Pour lutter à notre échelle contre le dérèglement climatique, mais aussi pour répondre au besoin de mobilités de toutes et tous, Rennes Métropole est résolument engagée dans un plan de déplacements qui vise à réduire la part de la voiture au profit des transports en commun, du covoiturage, de la marche à pied et du vélo.
L’enjeu est de réduire fortement, voire supprimer l’usage de la voiture sur les distances courtes pour lesquelles elle n’est pas adaptée, mais reste pourtant encore dominante dans les déplacements. Pour rappel, la voiture est encore utilisée dans 20 % des trajets de moins d’un kilomètre et 45 % des trajets de moins de 3 km sur notre métropole. Ces trajets représentent les deux tiers de nos déplacements quotidiens.
Sur les distances plus longues, la voiture reste souvent nécessaire et dans ce cas notre objectif est de travailler sur sa complémentarité avec les autres modes de déplacements pour limiter son usage. C’est pourquoi, il existe aujourd’hui 4 000 places de parking directement connectées au métro a et b. Ces places sont gratuites dès lors que vous utilisez en complément un transport en commun.
En parallèle de ces 4 000 places, Rennes Métropole gère aussi 6 000 places voitures réparties sur 12 parkings sécurisés appelés C-Park. À l’inverse des parkings relais du métro, ces places sont payantes, mais vous pouvez stationner sans limites de durée et donc y comprit la nuit. De par l’histoire de leur construction, le positionnement de ces différents parkings est le plus souvent dans l’hyper centre, ou en proximité proche du centre-ville de Rennes et permet un accès facilité au cœur de Ville pour celles et ceux qui ne pourraient prendre un autre mode de déplacement que la voiture.
Il faut redire que ces parkings sont d’autant plus accessibles, qu’ils ont un taux de remplissage moyen qui tourne autour de 80 %, y compris le samedi et qu’ils sont donc très rarement pleins. Par ailleurs, depuis le Covid, leur fréquentation est légèrement à la baisse (-3 %). Nous anticipons une forte accentuation de cette baisse de fréquentation du fait de l’ouverture de la ligne b du métro. Lorsque la ligne A a ouvert il y a 20 ans, ils avaient connu une baisse de fréquentation de 10 % et nous anticipons la même baisse avec l’ouverture de la ligne B. Cette baisse de fréquentation est logique et voulue puisque notre objectif est de reporter au maximum les automobiles sur les parcs relais du métro pour apaiser le cœur de métropole. Elle nous permet aussi d’augmenter la part d’abonnement longue durée pour les résidents des quartiers proches de ces parkings et leur offrons ainsi une solution de stationnement facilité tout en libérant l’espace public des voitures stationnées sur voirie.
Pour autant, cette baisse de fréquentation a inévitablement un impact économique sur le budget dédié à l’exploitation de ces parkings puisque les recettes sont en baisse.
Par ailleurs, nous avons de gros besoins d’investissement pour maintenir ces parkings à niveau. La plupart sont des ouvrages vieillissants sur lesquels il nous faut intervenir et je citerai l’exemple du parking Colombier sur lequel des travaux vont commencer cet été pour un montant de plus de 11 millions d’euros.
De même, l’explosion des coûts de l’énergie a aussi un impact sur ces ouvrages qui doivent rester éclairés 24/24. Si nous ne faisons rien, dès 2024, c’est +800 000 euros de coût chaque année. Il nous faut donc réinvestir pour réduire encore nos consommations d’énergie malgré une baisse de 30 % déjà ces dernières années.
Enfin, les tarifs de ces parkings n’ont pas été revus depuis 2009, soit 14 ans. Ce qui fait qu’ils sont aujourd’hui deux fois moins élevés que ceux des autres métropoles de France. À contrario, les tarifs du ticket de bus et métro du réseau Star a augmenté de 25 % sur la même période. À tel point que même si vous êtes seul dans votre voiture aujourd’hui vous pouvez avoir intérêt à privilégier le stationnement dans un parking C-Park plutôt qu’à prendre le bus ou le métro. Ce qui est totalement contradictoire avec les objectifs de notre politique de mobilités.
Il est donc temps de revoir nos tarifs à la hausse. La proposition qui vous est faite est d’augmenter les tarifs horaires — sans modifier les tarifs des abonnements pour continuer à faciliter le stationnement résidents. Les évolutions peuvent apparaître élevées en pourcentage. C’est lié au fait que ces tarifs n’ont pas bougé depuis 14 ans. Finalement, ils resteront encore légèrement en dessous de ce qui se pratique dans les autres métropoles de France, toujours abordables puisque, pour prendre un exemple, une heure sur le parking Kléber coûtera 2,40. À noter aussi que nous avons contenu l’évolution de tarifs de stationnement de longue durée sur le parking Gare, considérant qu’il y avait dans ce cas une intermodalité avec le train.
Notre objectif est bien d’équilibrer le budget de gestion de ces parkings pour continuer à investir dans nos politiques de mobilités, d’inciter aux changements de comportement en lien avec les solutions alternatives à la voiture et donc en faisant en sorte que les tarifs de parkings incitent au report vers les transports en commun, et de replacer les tarifs rennais dans la moyenne nationale.
Pour votre information, le Conseil des mobilités, qui est notre instance consultative pour la politique de déplacements, a donné un avis favorable à cette évolution tarifaire.