Conseil municipal du 19.02.2024 · Intervention portée par Lucile Koch Schlund au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n°32 : Aménagement et services urbains, environnement – Plan d’Action en faveur de l’énergie et du climat – Désignation de zones d’accélération de production d’énergies renouvelables
Merci Madame la Maire, mes cher.es collègues,
Nous étions déjà intervenus en conseil municipal de décembre pour regretter le peu d’ambition de la loi relative aux zones d’accélération des énergies renouvelables. Nous intervenons à nouveau aujourd’hui, pour déplorer deux nouveaux mauvais signaux envoyés par le gouvernement.
D’une part, le remaniement interminable des dernières semaines a tout bonnement supprimé le ministère de la transition énergétique. La thématique cruciale de l’énergie repasse dans l’escarcelle de Bercy. On connaît malheureusement le manque d’entrain, pour parler par euphémismes, de ce ministère et de son ministre en particulier, pour financer la transition vers les énergies renouvelables.
D’autre part, et c’est encore plus grave, le projet de loi souveraineté énergétique, qui doit poser les jalons de la trajectoire énergétique de la France pour la décennie à venir, a rayé d’un trait de plume toute mention de nos objectifs de production des énergies renouvelables. Ceux-ci ont pourtant été révisés en novembre dernier par l’Europe. Je le rappelle, nous devrions atteindre 42.5% de renouvelable dans la consommation finale d’énergie d’ici 2030, soit le double d’aujourd’hui. Aucune mention ni des objectifs actuels, ni de ces nouveaux objectifs dans l’avant projet de loi dévoilé en janvier par le gouvernement. Et donc, évidemment, aucun plan d’actions détaillant comment nous sommes censés y parvenir. A la place, nous avons une ode au nucléaire et au pari technologique sur les EPR nouvelle génération, que nous ne savons même pas construire et qui coûteront à la France des dizaines de milliards d’euros publics. Tout cela pour une hypothétique mise en service dans vingt ans minimum, s’ils voient jamais le jour. C’est dire le niveau de compréhension du gouvernement sur l’urgence des enjeux.
Pour en revenir à notre territoire, les données du problème sont simples : nous produisons actuellement plus de 600 GWh d’énergie renouvelable et de récupération, principalement sous forme de chaleur. Nous devons atteindre 1200 GWh en 2030. Plusieurs projets sont déjà lancés pour y parvenir. L’extension de notre réseau de chaleur urbain doit permettre de doubler le nombre de points de livraison de chaleur aux habitants d’ici 10 ans. La mise en place d’ombrières photovoltaïques sur les parkings, cette année aux Préales et à Poterie, puis le dépôt de bus de Baud et l’ancien site d’enfouissement des Basses Gayeulles les années prochaines, va considérablement augmenter notre production d’électricité renouvelable.
Nous avons en parallèle lancé deux études structurantes à l’échelle de la métropole pour dessiner notre futur énergétique : l’une sur le biogaz, l’autre sur les ENR électriques (notamment photovoltaïques). Nous attendons les résultats de ces deux études pour rendre une copie actualisée à l’Etat, définir des zones d’accélération et non plus seulement des sites.
Pour atteindre nos objectifs, il nous faudra nous doter, à l’échelle métropolitaine, d’un schéma directeur des énergies, en articulation avec la révision à venir du Plan Climat. Cet outil de pilotage et de suivi nous permettra à la fois de planifier dans le temps nos investissements et projets, de suivre notre trajectoire en temps réel, de rendre compte auprès des citoyens de nos progrès. Mais aussi d’entraîner avec nous les acteurs du territoire et mobiliser le secteur privé, tout comme le secteur public, qui doit prendre sa part dans cette transition. Par exemple, la nouvelle préfecture inaugurée ces derniers jours par Monsieur le Préfet n’est pas encore équipée, à notre connaissance, de panneaux photovoltaïques en toiture. Il n’est jamais trop tard pour montrer l’exemple.
Je vous remercie.
Seul le prononcé fait foi