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Trafic automobile : construire de nouvelles infrastructures n’est pas la solution

[Conseil métropolitain du 30 mars 2017]

Avec une orientation presque exclusivement dirigée vers le bitume, la convention État-Région qui nous a été présentée prétend lutter contre la congestion automobile en construisant de nouvelles infrastructures routières. Pour les écologistes, ce n’est pas la solution.

Conseiller métropolitain

Président du groupe écologiste

Intervention de Morvan LE GENTIL au nom du groupe écologiste

citationMonsieur le Président, vous avez porté une vision forte lors du Conseil métropolitain de janvier dernier, en termes de mobilité : celle d’une priorité absolue à toutes les alternatives à la voiture solo.

Le groupe des élus-e-s écologistes souscrit sans réserve à ce cap. Nous avons aussi accueilli très favorablement une réflexion de fond qui a émergé dans les travaux du PDU, réaffirmée là encore lors du débat de janvier : la fin de la course en avant dans la lutte contre la congestion routière.

Le constat est posé qu’à l’échelle de la métropole,
rajouter sans fin des infrastructures censées « fluidifier »
le trafic s’apparente à un puits sans fonds : car les flux
de véhicules systématiquement se redéploient,
les conducteurs s’adaptent, jusqu’à parvenir
à une nouvelle saturation.

En vérité la meilleure arme que nous ayons contre la congestion routière n’est pas « plus de voirie », c’est « plus de report modal ».

 

 

Or la délibération de ce soir marque d’une certaine manière un recul par rapport à ces réflexions,  elle réactive une logique qui nous semble obsolète.

  1. C’est une délibération qui, je cite, « souhaite redonner une dynamique aux investissements sur la rocade de Rennes » (p.2 de la convention en annexe)
  2. L’orientation des moyens est quasiment exclusivement tournée vers le bitume et la facilité automobile, sans fléchage particulier sur les infrastructures TC (sites propres…)
  3. Le  ciblage se focalise sur les points de congestion alors que ceux-ci, lorsqu’on croit les résoudre par un investissement sur un échangeur ou une voie supplémentaire, réapparaissent aussi rapidement qu’ils s’estompent.

Tout cela rend ce plan d’action discutable, voire contradictoire avec notre stratégie et nos ambitions.

Nous notons bien sûr la reprise de quelques pistes intéressantes : étude sur la gestion des temps, expérimentation sur la bande d’arrêt d’urgence…  c’est pourquoi nous ne nous opposerons pas en bloc à cette délibération.

Mais au vu du tableau des enveloppes prévisionnelles, ces avancées ne seront pas le cœur du programme : ici il s’agit bien, avant tout, de valider une enveloppe Contrat de plan État Région de 4,5 millions d’euros au service des déplacements automobiles. À titre de comparaison, c’est plus que le premier volet « Pacte Métropolitain d’Innovation », consacré lui aussi aux déplacements, voté en décembre (3,9 millions d’euros).

Doutant de la pertinence de ces options, nous nous abstiendrons sur cette délibération.