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Conseil municipal Laurent Hamon Solidarités – Discriminations – Santé

Nos actions en matière de santé à Rennes

Conseil municipal du 3 janvier 2025 – Intervention portée par Laurent Hamon au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s
sur la délibération n°2 : adoption du Contrat local de santé (CLS)

Madame la Maire, mes chers collègues,

Un récent sondage de l’Ifop révèle que la santé est une préoccupation majeure pour les Français, or elle souffre d’un manque de moyens et d’une mauvaise répartition des ressources publiques. Les établissements privés prospèrent dans un système de plus en plus privatisé, tandis que les services publics de santé sont en carence. La crise sanitaire a exacerbé ces inégalités, rendant plus évidentes les failles de notre modèle de santé.

C’est dans ce contexte, qu’il nous est proposé ce soir d’adopter ce Contrat local de santé (CLS). Avant tout, permettez-moi de remercier l’ensemble des élu·e·s, Eve Schumaker à la Métropole, et Yannick Nadesan pour la Ville de Rennes ; les services avec lesquels nous avons eu l’opportunité de collaborer, notamment Mme Lavie et M. Laurens ; et de me réjouir que les propositions des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s aient été prises en compte. Ce contrat marque une étape importante pour la santé des habitant·e·s.

Une approche de santé globale et novatrice

Nous saluons l’adoption de l’approche One Health, qui reconnaît l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale. Cette approche est cruciale face aux crises sanitaires croissantes et au dérèglement climatique. Promouvoir le contact avec la nature dès le plus jeune âge ou apprendre à gérer les espèces envahissantes sont essentiels.

L’approche sanitaire visant à prévenir les risques environnementaux occupe aussi une place centrale. En effet, nous savons bien que la pollution et le dérèglement climatique exacerbent les inégalités sociales en santé. Ces phénomènes ont un impact particulièrement marqué dans les quartiers populaires, qui sont souvent les plus exposés. Dès lors, il est primordial de promouvoir des milieux de vie sains, propices à la fois à la santé physique et mentale.

Aussi, nous saluons l’engagement pris de lancer de nouvelles études sanitaires,  notamment sur la qualité des eaux brutes en lien avec la CEBR. Je ne reviens pas plus en détail sur ce sujet que nous avons déjà abordé jeudi dernier en conseil métropolitain.

Une santé inclusive et participative

Une autre des forces de ce contrat revisité est son approche inclusive et participative. Il est essentiel d’écouter les citoyens et de soutenir leurs initiatives, et qu’elles viennent de tous les quartiers. Mais nous devrons nous donner les moyens de pérenniser cette participation tout au long de leur mise en œuvre.

En outre, alors que la question des inégalités d’accès en matière de santé a bien été prise en compte dans le contrat, nous ne pouvons que regretter que le mot “discrimination” n’y figure pas explicitement. Pour lutter contre ces discriminations dans l’accès aux soins il nous faudra notamment renforcer l’interprétariat, développer des initiatives mobiles, comme des bus santé. Cela implique aussi d’identifier et lever des obstacles comme le manque de temps, l’absence de garde d’enfants, la précarité ou l’éloignement des services. Dans cette même logique d’inclusion, nous devons également accorder une attention particulière aux enfants en situation de handicap et à leur famille, sur le temps scolaire et même en dehors.

Dans cette dynamique d’accès pour tous, nous saluons également la réflexion, en cours, au sein du service Ressources humaines de la Ville de Rennes sur la mise en place d’un arrêt menstruel pour nos agentes, un pas de plus qui serait le bienvenu vers une égalité réelle entre les femmes et les hommes. Aussi, si nous nous réjouissons de la loi qui va entrer en vigueur pour une meilleure prise en charge financière des soins liés au cancer du sein,  nous déplorons en revanche les difficultés d’accès au dépistage dues aux insuffisances de l’État.

Des leviers pour une société en meilleure santé

Un autre sujet important, puisque c’est dans notre contrat de majorité, c’est la sortie des pesticides d’ici à 2025 pour Rennes et assurer une alimentation plus durable et saine dans nos restaurants municipaux. Nous l’avons encore redit en conseil métropolitain jeudi dernier, nous devons impérativement nous donner les moyens de remplir ces objectifs.

Un autre enjeu majeur est la lutte contre la sédentarité, responsable de milliers de décès par an en France. Encourager les mobilités actives et les pratiques physiques régulières permet de prévenir de nombreuses pathologies et renforce le bien-être général de la population. Notre contrat doit servir de levier pour orienter les publics vers les Maisons Sport Santé et les associations sportives. Il est aussi crucial de développer le sport-santé sur ordonnance, comme nos collègues écologistes l’ont fait à Strasbourg et ça porte ses fruits !

En outre, la récente organisation des États Généraux de la santé mentale à Rennes nous rappelle l’urgence d’agir sur ce sujet. Nous pourrions par exemple multiplier les formations aux Premiers secours en santé mentale pour nos agents. Mais nous regrettons le manque de moyens de l’État alors que le gouvernement a fait de la santé mentale la grande cause nationale de 2025.

Nous saluons enfin la place accordée à la question des drogues dans ce Contrat local de santé (CLS), notamment avec l’engagement à réaliser une étude pour l’ouverture d’une Halte Soin Addiction (HSA) à Rennes. Qui permettrait notamment de mieux répondre à la problématique de la consommation de drogue sur l’espace public.

Conclusion

Pour conclure, nous souhaitons souligner l’importance d’un pilotage collégial et partagé de ce CLS. La Ville de Rennes, doit être motrice pour embarquer d’autres communes et ce projet devienne une réalité vécue par tous nos concitoyens. Nous proposons également qu’un rapport soit présenté chaque année au conseil municipal afin de faire un point sur sa mise en œuvre opérationnelle.

Si nous sommes globalement satisfaits, soyons malgré tout conscients que les ressources qui lui sont dédiées, qu’elles soient humaines ou financières, sont pour le moment limitées. La Ville de Rennes prendra sa part mais il est impératif que l’État, à travers l’ARS, assume ses responsabilités et fournisse les moyens nécessaires pour répondre aux besoins des citoyens en matière de santé publique. C’est le vœux que nous formulons ce soir, afin que ce contrat devienne un vrai levier de mieux-être pour les habitantes et les habitants.

Je vous remercie.

– Seul le prononcé fait foi –