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Catherine Phalippou Culture – Langues de Bretagne – Tourisme Ma vie d'élu·e

L’émancipation par l’art

Catherine Phalippou, élue déléguée aux Musées, a inauguré ce vendredi 28 juin l’exposition Créatrices – L’émancipation par l’art au Musée des Beaux Arts.

Je suis fière d’ouvrir une exposition aussi forte, qui correspond tellement à nos convictions à toutes et tous réuni.e.s ici. A Rennes, les efforts en faveur de l’égalité hommes/femmes sont légion : politiques, associatifs ; des efforts sont engagés par de nombreux actrices et acteurs publics-privés, créatrices et créateurs artistiques rennais. Cependant il faut bien reconnaître, ces efforts ne sont pas de trop.

C’est contre le sexisme testostéroné que s’érige cette exposition d’aujourd’hui et les trois autres manifestations avec lesquelles elle résonne.

C’est contre les propos badins du genre de ceux qui admettent que certaines femmes « peignent pas mal pour des femmes », que la commissaire d’exposition, historienne de l’art et des femmes, Marie-Jo Bonnet s’est voulu impressionnante. 80 œuvres d’artistes femmes sont exposées durant tout l’été au Musée des Beaux Arts de Rennes.

Comment mieux clore le bec aux assertions machistes qu’en mettant nos regards devant la réalité, la légitimité et la vigueur des productions d’artistes femmes ?

On aurait tendance à croire que les temps cruels de l’inégalité entre artistes et artistes sont à reléguer au passé, mais l’on aurait tort… si l’on en croit la dernière étude de l’association HF Bretagne, 67% de la production artistique vivante et visuelle bretonne est masculine. Cette étude sur la place des femmes dans le monde de la création artistique a été restituée le 16 juin dernier au sein de notre Musée des Beaux Arts Rennais. Elle alerte sur l’inertie générale du système. Quelque soit le mérite des unes, et des autres, depuis la précédente étude similaire de 2014, très peu de choses ont changé.

L’inertie du marché est certes coupable qui attribuait le 16 mai dernier sur la place de New York, un « Rabbit » de Jeff Koons quasiment trois fois plus cher que la « Maman » arachnéide de Louise Bourgeois, le même jour.

Bien sûr, il ne faut pas comparer les œuvres ; bien sûr, les règles du marché de l’art contemporain sont aberrantes, mais les collectionneurs/investisseurs ne s’y trompent pas et leur intérêt pour les œuvres de quelques femmes est proportionnel à leur faible coût comparativement à des œuvres d’hommes. Les investisseurs savent investir. La préférence de celui qui peut investir beaucoup va au gros gibier.

L’exposition que nous propose aujourd’hui le Musée des Beaux arts attire notre attention sur la profusion, l’inventivité et le courage de la créativité d’artistes qui sont aussi des femmes… et pour certaines qui sont artistes parce que femmes.