Conseil métropolitain du 14 Novembre 2024Intervention portée par Valérie FAUCHEUX au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n°5 : Service public métropolitain de la donnée – Document-cadre « Stratégie de la donnée et de ses usages » – Approbation |
Dans notre monde complexe, aux défis multiples, la question de la connaissance et donc des données est centrale. Pour permettre à la collectivité publique de prendre les bonnes décisions, d’améliorer l’efficacité de son action et d’évaluer son impact, la collecte, le traitement et l’analyse des données numériques se révèlent d’importance majeure, notamment dans un certain nombre de domaines prioritaires, comme la justice sociale, l’aménagement du territoire ou la transition écologique.
Dans ce dernier domaine stratégique, nous pensons par exemple :
-aux capteurs d’AirBreizh qui mesurent la qualité de l’air ;
-aux Atlas de la biodiversité qui permettent aux citoyens de recenser les espèces végétales et animales sur leur territoire
-au projet de Territoire déchets connectés qui vise à restituer aux usagers leurs données de collecte de déchets dans une optique de diminution ;
-ou encore à la télérelève des gros consommateurs d’eau, adossée au réseau Lora de Rennes Métropole, qui va permettre d’accompagner la baisse des consommations.
Pour toutes ces raisons, en tant qu’élu.e.s écologistes et citoyens, nous accueillons favorablement cette nouvelle Stratégie de la donnée et des usages, dont nous saluons les orientations. Trois enjeux importants méritent à notre sens que l’on continue d’approfondir la réflexion et d’améliorer notre action en la matière.
1/ L’accès aux données numériques, quand elles sont produites par l’acteur public, doit être facilité au plus grand nombre. Nous devons poursuivre les efforts en ce sens, afin que les habitants puissent comprendre quel type de données est produit et comment les mobiliser facilement. Nous pourrions éventuellement proposer des sessions de formation ou des outils d’accompagnement aux citoyens et aux acteurs associatifs pour accéder et mobiliser les données disponibles. Il s’agit d’un enjeu profondément démocratique.
2/ Nous voulons également insister sur l’enjeu de la sobriété numérique liée à la question des usages. Nous constatons parfois un déséquilibre entre la production rapide de données et leurs usages, qui ne sont pas toujours définis en amont, avec un risque que les données créent du besoin.
Or, la production et le stockage de données a un coût écologique. Selon l’ADEME, les centres de données représentent une part de plus en plus importante de l’impact environnemental, en raison de la hausse du volume de données, estimée à +20 % par an.
La proposition 2 du Panel Citoyen, reprise dans l’axe de 2 de la Stratégie, appelle à ce que “chaque donnée collectée, traitée et stockée puisse servir l’intérêt général et du territoire”, en considérant “les données comme des outils au service de l’efficacité des politiques publiques”.
Dans cet esprit, faisons vraiment en sorte que les projets de collecte de données que nous initions ou que nous soutenons soient toujours connectés à des usages prévus et définis, au service de nos politiques en faveur de la transition écologique, la justice sociale et l’aménagement durable du territoire.
3/ Une fois les données collectées, traitées, analysées et mobilisées au service de l’action publique, il reste l’enjeu de leur sécurisation. La protection des données personnelles mais aussi la cyber sécurité sont des priorités majeures à l’heure où l’on voit se multiplier ces dernières années les cyberattaques contre les institutions publiques. La question n’est pas de savoir si nous serons attaqués mais bien quand. Sommes-nous prêts à y faire face ? A-t-on prévu un plan précis de gestion de ce risque, une gestion de crise adaptée en cas de paralysie des systèmes d’information et des moyens de communication ? Quelles solutions lowtech sommes-nous capables de mobiliser ?
Enfin, pour conclure, nous profitons de la présentation de cette Stratégie pour demander un bilan détaillé des aides économiques de notre collectivité au secteur du numérique depuis le début du mandat.
Dans un contexte de mise à mal des recettes des collectivités publiques, et d’urgences climatiques et sociales, nous ne devons pas nous empêcher d’interroger la priorisation de nos aides. Certains secteurs du numérique connaissent un développement plutôt prospère et n’ont pas prioritairement besoin du soutien de la puissance publique. Il nous faut bien recentrer le soutien de la collectivité vers ses priorités, fixées notamment par la Stratégie pour un numérique responsable et maintenant par cette nouvelle Stratégie de la donnée : sobriété, lutte contre la fracture numérique, démocratisation, éthique ou encore qualité du service public.
Seul le prononcé fait foi