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Nos actions en matière de santé à Rennes Métropole

Conseil métropolitain du 30 janvier 2025 – Intervention portée par Morvan Le Gentil au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s
sur la délibération n°22 : Approbation du Contrat local de santé métropolitain

Madame la Présidente, mes chers collègues,

Un récent sondage de l’Ifop révèle que la santé est une préoccupation majeure pour les Français, or elle souffre d’un manque de moyens et d’une mauvaise répartition des ressources publiques. Les établissements privés prospèrent dans un système de plus en plus privatisé, tandis que les services publics de santé sont en carence. La crise sanitaire a exacerbé ces inégalités, rendant plus évidentes les failles de notre modèle de santé.

C’est dans ce contexte, qu’il nous est proposé ce soir d’adopter un Contrat local de santé (CLS) métropolitain. Avant tout, permettez-moi de remercier l’ensemble des élu·e·s et des services avec lesquels nous avons eu l’opportunité de collaborer, et de me réjouir que les propositions des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s aient été prises en compte. Ce CLS marque une étape importante pour la santé des habitant·e·s et nous saluons la démarche.

Une approche de santé globale et novatrice

Nous saluons l’adoption de l’approche One Health par le CLS, qui reconnaît l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale. Cette approche est cruciale face aux crises sanitaires croissantes et au dérèglement climatique. Promouvoir le contact avec la nature dès le plus jeune âge ou apprendre à gérer les espèces envahissantes sont essentiels pour une santé durable, et pertinents à aborder à l’échelle métropolitaine.

L’approche sanitaire visant à prévenir les risques environnementaux est aussi au cœur de ce CLS. En effet, nous savons bien que la pollution et le dérèglement climatique exacerbent les inégalités sociales en santé. Ces phénomènes ont un impact particulièrement marqué dans les quartiers populaires, qui sont souvent les plus exposés. Dès lors, il est primordial de promouvoir des milieux de vie sains, propices à la fois à la santé physique et mentale.

Aussi, nous saluons l’engagement du CLS à lancer de nouvelles études sanitaires,  notamment sur la qualité des eaux brutes en lien avec la CEBR : un sujet prioritaire nécessitant une transparence totale. Nous pensons notamment au scandale des PFAS, polluants éternels liés à des risques de maladies graves, dont l’élimination est complexe et coûteuse. Pourtant, les parlementaires macronistes et de droite s’opposent à leur interdiction, en reprenant les arguments de l’industrie chimique, mettant ainsi en péril la santé publique.

Une santé inclusive et participative

Une des forces de ce CLS est son approche inclusive et participative. Il est essentiel d’écouter les citoyens et de soutenir leurs initiatives, et qu’elles viennent de toutes les communes et quartiers de notre Métropole. Mais nous devrons nous donner les moyens de pérenniser cette participation tout au long de la mise en œuvre du CLS.

En outre, la question des inégalités d’accès en matière de santé a bien été prise en compte dans le contrat, bien que nous regrettions que le mot “discrimination” n’y figure pas explicitement. Pour lutter contre ces discriminations dans l’accès aux soins il nous faudra notamment renforcer l’interprétariat, développer des initiatives mobiles, comme des bus santé, et traquer tous les freins structurels qui entravent l’égalité d’accès.

Dans cette dynamique d’accès pour tous, nous saluons également la réflexion en cours au sein du service RH de Rennes Métropole sur la mise en place d’un arrêt menstruel pour nos agentes, un pas de plus qui serait le bienvenu vers une égalité réelle entre les femmes et les hommes. Aussi, si nous nous réjouissons de la médiatisation récente sur le sujet de la prévention du cancer du sein, nous déplorons en revanche les difficultés d’accès au dépistage dues aux insuffisances de l’État.

Des leviers pour une société en meilleure santé

Dans ce CLS, nous rappelons aussi nos objectifs en matière d’alimentation : sortie des pesticides d’ici à 2030, assurer une alimentation plus durable et saine dans nos restaurants municipaux. Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises dans cet hémicycle, nous devons impérativement nous donner les moyens de remplir ces objectifs et continuer à soutenir les agriculteurs locaux et biologiques, qui subissent les effets négatifs des choix politiques nationaux. Nous dénonçons d’ailleurs avec force la tentative sénatoriale de supprimer l’Agence Bio, un acteur clé de la transition vers une agriculture biologique.

Un autre enjeu majeur est la lutte contre la sédentarité, responsable de milliers de décès par an en France. Encourager les mobilités actives et les pratiques physiques régulières permet de prévenir de nombreuses pathologies et renforce le bien-être général de la population. Le CLS doit servir de levier pour orienter les publics vers les Maisons Sport Santé et les associations sportives. Il sera aussi crucial de développer le sport-santé sur ordonnance. 

En outre, la récente organisation des États Généraux de la santé mentale à Rennes nous rappelle l’urgence d’agir sur ce sujet. Nous pourrions par exemple multiplier à l’échelle de la métropole les formations aux Premiers secours en santé mentale pour nos agents. Mais nous regrettons là encore le manque de moyens de l’État alors que le gouvernement a fait de la santé mentale la grande cause nationale de 2025.

Nous saluons enfin la place accordée à la question des drogues dans ce CLS, notamment avec l’engagement à réaliser une étude pour l’ouverture d’une Halte Soin Addiction (HSA) à Rennes. Mais alors que la réponse à la consommation de drogue sur l’espace public doit être urgemment renforcée, il est inacceptable que l’État bloque l’ouverture de HSA dans d’autres villes alors qu’elles sont prêtes à fonctionner.

Conclusion

Pour conclure, nous souhaitons souligner l’importance d’un pilotage collégial et partagé de ce CLS à l’échelle métropolitaine. L’animation et la sensibilisation des communes sont primordiales pour que ce projet devienne une réalité vécue par tous nos concitoyens. Nous proposons également qu’un rapport soit présenté chaque année au conseil métropolitain afin de faire un point sur la mise en œuvre opérationnelle du Contrat local de santé.

Si nous sommes globalement satisfaits par ce CLS, soyons malgré tout conscients que les ressources qui lui sont dédiées, qu’elles soient humaines ou financières, sont pour le moment limitées. La Métropole prendra sa part mais il est impératif que l’État, à travers l’ARS, assume ses responsabilités et fournisse les moyens nécessaires pour répondre aux besoins des citoyens en matière de santé publique. C’est le vœux que nous formulons ce soir, afin que ce CLS devienne un vrai levier de mieux-être pour les habitantes et les habitants.

Je vous remercie.

– Seul le prononcé fait foi –