CONSEIL MUNICIPAL DU 14 MARS 2022
Intervention de Priscilla Zamord sur la délibération n°37 :
« Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) – Lutte contre les violences sexistes et sexuelles – Maison des femmes – Convention avec l’Asfad et le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes »
Être une femme est l’une des premières sources de discrimination en France. Certains voudraient nous faire croire que les femmes ont tout conquis et que l’égalité est aujourd’hui bien effective. Et pourtant, il suffit de citer quelques chiffres pour mesurer l’ampleur de ce qu’il nous reste à accomplir : le différentiel de salaire est toujours de 20 % en défaveur des femmes pour un même poste, 80 % des emplois précaires sont occupés par des femmes, une femme est victime de viol ou tentative de viol toutes les dix minutes en France, 113 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint en 2021 et depuis le début de cette année, nous comptabilisons déjà 13 féminicides.
Face à ces constats, vous conviendrez qu’il ne s’agit plus de progresser ici et là, mais bien d’éradiquer les inégalités. Oui, le chemin vers l’Égalité est encore long dans notre pays qui consacre 10 fois moins de budget à l’Égalité que le gouvernement espagnol, un pays européen que nous savons novateur et performant en matière de lutte contre les violences sexistes.
À Rennes, un travail de qualité en partenariat avec les associations est mené depuis de nombreuses années et continue de faire avancer la cause des femmes. Mais 50 ans après le Mouvement de Libération des Femmes (MLF), les combats féministes se sont renouvelés et diversifiés. L’Égalité femmes-hommes doit désormais s’appréhender sous l’angle des discriminations multifactorielles, sous l’angle de l’intersectionnalité.
C’est pour ces raisons que les écologistes défendent la création d’une maison des femmes dont nous votons une première étape de réalisation ce soir. Cet équipement sera essentiel dans notre politique pour l’égalité femmes-hommes et contre les violences sexistes et sexuelles. Ce projet est issu d’une dynamique locale portée par la Ville de Rennes et des acteurs fondamentaux de la prise en charge de femmes victimes de violences comme l’Asfad, le planning familial ou encore le CHU. Ce futur lieu accueillera les femmes victimes et leurs enfants pour les accompagner dans divers domaines : juridique, psychologique, sanitaire et social. Ce regroupement de services et de dispositifs dans un même lieu permettra une prise en charge complète pour un parcours personnalisé vers la reconstruction.
L’accueil inconditionnel des femmes et de leurs enfants devra être bien effectif. Nous pensons aux femmes en situation de handicap et aux femmes exilé·e·s qui pourraient avoir besoin, par exemple, d’aménagements accessibles, de personnes formées à la langue des signes et aux langues étrangères. Cette maison des femmes doit bien avoir vocation à prendre en compte l’ensemble des discriminations et des violences dont sont victimes les femmes.
Je tenais aussi à rappeler que ce projet de lieu d’accueil s’insère dans une politique globale de lutte pour l’égalité femmes-hommes et contre les violences sexistes et sexuelles. Cette priorité de notre mandat infuse l’ensemble de nos politiques publiques. Elle se décline en diverses actions menées à la fois par la Ville de Rennes, par Rennes Métropole, et par les associations locales, que je remercie pour leur engagement et que nous retrouverons lors des États généraux de l’Égalité à partir du 21 mars prochain.
– Seul le prononcé fait foi –