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Ce que nous défendons en matière de politique de solidarité internationale

CONSEIL MÉTROPOLITAIN DU JEUDI 28 AVRIL 2022Intervention portée par Xavier Desmots sur la délibération n°17 : « Relations Internationales et Europe – Définition des orientations de la politique de solidarité internationale de Rennes Métropole »

Cette délibération porte sur un sujet que nous abordons rarement dans ce conseil, et nous remercions notre collègue Mickaël Bouloux ainsi que le service Europe et international de nous donner l’occasion d’y réfléchir ce soir. 

Depuis une trentaine d’années en effet, la coopération et la solidarité internationale, autrefois apanage de l’État et des grandes ONG, se sont faites une place dans les collectivités locales. Ce n’était pas une évidence d’ailleurs, à l’origine, de consacrer des budgets et du temps à des actions extraterritoriales. C’est un vrai choix, qui honore chaque collectivité à la hauteur des moyens qu’elle y consacre. Il témoigne de l’engagement de notre territoire pour un monde plus solidaire et plus uni.

La stratégie présentée ce soir pose des bases intéressantes : dans la synergie avec nos partenaires intercommunaux, que sont la Collectivité Eau du Bassin Rennais mais aussi le Syndicat départemental d’Énergie, pour développer des projets en lien avec leur domaine expertise ; dans les appels à projets à l’attention de la société civile, dont la richesse des relations à l’international est un appui important pour des actions efficaces ; dans la capacité à répondre à l’urgence aussi, comme la situation ukrainienne l’exige aujourd’hui.

Dans le prolongement de cette proposition, nous voulons insister sur quelques points :

  • L’harmonisation des politiques de solidarité internationale à l’échelle du territoire métropolitain est une avancée réelle lorsqu’elle intègre la CEBR ou la régie d’assainissement par exemple. Mais il serait également nécessaire de construire ces projets en lien avec les autres collectivités territoriales, le département et la région, et avec les associations du territoire. L’efficacité de notre action peut être augmentée par une convergence des projets et des ressources sur un même territoire, vers un même partenaire. À la logique de saupoudrage, nous préférons l’action ciblée, intense, durable, à l’impact visible et mesurable.
  • Deuxième point clé, la notion de réciprocité. Il est important de redonner le sens de l’échange avec nos partenaires étranger·e·s : nous ne voulons pas d’une aide qui entretiendrait la dépendance voire écraserait des initiatives locales sous de gros sabots bien intentionnés. L’objectif est bien de faire grandir, là-bas comme ici, la capacité des citoyen·ne·s et de leurs institutions à répondre à leurs défis de façon autonome, durable et ouverte. Soyons attentifs aux opportunités permettant à nos partenaires internationaux de venir nourrir, à leur tour, nos réflexions et nos projets métropolitains, en valorisant leurs expériences et leurs compétences. 
  • Troisième élément, la transversalité. Notre stratégie de coopération et de solidarité internationale n’est pas un silo de plus, elle doit irriguer largement, jusqu’à nos politiques éducatives, sociales, culturelles. Prôner des valeurs de solidarité entre les peuples au niveau européen et international nous oblige à les mettre en œuvre aussi sur notre territoire. Ces valeurs doivent ainsi nous animer pour l’accueil des migrants sur notre métropole, la prise en compte des droits culturels de chacune et chacun, la lutte contre les discriminations et même dans le cadre de notre politique de commande publique ou de fourniture d’énergie. 

Pour conclure, nous pensons que la solidarité internationale et la coopération décentralisée sont des politiques qui mériteraient d’être davantage mises en avant dans la communication de notre métropole et de nos communes, car elles sont porteuses de nos valeurs humanistes universelles et de notre engagement en faveur des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. 

N’ayons crainte d’utiliser nos moyens de communication pour soutenir publiquement les peuples opprimés ou les prisonnier·e·s politiques en lutte, comme a pu le faire Madame la Présidente en direction des Ukrainiennes et des Ukrainien·ne·s dernièrement, mais aussi comme il y a quelques années en soutien à la Maire de Diyarbakir, ville Kurde de Turquie, victime de répression.

Là aussi, les possibilités d’actions ne manquent pas et peuvent venir enrichir notre action internationale en confortant les soutiens à la démocratie.

– Seul le prononcé fait foi –