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Le gouvernement prive les agences chargées de la protection de l’eau de 50 millions d’euros

Conseil métropolitain du 21 décembre 2023 · Intervention portée par Didier Chapellon au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n°18 : Gestion intégrée de l’eau en ville – Adhésion au Groupement d’Intérêt Scientifique « Centre de ressources et d’expertise scientifique sur l’eau de Bretagne » (Creseb) – Convention constitutive – Désignation d’un représentant

Merci Madame la Présidente, chers collègues, 

Puisqu’il s’agit d’approfondir notre reconquête du bon état des milieux aquatiques et la préservation de la ressource en eau, nous voterons sans problème cette délibération. 

Nous aimerions cependant en profiter pour dénoncer, comme bon nombre de collègues l’ont fait dans d’autres instances, un scandale passé presque inaperçu, en catimini, à l’issue d’un entretien entre la Première Ministre et les représentants de la FNSEA. Celui du renoncement, par le gouvernement, à relever les taxes payées par les agriculteurs sur les pesticides et l’irrigation, alors que c’était inscrit dans le projet de loi de finances 2024. 

Concrètement, de quoi parle-t-on ? D’abord de la redevance pour pollution diffuse (RPD), perçue sur les ventes de pesticides. 37 millions d’euros de recettes en moins. Puis de la redevance pour prélèvement sur la ressource en eau pour l’irrigation. 10 millions d’euros. Au total, ce sont donc près de 50 millions d’euros en moins, qui devaient notamment abonder le budget des agences de l’eau. Lesquelles sont pourtant en première ligne de la lutte pour la préservation de la ressource en eau et la reconquête des milieux. 

Au delà de l’aspect budgétaire, le signal politique est fort : c’est un blanc-seing qui est donné à un modèle agricole intensif, gourmand en pesticides et en ressources en eau, à rebours des impératifs environnementaux et sanitaires actuels. Notre Collectivité Eau du Bassin Rennais fait son maximum pour y remédier, avec ses actions de protection de la ressource. Mais la surcharge en pesticides occasionne des coûts de traitement de plus en plus élevés, qui retomberont immanquablement sur l’usager. Car encore une fois avec ce gouvernement, l’intérêt général passe après l’intérêt de quelques-uns, ici les grands exploitants agricoles… alors même que la transformation de notre modèle agricole est de plus en plus urgente. 

Nous joignons donc nos voix à celles du comité de bassin Loire Bretagne, de l’EPTB Eaux et Vilaine et de nombreux acteurs de l’eau pour exiger le retour de ces dispositions, et que le gouvernement soit enfin un soutien, et non un frein, face à l’urgence de la transition agro-écologique. 

Je vous remercie.

Seul le prononcé fait foi