourrait dans certains cas tenir un calcul, où le plafonnement des risques encourus accorderait le droit de défier l’interdit.

Le monde (sur)actif politique n’est pas professionnel, l’engagement n’y est pas comparable à une profession quel que soit le carriérisme de certain-e-s. Les hommes et femmes politiques l’oublient opportunément quand ils accumulent les responsabilités et que leur investissement les accapare. Mesdames, messieurs, il vous est demandé d’entendre la détresse des travailleurs abusés ou abusables.

Reconnaître l’abusif dans le monde du travail, le considérer hors de prix, n’est pas nuire à l’intérêt général, mais faire passer la justice et l’humain avant le calcul. Je ferai grève mercredi 9 mars 2016.