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Commande publique – Finances Conseil municipal Matthieu Theurier Valérie Faucheux

Un budget 2024 cohérent avec nos ambitions écologistes et solidaires, un appel à une vraie décentralisation des moyens et de la fiscalité

Présentation du budget 2024 de la Ville de Rennes par Matthieu Theurier, conseiller délégué aux finances

Prise de parole des élus écologistes et citoyens sur le budget 2024 de la Ville de Rennes

Conseil municipal du 19 février 2024 · Intervention portée par Valérie Faucheux au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n°2 : Finances – Budget principal, budgets annexes – Budgets primitifs pour l’exercice 2024

Au-delà des chiffres, l’exercice budgétaire est un exercice profondément politique, qui vise à traduire financièrement les engagements pris par notre majorité afin de répondre aux besoins des habitants de notre ville. Nous souhaitons remercier notre collègue Matthieu Theurier et les services d’avoir mené cet exercice toujours exigeant de construction budgétaire, dans un contexte de contraintes financières lourdes.

Depuis la crise covid, la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie, l’inflation et les réformes fiscales successives, l’étau déjà étroit des marges de manœuvre des collectivités territoriales n’a fait que se resserrer. Des collectivités qui sont pourtant en première ligne pour protéger les citoyens des impacts du dérèglement climatique, soutenir et accompagner les plus défavorisés, recueillir la parole des habitantes et habitants pour les rendre acteur des choix déterminants pour leur territoire.

A Rennes, malgré ces difficultés et les incertitudes, notamment sur l’inflation, mais aussi sur les recettes liées à un marché immobilier grippé, nous avons choisi de tenir notre cap. Afin de ne pas augmenter la fiscalité locale tout en continuant à investir pour la transition écologique et sociale, nous assumons de recourir davantage à la dette, en dégradant légèrement nos ratios. 

Si nous ne procédions pas de la sorte, la dette sociale et écologiste que nous laisserions à celles et ceux qui nous suivront, serait bien plus grave. Selon les experts de l’Institut de l’Economie pour le Climat, il coûtera toujours moins cher de réaliser maintenant les investissements nécessaires à la transition climatique que de les reporter à plus tard.

Et nous ne pouvons pas fermer les yeux face aux défis du monde.

Le dernier rapport de l’ONU rappelle l’effondrement de la biodiversité, avec une espèce migratrice sur cinq menacée d’extinction.

L’accélération du dérèglement climatique agit comme une lame de fond aux quatre coins du globe : dernière manifestation en date, la plus grave tragédie climatique au Chili depuis 10 ans, avec des incendies incontrôlables qui ont causé la mort de plus de 130 personnes. L’augmentation de la fréquence et de l’ampleur de ces évènements extrêmes n’est plus une hypothèse mais bien le futur proche prévu par les scientifiques, si nous dépassons, ce qui est de plus en plus probable le seuil fatidique des 1,5°C. Rennes s’est déjà réchauffée de plus de 1,2°C en un demi-siècle.

L’urgence sociale est aussi prégnante sur notre territoire : notre ville compte plus de 1000 sans-abris, plus de 26 000 demandes d’un logement social, de nombreux exilé.e.s qui ont besoin de logement et d’accompagnement, des familles en demande de soutien. 

Pour les élu.es écologistes et citoyens que nous sommes, ce budget 2024 est bien en cohérence avec notre projet écologiste et solidaire, avec notamment l’ouverture et la rénovation d’écoles, un budget renforcé pour le CCAS et les acteurs associatifs, des actions fortes en faveur de la végétalisation, de la rénovation énergétique et des mobilités actives, une trajectoire pour la sortie des pesticides d’ici 2025. Pour mener à bien ces projets, la collectivité se dote de 50 agent.es supplémentaires, avec des salaires revalorisés pour l’ensemble des agents et le versement de la prime inflation. Ce sont bien celles et ceux qui font le service public du quotidien et l’action publique de l’avenir.

Face à un gouvernement qui n’a de cesse de remettre en question les capacités d’agir de nos collectivités locales, soit en supprimant des ressources fiscales directes, soit à travers des annonces contraires aux priorités de nos territoires, nous demandons non seulement des moyens et des leviers pour agir, mais aussi de la considération et de l’écoute. 

Nous avons accueilli avec circonspection l’annonce du Premier Ministre dans son discours de politique générale en faveur d’une énième réforme de décentralisation. S’il garantissait dès le départ qu’il n’y aurait pas de nouveau transfert de compétences sans ressources correspondantes et que cette nouvelle réforme serait guidée par la perspective d’une vraie autonomie fiscale des collectivités locales, nous l’écouterions d’une bien meilleure oreille.

Seul le prononcé fait foi