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Marion Deniaud Sur le terrain – Dans les quartiers

Interview de mi-mandat avec Marion Deniaud

Adjointe déléguée au Quartier Maurepas – Gayeulles – St Laurent

Marion Deniaud, Adjointe déléguée au Quartier Maurepas – Gayeulles – St Laurent

C’est quoi être élue de quartier ?

C’est se montrer disponible auprès des habitants, savoir réunir les bonnes personnes autour de la table lorsqu’on est confronté à un problème et savoir coopérer avec elles.

Il ne s’agit pas que des permanences institutionnelles d’élue de quartier ou des moments formels de représentation, mais d’une présence quotidienne sur le quartier, aux côtés des habitants, en se montrant accessible.

Le rôle de l’élue de quartier est de faire le lien entre les habitants, associations du quartier, services et élus de la Ville de Rennes. Avoir une posture humble et partir de leur expertise de terrain.

Comment impliquer les habitants ?

Nous avons mis en place un nouveau format pour le Conseil de quartier qui est désormais animé par des habitants, et qui se déroule parfois en extérieur, par exemple sous la forme de balades urbaines. Nous avons constitué et accompagné des groupes projets : un sur la sensibilisation autour des déchets ; un sur les changements de pratiques en matière de mobilité et la fête autour de l’ouverture du métro ; et un sur l’accueil des nouveaux habitants avec des actions de porte-à-porte.

Je suis aussi en soutien aux associations et aux habitants du quartier pour les orienter. Simplifier les démarches et les processus pour les habitants et associations souhaitant obtenir des financements pour leurs projets. Assurer la cohérence et la fluidité des différents dispositifs pour que les habitants le vivent comme un levier de facilitation et non des contraintes insurmontables. Je suis les projets associatifs et je suis l’une des principales interlocutrice pour les associations du quartier.

C’est quoi être une élue de quartier écologiste ?

C’est rester vigilante et ne pas perdre de vue notre boussole en matière d’écologie et de justice sociale, tant sur les gros sujets structurants que sur les plus petits sujets du quotidien.

Changer les mentalités et les pratiques pour préserver et développer la végétation du quartier notamment dans le cadre des constructions de nouveaux bâtiments.

En matière de biodiversité, nous faisons preuve de pédagogie pour défendre le maintien et le développement de la végétation dans le quartier.

Dans le cadre du projet urbain du quartier nous avons publié un document dédié à ce sujet et sur les cartes du projet urbain nous avons fait apparaitre la végétation, et pas seulement les éléments urbains.

Nous développons aussi le réemploi sur le quartier, notamment en expérimentant le recyclage des matériaux de chantiers de construction. Nous réfléchissons à essaimer ce type d’initiatives en dehors du quartier.

Maurepas est un quartier en pleine transformation. Peux-tu nous en dire plus ?

Le projet urbain du quartier occupe une grande partie du mandat de l’élue de quartier. Il faut faire le lien entre les bailleurs sociaux et les habitants, pousser à ce qu’il y ait un maximum de concertation avec les habitants. Suivre les chantiers et les opérations de relogement.

L’élue de quartier suit, en concertation avec les habitants, l’attribution de locaux à des commerces dans le cadre du développement urbain du quartier.

Accompagner les associations, notamment celles qui doivent changer de local dans la cadre d’opération de renouvellement urbain, par exemple pour la démolition reconstruction du centre commercial Gros-Chêne. L’objectif à terme est de regrouper les associations par secteur en mutualisant leur locaux et en créant du lien entre elles.

Nous expérimentons des espaces transitoires, où l’on fait confiance aux parties prenantes en les laissant s’auto-organiser. C’est par exemple le cas pour le Timbre de Maurepas qui est une vraie réussite.

Comment assurez-vous la tranquillité des habitants ?

Nous développons la présence dans l’espace public, notamment des femmes et des enfants. En soutenant les projets des associations du quartier allant dans ce sens, mais aussi en prenant des initiatives en tant que municipalité, avec des moyens.

Nous tentons d’améliorer les rapports entre la police et la population avec des rendez-vous réguliers. L’objectif est de créer les conditions pour que les professionnels, associations et habitants du quartier osent parler des difficultés rencontrées sur le quartier.

Qu’est-ce qui est fait pour les enfants ?

L’élue de quartier est la principale interlocutrice de la Ville de Rennes pour les écoles.

Nous voulons permettre à chacun de jouer son rôle en formant une véritable communauté éducative dans le quartier, notamment dans le cadre de la Cité éducative et du Contrat de Ville.

Nous avons construit une aire de jeu inclusive au cœur de Gros Chêne. Elle a été concue avec les enfants et leurs parents, notamment en situation de handicap.

Nous expérimentons des zones cabane, afin de voir si c’est pérénisable dans le cadre du projet urbain. Nous avons ouvert différents espaces pour les jeunes.

Quels sont les nouveaux équipements sur le quartier ?

L’ouverture des deux stations de métro de la ligne b sur le quartier est un franc succès avec une forte fréquentation. Cela participe à changer la manière dont les habitants du quartier se déplacent.

Nous travaillons avec les habitants sur leurs trajets quotidien afin d’optimiser nos politiques publiques en la matière. Nous sommes très attentifs à l’accessibilité du quartier pour tou·te·s en organisant par exemple des marches exploratoires.

Nous avons œuvré à l’ouverture d’un lieu commun pour une conciergie de quartier (La Cohue), un restaurant d’insertion (Pépites) et une bibliothèque de quartier. J’ai aussi aidé à la création de lien entre le nouveau Musée des beaux-arts de Maurepas et le reste du quartier.

En matière de santé, nous avons ouvert un Pôle avec la plupart des professionnels de santé du quartier. Nous avons également expérimenté pendant un an, avec des professionnels compétents, une politique de santé communautaire contre les addictions.