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Quais de Vilaine : un cœur de ville apaisé et renaturé

Conseil municipal du 2 décembre 2024 : Intervention portée par Valérie FAUCHEUX au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération N° 4 – M. Hervé M. : Aménagement et services urbains, environnement – Quais de Vilaine, place de la République et abords du Palais du Commerce – Aménagement des espaces publics – Avant-Projet – Enveloppe financière – Approbation (CATEC 17)

Nous commencerons ce soir par adresser nos remerciements les plus appuyés au aux services, à la maîtrise d’œuvre et au groupe de travail aménagement et transition écologique, pour le travail conduit en collaboration avec le jury citoyen et tous les habitants qui ont participé à la concertation du projet.

Élément phare du projet urbain Rennes 2030, la découverte du fleuve Vilaine et le réaménagement des quais est le marqueur d’une ville qui s’adapte aux effets du dérèglement climatique.

La multiplication des épisodes de canicule et des fortes pluies rend indispensable l’adaptation de nos villes. Découvrir le fleuve et végétaliser ses quais et ses espaces alentours par la plantation de + de 200 arbres permettra de réduire cet effet de réchauffement l’été tout en développant ainsi notre trame verte. 

Découvrir la Vilaine, c’est restaurer sa place en cœur de Ville et ainsi permettre la réconciliation des rennaises et des rennais avec leur fleuve, trop longtemps contourné et ignoré. Les pontons, les gradins et la passerelle permettront d’aller au plus près de l’eau, découvrir les voûtes révélant de nouvelles perspectives et un nouvel espace public à investir. 

Les Quais de Vilaine se sont déjà considérablement transformés depuis les années 2000 par la fermeture à la circulation de transit des quais sud puis en partie des quais nord et la mise en place par des aménagements provisoires de la vélo-rue et de la ZTL. Cependant, il demeure un espace qui par ses dimensions, garde les stigmates d’un axe routier, inadapté à l’évolution des usages et aux demandes des habitants sur la transformation de la ville. 

C’est pourquoi le projet laissera toute sa place aux mobilités alternatives à la voiture, avec la réorganisation des espaces dédiés aux transports en commun dans l’objectif de la mise en place des trambus, avec l’aménagement définitif de la vélo-rue. L’élargissement de l’ensemble trottoirs du Pont Pasteur à la Place de Bretagne, comme nous le réalisons sur l’axe Nemours-Antrain conforteront des espaces piétons jusque-là peu agréables.

En termes de réalisation, le projet se veut exemplaire, avec une attention particulière portée au réemploi et à l’économie des matériaux. Au regard de la raréfaction des ressources, tant écologiques que matérielles, la sobriété doit s’affirmer sur tous les aspects de nos projets. Cela passe par le réemploi des bordures ou encore la réutilisation des pavés. 

Nous entendons les inquiétudes générées par la suppression de places de stationnement, notamment pour les commerçants. Rappelons en premier lieu, que le parking Vilaine était en sursis dans la mesure où ses structures présentent des vétustés qui auraient obligé sa dépose d’ici quelques années .  

Rappelons aussi que notre centre-ville ne manque pas de places de stationnement avec plus de 6 000 places dans les parkings publics. Depuis, la mise en place de la ligne B du métro et le recul de l’usage de la voiture dans le centre, il y a davantage de places disponibles dans les 8 parkings publics les plus proches du centre-ville (entre 30% et 40% samedi ou en semaine). 

Mentionnons également la présence de nos 8 parcs-relais en entrée de ville, qui permettent de garer sa voiture avant d’emprunter les transports en commun pour se rendre dans le centre. Par ailleurs, avec la mise en place prochaine des Trambus, la connexion des métropolitains avec le centre-ville sera considérablement améliorée. 

Disons-le, le projet des Quais de Vilaine ne se fera ni contre les commerçants ni contre leur chiffre d’affaires. Des études sérieuses, réalisées par les CCI partout en France et à l’échelle locale par l’Agence d’urbanisme de Rennes, indiquent que les difficultés actuelles vécues par le secteur du commerce de détail et particulièrement pour l’équipement de la personne sont surtout dues à l’inflation, à l’augmentation de l’achat de seconde main et surtout à la forte progression du e-commerce. 

Ainsi, entre 2018 et 2022, la part des achats en ligne des produits non alimentaires a progressé de 95%, au détriment des petits commerces mais aussi des grandes surfaces qui voient leur chiffre d’affaires fléchir. Par ailleurs, comme le rappelle les études de l’Ademe et du Céréma, plus de deux tiers des client·e·s des petits et moyens commerces viennent à pied, en vélo ou en transport en commun pour faire leurs achats dans le centre. Cette donnée nationale est tout à fait cohérente avec les dernières  études de l’Audiar publiées dans le cadre de l’observatoire du commerce qui précisent que 86% du chiffre d’affaire des commerces du centre ville est le fait d’habitants de Rennes et Rennes métropole. 

Parce que le projet Quai de Vilaine ne se limite pas à la suppression d’un parking mais consiste en un réaménagement global de tous les espaces, nous sommes convaincus qu’il valorisera notre centre-ville, renforçant l’intérêt d’y venir.

Ces dernières années, le cœur de Rennes a commencé sa mue. Des places publiques ont émergé, des arbres ont été plantés, des rues entières sont requalifiées. Telle est l’ambition de ce projet par le réaménagement de la place de la République, de la place Joffre et la rue du Pré Botté.

Progressivement, notre centre-ville se déploie d’est en ouest, du levant au couchant, devient plus accueillant, plus végétal, accessible à toutes et tous, petits et grands, offrant par ailleurs de nouvelles perspectives sur notre patrimoine naturel et bâti.

Le projet des Quais de Vilaine, pierre angulaire de cette transformation donnera de la cohérence à l’ensemble de ces aménagements et contribuera à l’apaisement en plein cœur de notre ville, faisant des Quais un vrai espace de vie en commun.

– Seul le prononcé fait foi –

Sources :