Intervention de Matthieu THEURIER au nom des élu-e-s écologistes
Au cours des trente dernières années, les Rennais ont assisté à la désertion progressive de l’Hôtel-Dieu. En effet, les activités médicales y subsistent mais se sont raréfiées au cours du temps. Doté d’un patrimoine remarquable en cœur de ville, ce site mérite une seconde vie. C’est pourquoi les élu.e.s écologistes accueillent très favorablement le projet de reconversion de ce site.
Nous y sommes d’autant plus favorables que le projet vise à préserver et mettre en valeur le patrimoine existant. Il est pour nous essentiel que l’évolution de la ville se fasse sans renier notre passé. Le projet qui vise à associer nouveaux logements et commerces tout en réhabilitant le patrimoine ancien nous semble pour cela aller dans le bons sens. L’histoire médicale du lieu n’est pas non plus délaissée puisqu’une maison de santé ainsi que le Conservatoire du Patrimoine Hospitalier Régional sont appelés à rester dans les nouveaux locaux qui verront le jour.
Le projet fera aussi la part belle aux mobilités piétonnes et permettra d’apaiser, nous l’espérons, la rue de l’Hôtel-Dieu qui connaît aujourd’hui une circulation voiture trop importante, alors qu’elle est en cœur de ville.
De plus, l’opération de l’Hôtel-Dieu devrait voir la construction de 350 logements dont un quart seront des logements sociaux.
Cette opération permettra donc de consolider un peu plus la mixité sociale en centre-ville et c’est pour nous un point essentiel.
L’équité sociale, l’égalité, sont le socle de notre qualité de vie à la rennaise. Il nous faut à tout prix éviter les phénomènes de gentrification que connaissent les centres-villes de toutes les métropoles de France.
C’est d’ailleurs sur ce point que le projet de l’Hôtel-Dieu attire notre attention et particulièrement sur sa programmation commerciale. L’annonce de l’arrivée, je cite le responsable de l’opérateur Linkcity, d’un hammam, d’un spa, d’une « food court », d’une « hostellerie » pour les « citybreakers » – et ce à quelques centaines de mètres de l’auberge de jeunesse – nous interroge sur le type de clientèle auquel le projet veut s’adresser.
Il y a clairement la tentation, le risque devrais-je dire, dans le prolongement de l’ouverture du Couvent des Jacobins, que les projets commerciaux de centre-ville s’adressent clairement aux plus riches. Le centre-ville doit rester un lieu de vie pour tous, la diversité commerciale est pour cela une nécessité.
À l’image d’autres villes de France, nous pensons qu’il serait judicieux de nous doter d’un outil de maîtrise foncière, un Fonds Commerce et Artisanat, chargé d’acquérir les locaux commerciaux dans les zones touchées par la mono-activité ou la désertification commerciale, afin d’y implanter des commerces de proximité. Territoires mène déjà ce type d’actions en centre-ville, il nous semblerait judicieux que sa mission soit consolidée et amplifiée en ce sens afin de garantir une diversité d’offres commerciales et des locaux accessibles financièrement au commerce indépendant.
Nous sommes heureux de voir que sur le projet de l’Hôtel-Dieu devrait aussi s’installer l’entreprise d’ESS The Roof sur une activité sportive, c’est ce type de projets qu’il nous faut favoriser pour que le centre-ville de Rennes continue d’appartenir à tous les Rennais-e-s. |