Conseil municipal du 3 janvier 2025 – Présentation des orientations budgétaires 2025 de la Ville de Rennes par Matthieu Theurier, délégué aux finances. |
Intervention portée par Laurent Hamon au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n°1 : Rapport d’orientations budgétaires pour l’exercice 2025 |
Madame La Maire, mes cher.e.s collègues,
Nous tenons à remercier les services pour l’élaboration de ce budget dans un contexte chaotique, il faut bien le dire, ainsi que notre collègue Matthieu Theurier pour la clarté politique des orientations budgétaires de notre collectivité.
La situation politique et financière dans laquelle le Président Macron a plongé notre pays depuis 7 ans est franchement catastrophique : l’extrême-droite est au plus haut ; les propos xénophobes prolifèrent ; les citoyens perdent confiance en la capacité du politique à être congruent et à changer leurs vies ; le clivage, l’outrance et la caricature sont les nouvelles règles du débat politique et la France n’a pas de budget pour 2025, une première sous la Vème République.
Les collectivités locales sont oubliées dans la mise en œuvre partenariale de l’action publique quand elles ne sont pas méprisées. Alors qu’elles représentent trois quart de l’investissement public, que leur gestion financière est plutôt vertueuse et que leur dette est stable voire en légère baisse depuis 20 ans, elles ont été sommées à l’automne dans le cadre du Projet de loi de finance du gouvernement Barnier, de participer à la réduction du déficit de l’Etat, auquel elles n’ont pas contribué. Les coupes demandées étaient brutales et massives. Nous attendons toujours le mea culpa des macronistes sur leur politique de l’offre et de cadeaux fiscaux, qui a fait perdre plus de 60 milliards d’euros à l’Etat par an et des sommes considérables aux collectivités avec la succession de réformes fiscales nous privant de recettes, qui n’ont pas été totalement compensées.
La censure du gouvernement Barnier a évacué ce texte budgétaire brutal, injuste et austéritaire, pour laisser place aujourd’hui à un nouveau texte qui ne trouve pas encore de majorité à l’assemblée. Ce nouveau budget n’en reste pas moins nocif car il sacrifie une fois de plus l’écologie, avec une coupe terrible d’1,3 milliards d’euros. Il introduit aussi des coupes drastiques pour l’aide au développement et l’enseignement supérieur, menaçant nos universités, comme l’a expliqué notre collègue Isabelle Pellerin lors du dernier conseil communautaire.
C’est dans ce contexte de fortes incertitudes et de vents contraires à nos ambitions municipales que nous devons mener le processus budgétaire de notre ville. Un vrai défi mené par notre exécutif, qui s’emploie avec ingéniosité, à atténuer les impacts des coupes étatiques à venir. Les élu.e.s écologistes et citoyens soutiendront les initiatives qui viseront à concentrer les économies plutôt sur nos dépenses internes, par exemple sur la communication ou sur les frais de déplacement. Par contre, nous avons à cœur de préserver le plus possible notre soutien aux acteurs associatifs, sociaux et culturels locaux dont les missions pour l’intérêt général et le bien commun sont essentielles et font vivre notre ville. D’autant que ces acteurs feront aussi face aux baisses en cascade du soutien de l’Etat et du département notamment et qu’ils sont régulièrement attaqués par les mouvements réactionnaires. Nous tenons d’ailleurs ce soir à nous associer à l’initiative Debout pour la culture, en soutien aux acteurs culturels menacés par les coupes voire arrêts budgétaires, notamment sur le Pass culture.
Au global, notre ville doit réussir à éviter l’austérité, comme vous l’avez indiqué dans les orientations budgétaires, avec des prévisions de dépenses en fonctionnement et en investissement en légère progression. Nous le savons et nous assumerions de dégrader légèrement notre trajectoire financière, ce qui est possible à court terme, mais ne nous le cachons pas, qui pose la question du long terme. Les impératifs sociaux, climatiques et démocratiques nous encouragent à poursuivre nos politiques en la matière, qui produisent des résultats.
Face à l’augmentation de la pauvreté et à l’explosion des violences liées au narcotrafic, nous devons tout mettre en œuvre pour faire reculer le trafic de drogues et améliorer la vie des habitants des quartiers populaires. Nous devons bien entendu renouveler notre soutien au CCAS dont l’action en matière de solidarité est essentielle. Il nous faut aussi continuer à agir pour l’emploi et l’insertion, avec un soutien renouvelé à l’initiative Zéro Chômeurs Longue Durée, qui a créé pas moins de 40 emplois locaux et non délocalisables en quartiers populaires. Que ce soit à travers la rénovation des écoles mais aussi les nombreuses actions éducatives de lutte contre les inégalités ou les stéréotypes de genre, ou encore de sensibilisation au vivant, notre politique d’éducation doit continuer à être dotée de moyens à la hauteur des enjeux.
Il nous faut poursuivre la rénovation énergétique de nos bâtiments pour réduire les consommations d’énergie. Les élu.e.s écologistes et citoyens auront une attention particulière sur les bâtiments énergivores, voire très énergivores. Certains équipements devront muter. Anticipons et regardons de près tous les scénarios, je dis bien tous les scénarios.
Nous devrons continuer à faire progresser la part des produits bio, locaux et végétaux dans les assiettes des enfants. Nous devons continuer aussi nos actions pour promouvoir et faciliter les transports actifs. L’importance de notre politique en faveur de la végétalisation des espaces publics se trouve à nouveau encouragée dans le contexte des terribles inondations qui frappent notre ville. En tous cas, il ne faut pas baisser la garde.
En définitive, nous voterons ce soir ces orientations budgétaires qui cherchent à préserver notre projet politique de transition écologique, sociale et démocratique des impacts nocifs des choix austéritaires et conservateurs de notre gouvernement.
– Seul le prononcé fait foi –