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Conseil municipal Valérie Faucheux

Rentrée scolaire : 2 écoles en difficulté

[Conseil municipal du 10 octobre 2016]

Bilan de la rentrée scolaire 2016. Deux écoles du sud-est de Rennes sont en grande difficulté, deux écoles qui accueillent des publics spécifiques. La simple vigilance ne suffit plus. Pour 2017, il nous faudra intervenir davantage auprès des services départementaux de l’Éducation nationale pour qu’ils apportent un soutien accru à ces écoles.

 

Conseillère municipale

Intervention de Valérie FAUCHEUX au nom du groupe écologiste 

citationLors du dernier conseil municipal, nous avions été plusieurs au sein de la majorité à rappeler les dysfonctionnements survenus lors de cette rentrée scolaire, notamment dans les écoles du sud de Rennes. Comme nous l’expliquions alors, la carte scolaire réalisée selon le fichier Base élèves dès février ne correspond pas aux effectifs avérés en septembre de cette année. La carte scolaire était d’autant plus déséquilibrée que pour des raisons qui nous échappent, le DASEN (Directeur académique des services de l’Éducation nationale) a promis beaucoup d’ouvertures de classes fermes avant l’été, se laissant peu de souplesse, afin de réajuster les ouvertures et fermetures effectives à la rentrée.Cette situation a provoqué de nombreuses mobilisations de parents d’élèves mécontents des promesses non tenues. Comme à l’école Paul Langevin où une classe a été fermée quelques jours à peine après la rentrée. Par ailleurs, il faut noter la situation de la maternelle Carle Bahon est encore plus problématique. Chaque année, les parents doivent se mobiliser pour conserver des conditions d’accueil adaptées pour les enfants sourds et atteints de troubles du langage qui sont scolarisés à l’école. L’Inspection académique refuse de reconnaître la spécificité de cette école qui accueille pourtant les enfants sourds depuis plus de 40 ans et qui mène un partenariat fructueux avec le centre de surdité de Kerveiza pour l’inclusion des enfants sourds en milieu ordinaire.C’est ce dispositif dit de co-éducation (entre l’Éducation nationale et Kerveiza) que l’Inspection académique semble remettre en question chaque année. Cette année, les effectifs sont très élevés à Carle Bahon. Pour rappel deux classes à 26 avec 4 enfants sourds chacune, une classe à 30 avec un enfant sourd et une à 31 ! Même si la mobilisation des parents et du centre de surdité ont permis l’arrivée d’auxiliaires de vie scolaire supplémentaires, ce qui est un moindre mal, ces effectifs trop élevés sont inadaptés à la scolarité de ces enfants. Enfin, nous nous interrogeons sur l’attitude de l’Inspecteur d’Académie qui semble s’arcbouter dans une posture de rapport de force devant l’inquiétude légitime des parents.

Dernièrement, les parents d’enfants sourds ont reçu une fin de non-recevoir à leur demande d’avoir des AVS collectifs qui pratiquaient la langue des signes française, sous prétexte que ce n’était pas indispensable. 11 ans après, la loi de 2005 ne s’applique toujours pas mais, plus grave, les discours de la ministre de l’Éducation nationale sur l’inclusion des élèves en situation de handicap ne semblent pas porter jusqu’en Bretagne.

Enfin, nous voulions porter à votre attention la situation alarmante à l’école élémentaire Pascal Lafaye. Comme l’on pouvait s’y attendre, au vu des effectifs de classes très chargés, bien au-delà du seuil des 25 élèves par classe normalement fixé pour les écoles en REP, le climat s’est fortement dégradé. Deux professeurs des écoles sont en arrêt maladie, ne pouvant faire face aux comportements de certains enfants violents ou aux très grandes difficultés des autres. L’école compte en effet cette année beaucoup d’élèves en grande difficulté dans la maîtrise des bases du français.

Rappelons aussi que cette école est la seule du département à accueillir une classe UPE2A, soit 6 élèves primo-arrivants et une ULIS soit 12 élèves en situation de handicap. Et là encore la situation est tendue avec deux institutrices à mi-temps, dont l’une n’a aucune expérience en matière d’enseignement spécialisé.

Sans vouloir rentrer dans le débat sur l’éducation prioritaire, qui a fait l’objet de deux rapports à charge récemment (ceux de la Cour des comptes et de la DGESCO), nous nous interrogeons tout de même sur les moyens alloués par l’État aux écoles de REP à Rennes, notamment au sud-ouest où la situation nous paraît, d’année en année, de plus en plus préoccupante. La situation dérogatoire de Pascal Lafaye au seuil de 25 élèves par classe est anormale et ne peut que provoquer un climat scolaire délétère.

Pour la rentrée 2017, la simple vigilance ne pourra suffire. Parce que notre municipalité, forte de ses convictions en matière de réduction des inégalités, apporte une attention particulière envers les écoles de REP, notamment par l’octroi de crédits supplémentaires, nous devons intervenir davantage auprès des services départementaux de l’Éducation nationale pour qu’ils apportent la même attention à ces écoles accueillant des publics spécifiques.