Communiqué de presse 14 mai 2024
Ces derniers mois, les syndicats agricoles majoritaires ont détourné les justes mobilisations des agriculteur·rice·s pour leur revenu afin d’imposer des reculs dogmatiques en matière de préservation de l’environnement : recul sur les jachères, recul sur les prairies, recul sur les pesticides à travers l’adoption d’un nouveau plan Ecophyto au rabais.
Valérie Faucheux, coprésidente des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s de Rennes Métropole :
“Nous observons actuellement le même tour de force à l’échelle locale, sur les enjeux de qualité d’eau. Dans le cadre de la révision du Schéma d’Aménagement des Eaux du bassin versant de la Vilaine (SAGE), les représentants majoritaires du secteur agricole ont biaisé le processus décisionnel démocratique pour imposer des normes au rabais en matière de pesticides sur le territoire.”
Alors que le SAGE constitue le seul document réglementaire au niveau local permettant l’interdiction des pesticides, ils ont réussi à en réduire l’ambition au minimum : l’interdiction a été circonscrite aux herbicides pour le maïs, sur un périmètre correspondant seulement à 1,5% du bassin versant de la Vilaine. Sur les nitrates, le seuil toléré a été remonté à 35 mg/l alors que pour endiguer le phénomène des algues vertes, il faudrait retrouver une concentration à 10mg/l.
Morvan Le Gentil, coprésident des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s de Rennes Métropole :
“Nous dénonçons avec vigueur ce coup de force des représentants agricoles majoritaires. Cette orientation vient remettre en cause l’engagement de la métropole rennaise en faveur d’une sortie des pesticides de synthèse à l’horizon 2030. Cela confirme les doutes exprimés par notre abstention sur le plan d’actions de la stratégie métropolitaine « Pour une agriculture et une alimentation durables » : sans un soutien plus déterminé au changement de modèle agricole, nos territoires ne seront pas au rendez-vous des enjeux.”
Marion Le Frène, Co-présidente du Groupe Écologiste Fédéraliste et Citoyen, CD 35 :
“Au regard de la multiplication des études scientifiques sur l’impact délétère des pesticides sur la santé, ce renoncement équivaut à faire le choix des cancers et maladies liées aux perturbateurs endocriniens, tant pour les agriculteurs que pour les habitant.e.s. La pollution de l’eau par les pesticides engendre aussi des coûts de dépollution qui se chiffrent en milliards d’euros, à la charge des collectivités et payés par les usagers.”
Claire Desmares, Présidente du groupe Les Ecologistes de Bretagne, Région Bretagne :
“Nous appelons l’ensemble des représentants qui siègent dans l’instance décisionnelle du SAGE à retrouver le sens des responsabilités et à adopter des objectifs ambitieux en matière de réduction des pesticides et des nitrates. C’est le sens de la demande citoyenne exprimée lors du processus de concertation du futur SAGE.”
Ronan Pichon, Président du groupe Ecologistes, Région Bretagne :
“La sortie des pesticides de synthèse est un enjeu essentiel. C’est une volonté partagée au conseil régional de Bretagne : dans le SRADDET voté en 2019, puis en juin 2023 avec le vœu « La Bretagne s’engage fermement dans la voie de la sortie des pesticides » que nous avons porté. Revenir en arrière n’est pas envisageable.”
Valérie Faucheux et Morvan le Gentil, Co-président·e·s des élu·e·s écologistes de la Métropole de Rennes
Marion Le Frène et Olwen Denes, Co-président.e.s du Groupe Écologiste Fédéraliste et Citoyen, CD 35
Claire Desmares, Présidente du groupe Les Ecologistes de Bretagne, Région Bretagne
Ronan Pichon, Président du groupe Ecologistes, Région Bretagne