Rennes dispose d’une spécificité unique en France. Son développement urbain s’est fait avec le souci de préserver une large ceinture verte qui enserre la ville et qui participe aujourd’hui de notre qualité de vie, qui participe aussi à la protection de notre environnement comme au maintien d’une agriculture locale. En tant qu’élu·e·s écologistes, notre action vise donc à la préserver.
La Prévalaye est l’une des composantes essentielles de cette ceinture verte. Elle est un espace naturel rattaché au quartier de Cleunay. Elle est restée un espace agricole et est aussi devenue un espace de loisirs en plein air, un espace d’éducation à la nature. Elle est enfin un espace dédié aux sports avec notamment le centre d’entraînement du stade rennais.
Il y a trois ans maintenant, ce dernier a fait connaître son souhait de voir son centre d’entraînement évoluer tout en maintenant celui-ci sur le site de la Piverdière.
Comme tous les Rennais.es, les écologistes sont particulièrement attachés à notre club de football. Nous sommes attachés à ce que son activité reste à Rennes, gage de proximité entre le club, son territoire et ses supporters. Nous connaissons aussi les exigences du football professionnel, et nous savons que le centre d’entraînement du Stade rennais doit évoluer. Nous sommes aussi convaincus, que le sport professionnel, comme tous les autres secteurs, doit intégrer pleinement les enjeux environnementaux et sociaux. Nous sommes enfin convaincus qu’il est possible sur Prévalaye de concilier sport, nature et agriculture.
Depuis 2020, un comité de gestion de la Prévalaye a été constitué et animé par notre collègue Didier Chapellon. Instance de dialogue entre des acteurs qui ne se parlaient pas ou peu jusque-là, le comité de gestion a eu parmi ces travaux à étudier le projet d’extension du centre d’entraînement de la Piverdière.
Le Stade Rennais a pu présenter plusieurs hypothèses pour son centre d’entraînement dans le cadre du comité de gestion de la Prévalaye. Nous avions alors fait le constat que les enjeux environnementaux avaient été intégrés au projet. En effet, dans les scénarios présentés alors, il était prévu que les nouveaux bâtiments soient construits sur les emprises des bâtiments déjà existants. Ils doivent faire l’objet d’une très large utilisation de matériaux biosourcés. Les projets présentés portaient le nombre de terrains de 6 à 8. Auxquels est ensuite venu s’ajouter un potentiel de trois terrains supplémentaires sur Moulin du Comte. Soit un centre d’entraînement de 11 terrains sur une douzaine d’hectares. Ce qui correspond à ce que l’on peut retrouver chez d’autres clubs professionnels qui jouent dans le haut de tableau en Ligue 1. Et le Stade rennais communiquait cet été dans l’Équipe pour se vanter de développer parmi les premiers centres d’entraînement écoresponsables de France.
Le comité de gestion a de son côté émis un certain nombre de préconisations. Parmi elles, le souhait que le centre d’entraînement ne s’étende pas à l’ouest de la Taupinais. L’objectif étant de maintenir une possible continuité agricole entre le Jardin des Mille Pas et la ferme Perma G’Rennes et donc de permettre dans le même temps d’avancer sur les projets de la Ville de Rennes pour affirmer l’installation d’agriculteurs sur la Prévalaye.
En synthèse, il nous semblait qu’un terrain d’entente était en train de se trouver. Mais plusieurs mois plus tard, les dirigeants du SRFC ont décidé de finalement présenter encore un nouveau projet en comité de gestion reprenant les éléments avancés en 2019… éléments qui avaient pourtant été rejetés, car ils prévoient une nouvelle extension de plusieurs hectares à l’ouest du secteur Taupinais et donc dans des secteurs potentiellement agricoles.
Malgré les alertes des élu.e.s, la direction du Stade rennais a donc décidé de revenir sur un an de travail, de franchir une ligne rouge et de casser le consensus qui s’établissait. C’est incompréhensible, c’est regrettable et c’est même assez irrationnel. Car la réalité c’est qu’on ne trouve pas comme cela 30 hectares disponibles sur le territoire de Rennes Métropole. Donc, sauf à s’exporter loin de Rennes, ce que les supporters n’accepteraient certainement pas, la Prévalaye est bel et bien un site d’avenir pour le Stade rennais.
Heureusement, il reste du temps pour reprendre le dialogue. Les élu.e.s écologistes ne peuvent qu’appeler le Stade rennais à revenir à ce qui faisait consensus et à stabiliser son projet. Les échanges doivent continuer en ce sens.
– Seul le prononcé fait foi –