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Il faut suspendre la 3G/4G dans le métro

[COMMUNIQUÉ]

Depuis le 1er octobre, la téléphonie mobile est disponible dans le métro rennais. Conformément à l’engagement de Rennes Métropole, des mesures sur les niveaux d’exposition au rayonnement électromagnétique ont été effectuées depuis la mise en service des antennes 3G/4G. Les résultats sont préoccupants.

Les mesures des niveaux d’exposition ont été publiées : contrairement à ce qui était espéré par les porteurs du projet, l’installation d’un réseau de télécommunication dans le métro ne fait pas baisser le niveau d’exposition, bien au contraire.

Alors que les objectifs fixés dans la délibération votée en conseil métropolitain mentionnaient « un niveau de champ d’exposition médian inférieur à 0,3 V/m, inférieur à 1V/m dans 99% des cas et n’excédant pas 3 V/m » aucune mesure n’est à ce jour inférieure à 1 V/m, que ce soit dans les rames ou dans les stations.

En effet, sur les 13 stations, 9 dépassent les 3 V/m et deux dépassent même les 13 V/m (avant installation, les mesures allaient de 0,16 à 0,38 V/m). Au niveau des rames, le taux moyen s’établit à 1,23 V/m (avant installation, la mesure affichait 0,43 V/m).

Selon la législation de 2016 concernant la protection des matériels électroniques dont les dispositifs médicaux, le seuil limite d’exposition est fixé à 3 V/m maximum. À ce stade, des appareillages type pacemakers et pompes à insulines pourraient dysfonctionner dans le métro de Rennes. Ce risque potentiel pour la santé publique doit nous alerter.

Nous rappelons que la Commission européenne, dans sa résolution 1815 de 2011 demande « de fixer un seuil de prévention pour les niveaux d’exposition à long terme aux micro-ondes en intérieur, conformément au principe de précaution, ne dépassant pas 0,6 volt par mètre, et de le ramener à moyen terme à 0,2 volt par mètre ».

Cette logique de précaution est retenue également au plan national par la loi Abeille (2015), préconisant pour les champs électromagnétiques l’application du principe « ALARA » (as low as reasonably achievable), c’est-à-dire la recherche d’un niveau d’exposition aussi bas que possible notamment pour les personnes les plus vulnérables, enfants, femmes enceintes et personnes électrosensibles.

Les mesures du métro rennais ne vont pas dans ce sens.

Aussi nous demandons, comme nous l’avions déjà fait en 20161, que soit engagée sans tarder une étude complète sur l’impact de ce réseau 3G/4G souterrain, vérifiant de façon exhaustive ses conformités à toutes les recommandations, résolutions, directives, lois et arrêtés impliqués concernant la santé, la sécurité, la gestion des risques et la compatibilité électromagnétique.

 

Dans l’attente, nous demandons que soit suspendu le réseau de téléphonie mobile dans le métro rennais. Il est de notre responsabilité d’apporter toutes les garanties quant à la santé de nos concitoyens.

 

L’ensemble des mesures effectuées2 dans le métro sont disponibles sur le site www.cartoradio.fr de l’Agence nationale des fréquences.

Nous rappelons par ailleurs que tout·e habitant·e peut demander – gratuitement – une mesure du niveau d’exposition aux ondes électromagnétiques auxquelles il est soumis dans son logement. Le formulaire de demande est disponible sur le site internet de la Ville de Rennes ou sur www.service-public.fr.

 

Pour les élu·e·s écologistes de Rennes Métropole, Morvan Le Gentil et Laurent Hamon

 

 

 

1Voir notre intervention en conseil métropolitain du 21 octobre 2016 : http://elus-rennes.eelv.fr/ondes-electromagnetiques-dans-le-metro-il-faut-une-expertise-independante/

2 Les mesures de la station Villejean-Université ne sont pas publiées à l’heure où nous écrivons ce communiqué mais nous savons qu’elles sont supérieures à 6 V/m.