Jean-Marie Goater

Conseiller municipal délégué à l’Animal dans la ville, conseiller métropolitain délégué à la démocratie locale, membre du Bureau métropolitain.

Des commerces — tiers lieux, culturels et militants

Je travaille dans le milieu culturel depuis longtemps, notamment en tant que libraire pendant dix ans, et dans des bistrots. J’ai co-fondé la Cour des miracles, un café-librairie à Rennes puis le Papier timbré que j’ai tenu pendant 11 ans. Ce bar est partiellement issu des mobilisations sociales et s’inscrit dans un contexte militant. Nous avions besoin d’un tiers lieu pour expérimenter nos idées.

Il a hébergé nombre de soirées d’information engagées en soutien à des associations, collectifs et militant·e·s politiques de divers bords allant de l’anarchisme à l’écologie. Ce bar vend desproduits locaux en circuits courts. Il héberge une AMAP depuis 10 ans. 

Ce bar est la preuve vivante que l’on peut faire du commerce tout en étant dans une démarche solidaire, culturelle et écologique.

Les Éditions Goater et autres activités d’éditions

Parallèlement et en cohérence avec le projet de café, j’ai pu créer et développer une maison d’édition indépendante, les Éditions Goater qui m’a permis jusqu’alors de publier plus de 150 livres.

J’ai récemment cédé le Papier Timbré à des connaissances afin de pleinement pouvoir me consacrer à la maison d’édition et aux mandats. Je tenais à transmettre ce bar militant à des personnes soucieuses de faire perdurer l’esprit de ce lieu, plutôt que de le vendre au plus offrant.

Je suis par ailleurs porte-parole de l’Association des maisons d’édition en Bretagne et je suis à ce titre membre du Conseil culturel de Bretagne. J’ai aussi monté « La Rennaise d’édition », une association de petits éditeurs et éditrices souhaitant travailler ensemble à toutes sortes d’initiatives et d’outils communs pour nous renforcer mutuellement.

Militant de la première heure 

Je suis militant écologiste depuis près de 30 ans. J’ai adhéré assez jeune au parti Les Verts en 1992. J’ai présidé un temps le syndicat étudiant breton Dazont — Union des étudiants de Bretagne (« avenir » en breton) devenue majoritaire en Bretagne au milieu des années 1990. Je suis un militant autonomiste.

J’ai été une première fois conseiller municipal délégué aux arts plastiques de la Ville de Rennes entre 2001 et 2008 ; colistier de Nicole Kiil-Nielsen pour les municipales de 2008, lors desquelles nous n’avons pas réussi à être élus ; et candidat sur la liste citoyenne, de gauche et écologiste « Changez la ville ! » en 2014. 

C’est ainsi que j’ai été adjoint à la démocratie locale de la Ville de Rennes entre 2014 et 2020. J’ai accompagné et mis en œuvre la charte de la démocratie locale en 2015, cette charte a apporté de nouveaux outils de démocratie plus directe aux citoyen·ne·s. Le plus « visible » de ceux-ci est le budget participatif, dont la 5e édition a été lancée en 2020. L’ensemble de ces outils et leurs mises en œuvre constituent ce que l’on appelle la « Fabrique citoyenne » rennaise.

En somme, ce que j’aime à travers toutes ces expériences, c’est révéler et soutenir la créativité de tou·te·s. Accompagner des projets dans lesquels je crois, dans un esprit citoyen et participatif. L’ensemble de mes engagements sont liés par cette envie de donner du pouvoir d’agir aux citoyen·ne·s.

Conseiller municipal délégué à l’Animal dans la ville

Travailler sur la condition animale était un engagement important de notre liste écologiste et citoyenne « Choisir l’écologie pour Rennes ». Dans notre programme, qui a été co-construit avec l’association Confluences, nous avons fait beaucoup de propositions fortes.

Nous tenions à ce qu’elles soient incarnées par un élu du groupe écologiste, à l’instar d’une bonne dizaine de villes en France qui ont commencé à construire une véritable politique animaliste — c’est à dire qui prend en compte le monde animal dans toute sa diversité.

En 2021 et 2022, nous élaborerons avec les habitant·e·s une Charte de l’animal dans la ville accompagnée d’un référentiel de politiques publiques. Ces outils nous permettront de faire le bilan de ce qui est déjà mis en place et de ce qu’il reste à faire pour nous améliorer. Nous organiserons pour cela des visites de terrain et des rencontres pour en débattre avec les citoyen·ne·s.

Biodiversité : travailler sur la cohabitation entre les animaux humains (nous) et non humains (la faune sauvage)

Jusqu’alors, on s’est essentiellement contenté de gérer la prolifération d’animaux invasifs comme les étourneaux, les ragondins ou les pigeons. 

Nous souhaitons dépasser cette dimension purement sanitaire en reconnaissant la faune sauvage comme un élément essentiel de la biodiversité urbaine, et non plus comme une nuisance.

Nous sommes plus de 215 000 habitant·e·s à Rennes, mais dans ce recensement, nous oublions souvent de considérer les habitant·e·s non humains qui sont bien plus nombreux que nous ! Nous devons trouver des solutions pour mieux cohabiter avec ces êtres vivants et travailler à leur bien être. 

Nous pouvons pour cela nous appuyer sur ce que nous appelons les trames vertes et bleues (continuités écologiques terrestres et aquatiques) ou encore aériennes (espèces volantes), brunes (biodiversité du sol) et noires (la vie de nuit). L’objectif serait ainsi de faciliter la circulation des animaux en limitant le nombre d’obstacles afin qu’ils puissent pleinement s’épanouir et que l’environnement urbain ne leur soit plus hostile.

Travailler sur le rapport des gens à leur animal de compagnie

Il nous faut construire une véritable politique autour de ce sujet-là. Mettre en avant le lien et l’apport social d’un animal de compagnie.

Une des réalisations concrètes du mandat sera la création d’une pension canine solidaire. Celle-ci offrira la possibilité à des personnes marginalisée de confier leur animal, par exemple le temps qu’elles puissent faire des soins médicaux ou des démarches administratives. Nous espérons inaugurer cette pension en 2022.

Travailler à la prise en compte de la condition animale dans un maximum de politiques publiques de la Ville

L’approvisionnement des cantines scolaires en est un très bon exemple. Nous souhaitons passer de 1 à 2 repas végétariens par semaine, en plus de l’alternative végétarienne quotidienne qui est proposée aux enfants. Ce n’est pas moi qui suis en charge de la mise en œuvre de cette politique, mais je me sens concerné, au titre de ma délégation, car c’est une manière très concrète de limiter les souffrances animales.

Conseiller délégué à la démocratie locale à Rennes Métropole

Nous allons tout d’abord constituer un réseau d’échange entre élu·e·s en charge de la démocratie participative des différentes communes de la métropole. Chaque commune sera libre de mettre en place des pratiques différenciées, mais ce partage d’expériences et de bonnes pratiques permettra de répondre aux interrogations des uns et des autres et de s’entraider pour avancer plus vite.

Mais nous souhaitons aller encore plus loin en « démocratisant » l’institution de Rennes Métropole, en nous inspirant de ce qui a bien fonctionné dans nos communes. Nous souhaitons permettre aux citoyen·ne·s de s’approprier et de s’impliquer pleinement dans les institutions métropolitaines.

Nous allons pour cela élaborer une charte métropolitaine de la participation citoyenne. Elle définira les outils mis à disposition des habitant·e·s pour prendre leur part aux décisions prises par la Métropole. Sont évoqués des budgets participatifs thématiques, l’usage de jurys citoyens, des pratiques renouvelées. Il s’agit ainsi de donner du pouvoir d’agir aux habitant·e·s et de véritablement considérer leurs points de vue.

Nous devons en finir avec le temps où l’élu décide de tout derrière son bureau. Nous devons prendre le temps nécessaire à la co-construction des politiques publiques, quelles qu’elles soient.

Plusieurs élu·e·s de notre groupe écologiste et citoyen ont déjà initié ce processus de transformation démocratique. Par exemple Matthieu Theurier, avec la création d’un Conseil des mobilités de Rennes Métropole, une véritable Fabrique citoyenne des mobilités, ou Laurent Hamon sur la stratégie déchets. 

Au cours de l’année 2021, nous allons lancer ce grand chantier citoyen dont les contours seront détaillés en avril prochain. Cette démarche s’appuiera tant sur la participation citoyenne et la rédaction d’une charte que sur la mise en œuvre concrète d’une Fabrique citoyenne du climat avec ses modalités et propositions qui nous donnera des moyens beaucoup plus importants d’agir.


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