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Portillons du métro : encore des doutes

[Conseil métropolitain du 2 juin 2016]

Les portillons – contre lesquels nous nous sommes toujours opposés –  qui équiperont le métro rennais ont été présentés en conseil métropolitain. Nous avons alerté sur deux points : l’accessibilité à tou-te-s dans les mêmes conditions de confort et le coût qui s’annonce déjà à la hausse. Et il va sans dire que nous avons voté contre.

 

Conseiller métropolitain

Président du groupe écologiste de Rennes Métropole

Intervention de Morvan LE GENTIL au nom du groupe écologiste

citationPortillons, an 2. Nous ne rejouerons pas le match, notre assemblée s’est prononcée l’an dernier et nous en prenons acte. Toutefois la position des élu-e-s écologistes n’a pas évolué sur ce dossier, et nous nous opposerons à cette délibération qui vise à approuver l’avant projet de la mise en œuvre des portillons d’accès pour les stations des lignes a et b du métro.

L’avancement de ce projet, présenté ce soir sans mise en ligne préalable sur l’extranet métropolitain, n’est de toute façon pas de nature à faire bouger les lignes. Au contraire deux doutes majeurs sortent renforcés de ces premières esquisses.

Le premier, le plus important, a trait à la mobilité des personnes en situation de handicap, et aux personnes à mobilité réduite de façon générale.

Nous ne nions pas l’engagement du Vice-président aux Transports, et des équipes qui travaillent avec lui, à faire « le mieux possible » dans ce domaine. Mais à l’évidence, « le mieux possible » avec des portillons pourra difficilement concurrencer la souplesse et l’ouverture actuelle. Nous comprenons donc l’inquiétude de certains utilisateurs, parmi les plus lourdement handicapés, et les rejoignons dans la vigilance quant aux options techniques qui seront prises. Le métro c’est leur liberté, leur autonomie, leur vie sociale. Notre niveau d’exigence ne peut s’accommoder d’aucun angle mort, d’aucun citoyen métropolitain laissé à la porte.

L’enjeu pour les personnes en situation de handicap, réaffirmé dans la loi de 2005, n’est pas d’accéder à « presque » tout : il est d’accéder à tout, partout, dans les mêmes conditions que les valides.

Et déjà nous pouvons nous interroger sur la multiplication des stations où deux ascenseurs successifs seront nécessaires pour descendre sur les quais : alors que les portillons complexifieront déjà le parcours des fauteuils, on le rallonge encore, avec l’alibi étrange que cela dissuadera les valides de leur faire concurrence dans les ascenseurs… cette logique n’est pas satisfaisante. Puisque la Métropole a fait le choix des portillons elle doit désormais tout mettre en œuvre pour fluidifier l’accès des plus fragiles. Le collectif « On existe » a fait des propositions concrètes en ce sens : nous y souscrivons et demandons à ce qu’elles soient reprises dans les déclinaisons opérationnelles à venir.

Deuxième point de vigilance sur lequel nous avions alerté, la question des coûts : alors que l’argumentaire pro-portillons était largement construit sur la plus-value économique de ce filtre, nous avions estimé probable qu’un certain nombre d’hypothèses de coûts et de retour sur investissement allaient devoir être revus à la hausse.

C’est ce qui se passe ici, dans des proportions qui certes ne sont pas scandaleuses, + 6%, mais suffisamment pour être suivies finement et justifiées : la complexité de l’installation des portillons sur la ligne A, ou la technicité des dispositifs pour garantir l’accès pour toute personne à mobilité réduite, étaient en effet des données connues, qui pouvaient être anticipées dès le stade des études de faisabilité.

Nous vous remercions par avance de bien vouloir lever ces doutes.