Nous nous félicitons évidemment de l’adoption de cette Stratégie métropolitaine pour la biodiversité et de la création de ce Conseil métropolitain de la biodiversité et de l’eau.
Enjeu souvent mal connu de nos concitoyen·ne·s, la biodiversité joue pourtant un rôle majeur dans l’équilibre des écosystèmes. Elle ne se borne pas à quelques exemples d’espèces menacées devenues emblématiques à l’échelle mondiale, comme les éléphants ou les ours polaires. Bien plus proches de nous, parfois à deux pas de nos habitations, ce sont des millions de microorganismes dans les sols, d’insectes dans les champs, d’oiseaux dans les arbres, d’amphibiens dans les zones humides, de petits reptiles et de mammifères dans nos forêts, d’arbres, de plantes, de mousses et champignons, qui constituent autant d’écosystèmes riches et variés sur notre métropole. Une biodiversité active et souvent discrète, mais qui nous rend bien des services : maillon indispensable de nos cultures via la pollinisation, filtre précieux des polluants pour la qualité de notre eau potable, régulatrice des maladies transmissibles entre mammifères, zone tampon avec les habitations lors des incendies ou des crues, climatiseur lors des canicules, source de bien être psychologique quand on se trouve en contact avec elle, dans la nature.
Mais ces écosystèmes sont soumis à des pressions constantes à cause des activités humaines. On a parlé tout à l’heure de l’impact des effluents agricoles sur la qualité de l’eau dans la délibération sur le Projet Alimentaire Territorial ; on peut également aborder l’impact de l’extension urbaine sur des espaces jusqu’alors non artificialisés. La perte de biodiversité à l’échelle mondiale, mais aussi locale doit plus que jamais nous alarmer et nous faire prendre conscience que sa protection est un enjeu aussi important que la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. L’ONU estime ainsi qu’à cause de la dégradation de la biodiversité, 80 % des objectifs de développement durable ne pourront être atteints.
Ces exemples montrent bien que la biodiversité est un enjeu transversal. Ainsi, pour notre territoire, cette stratégie prend tout son sens en s’inscrivant dans toutes les politiques publiques de la métropole, et en irriguant les stratégies propres à chaque commune. Pour atteindre ces ambitions, la question des moyens humains est cruciale. Suite à la création de 2 postes supplémentaires, ce dont on peut déjà se féliciter, trois personnes travaillent actuellement à Rennes Métropole sur le sujet. Un renforcement de l’équipe nous apparaît malgré tout nécessaire à court ou moyen terme afin d’accompagner au mieux les projets biodiversité dans les communes.
Je le disais en début d’intervention, la biodiversité est un enjeu majeur, mais encore trop peu visible dans le débat public. Le CMBE permettra de mettre autour de la table un panel d’acteurs et actrices varié·e·s, expert·e·s ou déjà initié·e·s à ces sujets. Il nous faudra donc réfléchir :
- d’une part, à la communication de ses travaux dans une perspective d’information du grand public
- d’autre part, aux mécanismes de participation citoyenne les plus pertinents pour associer, sur des sujets précis et ciblés, les habitant·e·s à ses travaux dans le cadre de la fabrique citoyenne du climat.
Ces deux axes doivent permettre une meilleure appropriation par le grand public de ces enjeux, prérequis indispensable à l’action. Car si nous ne sommes pas tous écologues ou experts de la biodiversité, nous pouvons toutes et tous participer, dans notre vie et nos choix quotidiens, à sa préservation et à sa protection.
– Seul le prononcé fait foi –