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Nouvelle gare de Rennes, un levier pour le RER rennais et la maison du vélo

[Conseil métropolitain du 28 mai 2015]

Les esquisses de la future gare de Rennes – pôle d’échange multimodal – ont été présentées aux élu-e-s métropolitains. Ce chantier phare pour la mobilité de tou-te-s constitue une opportunité pour penser nos déplacements de manière globale et engager deux projets qui nous sont chers : le TREM et la Maison du Vélo.

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Morvan Le Gentil

Président du groupe écologiste de Rennes Métropole

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Intervention de Morvan Le Gentil au nom du groupe écologiste

Monsieur le Président, mes cher-e-s collègues,Les élu-e-s écologistes sont heureux d’être de retour ce soir pour échanger autour de ce projet majeur, consensuel de Pôle d’Échange Multimodal. Sous cette appellation un peu « novlangue » se cache en effet un maillon essentiel de la future mobilité à l’échelle de l’agglomération : le nœud où tout se combine et se complète. Un enjeu fonctionnel doublé d’un pari urbanistique : il s’agit d’un geste architectural fort qui va transformer le quartier, et bien au-delà.

 

Quelques points de vigilance

Dans cette dynamique, nous souhaitons aborder quelques points de vigilance :

Le premier concerne la dimension énergétique : l’énergie consommée au sein d’un tel espace, avec les défis d’isolation que cela représente. Mais également l’énergie produite : le photovoltaïque notamment est insuffisamment intégré, pour nous, à l’échelle du projet EuroRennes.

Le second point de vigilance relève également de la dimension « EuroRennes » : il s’agit de s’assurer que les équilibres proposés entre les différents usages, notamment bureaux et logement, correspondent bien à la réalité d’un besoin. Il semble que les m² de bureaux vacants dans l’agglomération excèdent aujourd’hui le minimum « frictionnel » lié au turn-over d’une entreprise à une autre. Il est sans doute nécessaire d’affiner l’analyse pour mieux connaître la typologie des bureaux vacants, et de préciser les besoins non couverts.

Troisième point, nous sommes encore interrogatifs quant à la qualité de certaines ambiances extérieures, notamment sur le secteur Féval. Nous avons tous en tête des exemples de lieux impersonnels de verre et de béton, qui peinent à voir le soleil derrière les hauteurs verticales, mais décuplent les courants d’air… dans nos contrées le réel est parfois cruel avec les dessins d’architectes.

Enfin, il est un dernier souci que nous partageons certainement tous ici – c’est même l’objet de notre délibération phare : dans notre contexte de désengagement de l’État, le financement d’un tel projet, avec une telle complexité partenariale, devra être surveillé comme le lait sur le feu. Nous n’en doutons aucunement mais savons aussi que la SNCF et RFF sont durs en affaires… nous resterons attentifs, avec vous, pour que chacun assume ses responsabilités.

 

Une opportunité pour la Maison du Vélo et le TREM

Cela étant dit, encore une fois ne faisons pas la fine bouche : ce PEM est une belle opportunité de repenser largement, et dans le long terme, nos manières de nous déplacer au sein de la métropole. Je ne reviendrai pas sur ce qui a été dit et bien dit par JL Gaudin, mais je voudrais insister sur deux éléments, plus que ça, deux visions d’avenir autour de ce PEM :

La première connaît une percée timide dans la configuration provisoire présentée ce soir : je veux parler de la Maison du Vélo. Je dis timide, car 150 m² nous semblent un peu limités au regard des enjeux. Timide aussi, car chacun sait que l’important, comme pour les fruits de mer, ce n’est pas la coquille mais ce qu’il y a dedans – et sur ce plan il reste encore beaucoup à impulser. Une délégation d’élus et de techniciens s’est rendue récemment à Caen visiter leur propre Maison du Vélo, et ils en sont revenus enthousiasmés : ateliers de réparation participatifs, sur site et ambulant ; chantier de recyclage de vélos ; école du vélo ; espace de services et matériels ; location de vélos ; espace de travail inter-associatif… c’est à un projet aussi complet que nous sommes appelés, et peut-être plus encore, en fonction de l’imagination fertile des acteurs métropolitains. Car les interlocuteurs caennais l’ont redit : tout est d’abord affaire de rencontres, de partenariat entre les associations, les collectivités et les professionnels. Sa localisation doit évidemment être attractive mais son succès naît aussi de sa dimension participative, conviviale et ouverte à tous. Cela s’accompagne, et nous devons en être dès aujourd’hui le catalyseur avec des moyens dédiés.

La seconde vision d’avenir, vous vous en doutez, c’est celle du TREM (Train Rennes Express Métropolitain), ce RER rennais imaginé il y a presque 30 ans par Yves Cochet, poussé par les écologistes durant toute la dernière campagne municipale, jusqu’à ressurgir opportunément dans la presse de ce matin.

Il est trop tôt encore pour se réjouir, mais manifestement l’idée fait son chemin : une première étude démarrera en septembre et les élus écologistes seront les premiers à la nourrir. Ce n’est pas à proprement parler une révolution : le PADD du précédent SCOT, et avec lui le PLU de la Ville de Rennes, portaient déjà l’objectif de renforcer le rôle du train dans les déplacements quotidiens, avec la création de gares secondaires dans plusieurs quartiers.

À l’échelle métropolitaine, l’intérêt n’en est que plus évident, et comme usager quotidien de la halte ferroviaire de Betton je peux en témoigner, pestant parfois contre les horaires limités ou la surpopulation des rames, mais appréciant tellement la rapidité et le confort du train + vélo : le métro ligne B est le projet des années 2010, le ferroviaire extra-rocade doit être au cœur des années 2020. Nous pouvons, nous devons, gérer de front la réalisation des chantiers actuels et l’anticipation des infrastructures de demain.

 

Nos concitoyens l’attendent, à nous d’être au rendez-vous d’une société de retour au collectif, investissant avec intelligence toute la palette des modes de transport. Le Pôle d’Échange Multimodal est un premier pas que nous saluons.