Après l’été que nous avons vécu, on entend moins les climato-sceptiques. Les records de chaleur qui ont été pulvérisés en Bretagne, en France, en Europe et globalement dans tout l’hémisphère Nord puisque la Chine, le Pakistan ou le Japon ont aussi été fortement touchés par les sécheresses et canicules. Il faut aussi rappeler que cet été catastrophique fait suite à 2011, 2014, 2015, 2017, 2018, 2019, 2020 qui figurent toutes parmi les 10 années aux températures les plus élevées en France et en Europe.
Dans un contexte où la réalité s’impose et vient confirmer les travaux scientifiques menés depuis plus de trente ans maintenant il devient difficile de contester la réalité du changement climatique et ses conséquences catastrophiques pour l’humanité et notre environnement. On entend donc moins les climato-sceptiques mais on les entend encore et surtout, ils ont adapté leur discours. Il ne s’agit plus de contester la réalité de ce changement, mais de le minimiser. Il fait plus de 40° degré à Rennes mais certains trouvent encore le moyen de vous dire que « c’est déjà arrivé en 1945 » ; la forêt du sud-ouest brûle comme jamais, quelques politiques mal avisés préfèrent laisser penser que « c’est à cause des associations écologistes qui ont refusé de nouveaux plans de gestion », il fait quelques jours de froid en septembre « vous voyez, vous vous inquiétez pour rien », la lutte contre le changement climatique impose des changements de société profonds, mais là aussi nombreux sont celles et ceux qui veulent encore gagner du temps en assénant que « l’on trouvera bien des solutions technologiques pour nous sauver ».
Nous ne pouvons évidemment que souhaiter que l’innovation technologique en matière de transition énergétique soit rapide, car elle est une part de la solution, mais en attendant ces développements, les préconisations des scientifiques du GIEC sont limpides : la solution est d’abord dans la réduction de nos consommations d’énergie.
En effet, dans son dernier rapport, le GIEC rappelle que pour que notre planète puisse rester « vivable » nous devons impérativement contenir le changement climatique entre +1,5 et +2°. Et que pour ce faire il y a deux piliers d’action :
• Le premier, c’est celui de la sobriété. Les émissions de gaz à effet de serre doivent plafonner d’ici 2025 pour ensuite décroitre jusqu’à la neutralité carbone en 2050. L’utilisation des énergies fossiles doit être très fortement réduite. Mais si tous les gisements de pétrole, de gaz et de charbon actuellement en service sont exploités jusqu’à leur terme, il sera impossible de tenir cet objectif.
• Le second pilier est celui du développement massif des énergies renouvelables. Le GIEC les considère bien comme la seule option énergétique viable, car elles ont un temps de développement très réduit et donc cohérent avec les échéances proches de 2025 et 2050.
Le GIEC rappelle enfin que « Les choix faits aujourd’hui par les pays permettront de tenir l’engagement sur 1,5°C ou le détruiront. (…) Les promesses et les plans doivent se transformer en réalité et en action, maintenant ».
À notre échelle, nous agissons pour tenir les engagements de l’accord de Paris et sortir rapidement notre territoire des énergies fossiles. Nous savons aussi que, dans le même temps, c’est une action internationale concertée qui nous permettra des résultats. Pour cela, une nouvelle initiative mondiale est en cours appelant à un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles qui mettrait fin à l’exploration et à l’expansion de nouveaux combustibles fossiles. Ce traité permettrait d’éliminer la production de combustibles fossiles existante conformément aux engagements à limiter le réchauffement à +1,5°C.
En France, l’Assemblée nationale a invité le 29 octobre 2021 le Gouvernement français à collaborer avec d’autres États à l’élaboration d’un traité de non-prolifération des combustibles fossiles.
17 villes et gouvernements locaux à l’instar de Barcelone, Sydney, Vancouver ou encore Los Angeles ont aussi adhéré à l’appel international pour un traité qui mette fin aux combustibles fossiles et soutiennent une transition juste. Les villes françaises de Lyon, Bordeaux, Paris, Poitiers, Besançon, Grenoble et Strasbourg ont rejoint cet appel international.
Par ce vœu, la Ville de Rennes rejoint à son tour cet appel et invite le gouvernement français :
– à soutenir l’initiative d’un traité de non-prolifération des combustibles fossiles ;
– à ne plus soutenir directement ou indirectement aucun investissement dans les combustibles fossiles ;
– à affirmer son engagement envers les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et les objectifs de réduction des GES comme demandé par le GIEC, et à engager les mesures nécessaires pour les atteindre.
– Seul le prononcé fait foi –