Intervention de Benoît CAREIL au nom des élu-e-s écologistes
Permettez-moi chers collègues de réagir à l’intervention du Groupe des Radicaux de gauche, qui questionne la politique culturelle de la Ville et sa cohérence avec l’engagement de la Ville à lutter contre les violences faites aux femmes.
La programmation prochaine de Bertrand Cantat dans un grand festival sur le territoire rennais émeut et interpelle effectivement chacun et chacune, et c’est légitime, à un moment où les citoyens sont enfin mobilisés pour dénoncer et condamner systématiquement ceux qui seraient coupables de violences physiques ou morales faites aux femmes, comme Bertrand Cantat l’a été.
Si la Ville est engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, elle a également d’autres engagements fondamentaux qu’elle souhaite mener de façon indissociable et interdépendante des uns des autres.
Elle s’est notamment engagée à garantir la liberté de programmation artistique sur son territoire. C’est même depuis la loi LCAP de 2016 une obligation pour toutes collectivités et l’État.
La liberté de diffusion de création artistique est aujourd’hui protégée par le droit français, et nous pouvons nous en réjouir quand on entend les envies de censure et de fermeture de lieux d’expression artistique qui ne seraient pas conforme à l’opinion d’édiles locaux.
Notre lutte pour l’égalité femmes-hommes et contre les violences faites aux femmes est ancienne et n’a jamais failli, elle ne nous autorise cependant pas à censurer la création artistique, même exceptionnellement, ou à exiger la déprogrammation d’un artiste,
Bertrand Cantat, qui vous l’avez rappelé Monsieur Puil, a aujourd’hui retrouvé l’ensemble de ses droits de citoyen, dont celui de travailler, de circuler sur l’ensemble du territoire français et d’avoir une expression artistique.
|