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Logistique urbaine durable : une charte locale des bonnes pratiques

Présentation de délibération par Matthieu Theurier, vice-président à la Mobilité et aux transports, lors du conseil métropolitain du 17 juin 2021.

« La logistique urbaine est l’art de gérer, dans les meilleures conditions de qualité, de délais et de coûts, les flux de marchandises qui entrent, sortent et circulent dans un territoire urbain.

La logistique urbaine est créatrice de richesse, pourvoyeuse d’emplois non délocalisables, et participe au maintien des activités économiques dans les villes.

Dans le cadre de la crise sanitaire que nous connaissons, les entreprises de logistiques ont particulièrement démontré l’importance de leur activité pour approvisionner nos territoires en alimentation et matériels médicaux pour ne citer que ces exemples.

De façon plus générale, dans un contexte où les territoires urbains ne disposent en moyenne que de 3 jours d’autonomie alimentaire, la logistique est une activité vitale.

Elle est par ailleurs parfaitement complémentaire aux actions de relocalisation de notre économie, car y compris sur de courtes distances, l’activité de logistique est toujours nécessaire. 

Les acteurs de la logistique sont par conséquent des partenaires essentiels de la vitalité de nos territoires. Mais comme toute activité, elle peut aussi être génératrice de nuisances ou de pollution. Le secteur des transports est un fort émetteur de gaz à effet de serre, 15 % de ceux émis sur la métropole sont le fait des activités de logistique. Du fait d’une forte dépendance aujourd’hui aux moteurs thermiques, les transports et la logistique urbaine participe de la pollution de l’air. Les opérateurs de la logistique sont conscients de ces enjeux et s’engagent d’ores et déjà dans des démarches de décarbonation de leur matériel roulant, on voit aussi la logistique du dernier kilomètre se réaliser de plus en plus à vélo. 

Face aux évolutions qu’il nous faut mener, les opérateurs économiques et les collectivités territoriales doivent aujourd’hui s’associer pour répondre aux objectifs de réduction des consommations d’énergie, de pollution, aux enjeux sociaux et de santé aussi autour des métiers de la logistique, tout en maintenant le développement des entreprises présentes sur le territoire.

C’est pourquoi nous faisons le choix aujourd’hui de bâtir cette Charte locale des bonnes pratiques en matière de logistique urbaine durable. 

Les acteurs concernés par cette Charte sont tous ceux qui participent à la logistique urbaine sur le territoire de Rennes Métropole, et ce, même s’ils appartiennent à un autre territoire. Parmi celles et ceux qui ont participé jusqu’alors à son élaboration il y a les chambres consulaires représentantes des entreprises, les associations de commerçants du territoire, les représentants patronaux, la caisse d’assurance maladie, et bien sûr les représentants des entreprises de transports.

Je tiens aussi à souligner que la Ville de Rennes est partie prenante de cette charte et que cette charte est évidemment ouverte à signature de l’ensemble des communes de notre métropole. 

Le premier objectif de la charte est de créer un espace de dialogue et de travail commun entre toutes les parties prenantes de la logistique. Elle vise donc à mettre en œuvre une gouvernance des actions en faveur de la logistique. 19 actions communes à mener ont ainsi été identifiées à ce jour et des groupes de travail seront constitués pour les mener à bien dès septembre 2021. 

En parallèle, nous prévoyons un travail de diagnostic territorial pour mieux identifier la réalité des flux logistiques et de créer un observatoire. Ce travail sera d’ailleurs mené sur une échelle plus large que le seul territoire métropolitain et il viendra ainsi répondre à une demande de coopération des territoires voisins de Rennes Métropole qui ont identifié avec la Présidente ce sujet comme pouvant faire l’objet d’un travail commun.  

Parmi les 19 actions identifiées, certaines visent à accompagner la transition écologique de la logistique urbaine. Il s’agira dans ce cadre de définir les conditions de réalisation d’une Zone à Faible Émission comme nous nous y étions engagés dans le cadre de notre Plan de Déplacement Urbain et comme la loi nous y oblige désormais afin de réduire la pollution de l’air dans nos villes. Les études seront initiées en 2022 et viseront une mise en œuvre très progressive. Elle devra en premier lieu concerner les transports logistiques.  

En parallèle, nous travaillerons à développer les infrastructures d’avitaillement électrique, GNV ou hydrogène et métropolitaine et à accompagner les entreprises dans leur changement de matériels roulants. 

Parmi les 19 actions identifiées, certaines visent aussi à mieux intégrer la logistique urbaine dans la politique foncière et les infrastructures avec notamment le déploiement d’espaces de livraison et de plate-forme du dernier kilomètre. Dans ce cadre, les projets d’Hotels Logistique qui permettent plus facilement de déployer la logistique à vélo ou sur de petits véhicules électriques dans les cœurs urbains seront regardés particulièrement.

L’enjeu aussi de développer des activités logistiques moins consommatrices de foncier fera aussi partie du travail commun à mener. 

Enfin, nous porterons une attention particulière aux conditions de travail des professionnels. Les entreprises locales s’engagent depuis de nombreuses années sur ce sujet. Des initiatives nouvelles, de création d’entreprises en alternative aux grandes plates-formes, et je pense en particulier à la coopérative Les Coursiers Rennais qui a été constituée très récemment par d’anciens livreurs d’UberEat et Deliveroo, sont aussi des initiatives que nous soutenons et que nous pourrons continuer à accompagner dans le cadre de la charte.

Mes cher·e·s collègues il vous est demandé ce soir d’approuver cette charte afin de permettre à la Présidente de pouvoir le signer formellement, avec l’ensemble des autres acteurs engagés avec nous lors d’un temps programmé le 24 juin. Cette signature nous permettra d’engager concrètement le travail commun et aussi d’ajouter au fur et à mesure de nouvelles actions en fonction des problématiques et besoins identifiés. Cet outil se veut donc évolutif. 

Pour finir, vous me permettrez de remercier l’ensemble des acteurs qui ont participé à l’élaboration de ce document et plus particulièrement Bretagne Supply Chain qui a été notre partenaire pour construire cette charte, ainsi que Frédérique Baudoin et Claire Souet du Service Mobilité Urbaine de Rennes Métropole qui ont œuvré à son élaboration avec toute l’énergie que demande un travail partenarial et transversal comme celui-là. »


Délibération n°19 : Mobilité – Logistique urbaine – Signature de la charte locale des bonnes pratiques en matière de logistique urbaine durable

« Par délibération n° C 20.001 du 30 janvier 2020, Rennes Métropole a adopté son nouveau Plan de Déplacements Urbains 2019-2030 à l’échelle des 43 communes du territoire, qui prévoit la mise en place d’une Charte partenariale visant à promouvoir les bonnes pratiques en matière de mobilité durable comme un élément important de la future politique locale de déplacements des marchandises.

Il est ainsi proposé d’acter les éléments constitutifs de cette charte partenariale. Au regard du contexte local de la métropole (attractivité, approvisionnement,..), la logistique urbaine doit devenir un maillon structurant de la politique publique locale de transports-mobilités, visant à :

  • Optimiser les activités sur le territoire ;
  • Accompagner la mutation des activités de logistique pour une exemplarité sociale et environnementale ;
  • Développer une culture publique sur le transport des marchandises en ville sur leur territoire ;
  • Participer à la mise en œuvre et à l’atteinte des objectifs environnementaux du territoire.

Il s’agit de définir un document cadre permettant d’associer fortement les partenaires locaux publics et privés de la logistique urbaine autour :

  • des grands enjeux et des grands objectifs politiques pour le territoire à horizon 2030 ;
  • des principaux projets d’actions ou d’expérimentations à mener concrètement sur le territoire, à court et moyen terme.

La Charte instaure entre tous ses signataires une démarche d’amélioration continue des conditions de livraisons et d’enlèvements de marchandises sur le territoire en favorisant le dynamisme économique de proximité et en maîtrisant les impacts environnementaux des chaînes logistiques.

La charte concerne l’ensemble des parties prenantes et des acteurs concernés par la logistique sur le territoire métropolitain (transporteurs, chargeurs, aménageurs, constructeurs de véhicules, énergéticiens, gestionnaires d’infrastructures, les chambres consulaires, les services de l’État, etc.).

Elle pourra éventuellement se décliner en actions différenciées selon les territoires (centres-villes, axes de transit, zones spécifiques…).

Le corps de la Charte constitue un socle définissant les principales orientations, partenaires et méthodologies partagés par ses signataires pour atteindre ses objectifs, regroupés en quatre axes principaux :

  • Axe 1 : Accompagner la transition écologique et sociale de la logistique urbaine
  • Axe 2 : Via des actions ancrées et adaptées au territoire de Rennes Métropole…
  • Axe 3 : Par l’optimisation des flux et l’innovation, favorables au dynamisme économique
  • Axe 4 : En concertation avec l’ensemble des parties prenantes

Des fiches actions, déclinant ces axes sous la forme d’une vingtaine de projets, constituent le programme opérationnel de la charte. Afin de piloter, mettre en œuvre, évaluer et actualiser la stratégie et les mesures de la Charte, une gouvernance spécifique sera mise en place (comités de suivi, comité des signataires, et comités techniques).

En prenant part à cette Charte, les signataires valident la stratégie globale définie par la Métropole, s’engagent à participer à un ou plusieurs comités ou groupes de travail ainsi qu’à la définition et / ou la mise en œuvre d’une ou plusieurs actions, et à contribuer aux remontées d’informations et à la diffusion des avancées de la charte dans leurs réseaux.

Le Conseil est invité à :

  • prendre acte de la présentation des éléments constitutifs de la Charte locale des bonnes pratiques en matière delogistique urbaine ;
  • autoriser les signatures. »