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Catherine Phalippou Culture – Langues de Bretagne – Tourisme Ma vie d'élu·e

[Ma vie d’élue] Le journal de Catherine

Le petit journal de Catherine Phalippou, pour tout savoir du quotidien de votre conseillère municipale déléguée aux Musées…
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citationLe 24 août dernier, nous avons déploré la disparition de l’écrivain français, Michel Butor. Questionné en l’an 2000 sur son premier livre d’artiste, édité en 1962, ce dernier insista d’abord sur son titre : « Rencontre ».

catherine-20161014Une intense rencontre, un profond dialogue avaient eu lieu entre lui, l’écrivain, et lui, le peintre : Enrique Zanartu, rue du dragon à Paris, à la galerie du même nom, à Saint-Germain-des-Prés, pas loin de la rue de Rennes – pour ceux qui connaissent.

En 2000, Butor était d’autant plus ému d’évoquer Enrique Zanartu qu’il venait d’apprendre son décès, et les souvenirs remontaient alors avec gratitude à sa mémoire. Gratitude bel et bien, parce que l’impulsion du groupe parisien surréaliste d’alors, le tourbillon de ce groupe où se côtoyaient quotidiennement et tellement intimement peinture et écriture, lui fut salutaire, déclara-t-il.

Lui, l’initiateur de cette fulgurance géniale littéraire que fut le Nouveau Roman commençait à étouffer dans la seule écriture romanesque, et la poésie revint à lui grâce aux surréalistes. Ils l’encouragèrent, l’autorisèrent à rafraîchir son écriture… son interview parle de « bouffée d’oxygène », de « bain de jouvence »…

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Notre exposition de ce soir est intitulée « Beachcomber », comme une huile sur toile de Zanartu. Avec elle, on aura effectivement les poumons remplis d’air iodé à force de traîner sur les longues grèves chiliennes mais notre esprit se tournera tout autant vers les hauteurs, celles de la Cordillère des Andes.

On ne saura pas vraiment où l’on est, entre réel et formes, et qu’importe, nous serons ramasseur de débris précieux, nous errerons sur la plage entre peinture et poésie, avec peinture et poésie.

Je terminerai en citant quelques mots de Michel Butor qui ponctuent son interview de l’an 2000 durant laquelle il évoquait Enrique Zanartu et ses relations avec les peintres. Butor nous offrait alors joliment la pensée suivante : « La peinture nous force au silence pour nous rendre capable d’entendre sa rumeur. La poésie propose sa rumeur pour nous rendre sensibles aux couleurs du silence. »