Conseil municipal du 15 mars 2024 – Intervention portée par Laurent Hamon au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n° 2 : Pôle de Santé du Blosne – Subvention d’équipement – Avenant n°3 à la convention de revitalisation artisanale et commerciale Blosne-Est (CSCS 1)
Au Blosne, il y a environ 6,1 médecins généralistes pour 10 000 habitants, lorsqu’à l’échelle de la ville il y en a en moyenne deux fois plus, soit 13,4 médecins pour 10 000 habitants. Et la vague de départs à la retraite des médecins généralistes devrait être plus prononcée dans ces quartiers. Nous nous réjouissons donc de la création de ce nouveau Pôle de Santé au Blosne et souhaitons souligner l’investissement important de notre Ville, tant en subvention de fonctionnement, qu’en matière de mise à disposition immobilière. Dans cette dynamique, nous devons continuer à mailler nos quartiers, afin de réduire les inégalités d’accès aux soins de proximité en santé primaire et nous souhaitons que cette dynamique puisse essaimer à l’avenir.
Les équipes du Centre de santé associatif du Blosne vont saisir l’opportunité de ce déménagement pour développer leurs actions de santé communautaire. Celles-ci favorisent la participation des habitantes et des habitants, avec des équipes de médiation et d’accueil renforcées, à des actions collectives de prévention, ainsi que la formation et la coordination des professionnels pour une meilleure prise en charge. Ces missions en santé qui caractérisent les centres de santé sont très peu rémunératrices et nécessitent un soutien public important. Le principe de tarification à l’acte fragilise un modèle où une approche transversale et pluridisciplinaire doit prévaloir pour accompagner des publics particulièrement fragiles. Les centres de santé accueillent en effet en général une proportion bien plus importante d’habitants cumulant les déterminants de santé négatifs et qui nécessitent des accompagnements plus longs. Nous espérons que la tarification au forfait soit généralisée à l’issue des expérimentations en cours.
Ce qu’il nous faut aussi continuer à travailler à l’échelle du quartier c’est la continuité et la permanence des soins avec le milieu hospitalier et avec la médecine générale et d’autre part raisonner en termes d’offre en santé ou de panier de soins territorial. Car si les centres de santé participent activement à la permanence des soins, ils ne peuvent porter à eux seuls ces missions indispensables.
En lien avec le Réseau Louis Guilloux, les publics les plus fragiles seront au cœur de la cible de ce centre et notamment en lien avec l’errance et les addictions.
La santé des femmes est enfin un autre enjeu important. Nous sommes fiers que Rennes ait récemment été classée en deuxième position des villes qui agissent en faveur des femmes. Cela ne doit toutefois pas occulter les difficultés qui persistent, notamment pour trouver un gynécologue ou un médecin généraliste pour le suivi quotidien. Il y a un enjeu à maintenir des relais de proximité dans des quartiers comme le Blosne pour l’accès aux soins des femmes. Le public en situation de handicap, dont on sait qu’il est souvent empêché dans l’accès aux soins, doit aussi être au cœur de nos préoccupations.
Il nous paraît en tout cas indispensable de participer à développer une offre associative et publique en santé primaire, en cohérence avec les partenaires locaux, afin de contrer l’offensive des centres de soins non programmés dont on connaît les dérives. Une offre seule à même de répondre aux enjeux de bonne répartition de l’offre en santé et de qualité des soins.
Seul le prononcé fait foi