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Logement : Rennes Métropole se dote des moyens pour maîtriser les prix, le rythme de construction et construire de manière plus sobre

Vidéo 1/2 : Mathieu Jeanvrain, conseiller municipal de la Ville de Rennes délégué au logement, a présenté l’avis de la Ville de Rennes sur le « Programme Local de l’Habitat métropolitain 2023-2028 » voté par Rennes Métropole.
Vidéo 2/2 : Matthieu Theurier a pris la parole au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s de la Ville de Rennes pour exprimer nos positions sur le sujet.

Conseil municipal du lundi 15 mai 2023 – Intervention portée par Matthieu Theurier au nom des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s sur la délibération n°41 : Aménagement et services urbains, environnement – Élaboration du Programme Local de l’Habitat métropolitain 2023-2028 – Avis

Le logement est avant tout un droit qu’il nous faut défendre. Notre politique de l’habitat cherche à répondre à la crise du logement dans un contexte d’urgence sociale, de forte dynamique démographique, d’explosion des prix de l’immobilier. Loger toute la population dans des logements qui répondent à leurs besoins, telle est la volonté politique que nous défendons. 

Lutter contre la spéculation, défendre le droit au logement pour toutes et tous

Le projet de PLH que nous avons à débattre ce soir a vocation à doter notre métropole de moyens pour mieux réguler la construction de logements, maîtriser les prix et garantir l’accès de toutes et tous à l’habitat. Avec près de 300 millions d’euros entre 2023 et 2028, Rennes Métropole fait le choix de doubler le budget du PLH par rapport à celui de 2015-2020. Ces moyens supplémentaires permettront ainsi d’investir et d’acquérir du foncier pour limiter les effets spéculatifs.

Avec un objectif ambitieux de 25% de logements sociaux produits, ce seront 1 250 livraisons de logements sociaux par an sur la Métropole qui viendront répondre à la forte demande actuelle. Plus de 70% de la population est éligible au logement social. Construire massivement du logement social, c’est donc permettre au plus modestes mais aussi aux classes moyennes d’accéder à un logement. C’est aussi permettre de réguler globalement les prix de l’immobilier car les loyers du logement social sont encadrés. Dans un contexte où le gouvernement est à l’offensive contre le modèle du logement social, cet engagement de la part de notre métropole est fort au plan politique et nécessaire pour les habitants.

En déployant plus massivement le bail réel solidaire, nous déployons aussi un nouvel outil pour répondre aux besoins de logement des classes moyennes. L’objectif de 600 logements par an en BRS sur la métropole permettra, en plus d’aider à l’accès à la propriété, de constituer un stock de logements dont le prix sera maîtrisé par la collectivité. Là aussi c’est donc un outil fort de lutte contre la spéculation. 

Dans le même temps, le loyer unique continue de s’installer sur tout le territoire métropolitain, et est gage d’égalité et de mixité dans l’accès au logement.

Le groupe écologiste se réjouit aussi que ce PLH intègre enfin des actions sur l’habitat participatif. C’est un outil essentiel pour répondre au mieux aux besoins des usagers et inventer d’autres manières de vivre la ville ou construire de nouvelles solidarités. 

Répondre aux enjeux climatiques

Dans un contexte de nécessaire réduction de l’impact environnemental et climatique du secteur du bâtiment, le PLH constitue aussi pour nous un outil de transformation écologique essentiel pour notre territoire. 

Le mot sobriété doit aujourd’hui s’appliquer à la production de logements. 

Nous voulons des logements passifs, qui n’ont pas besoin de système de chauffage. Nous voulons des logements bioclimatiques qui sont conçus pour profiter au maximum de l’énergie naturelle. Nous voulons des logements biosourcés construits avec des matériaux écologiques. Nous voulons des logements qui intègrent des énergies renouvelables. Ces volontés sont inscrites dans le référentiel bas carbone que nous avons adopté récemment et ce référentiel sera celui qui s’appliquera aux opérations de construction du PLH. Il faut encore définir des objectifs chiffrés précis dans le domaine de la construction écologique mais là aussi le projet de PLH va dans le bon sens. 

Une autre innovation du projet de PLH est l’introduction d’un objectif de 10% de recyclage immobilier est prévu pour la livraison des logements, c’est-à-dire que nous allons créer des logements à partir de bâti déjà existant. Et c’est bien là, la façon la plus sobre de construire du logement. 

Il est aussi essentiel d’avancer plus vite sur la réhabilitation du bâti et de tenir les objectifs de 6 000 réhabilitations de logements chaque année. 

Maîtriser le rythme de construction

Lorsque l’on parle production de logement vient légitimement le débat du nombre de logements à construire. Et, nous écologistes, n’avons pas oublié ces quelques années où à Rennes se construisaient plus de 2800 logements par an alors que le PLH en prévoyait 1500. Et ce dans un contexte d’envolée des prix. Ces années ne sont pas si lointaines et nous ne voulons pas les revivre. 

Face à la forte demande de logements sociaux et aux tensions sur le marché de l’immobilier, nous estimons que le rythme de production de 5000 logements par an sur la métropole est nécessaire. En 2020, nous écrivions dans notre programme municipal qu’il faudrait revenir à un objectif de 1700 logements par an sur le futur PLH. Et c’est bien ce que prévoit celui-ci. Il nous semble donc conforme avec l’objectif d’une évolution urbaine maîtrisée. Il faudra cependant de notre point de vue s’assurer chaque année que ce rythme reste bien sûr une moyenne de 1700 logements afin que nous ne connaissions plus les fortes envolées que nous avons eu par le passé. 

La question de la façon dont sont produits ces logements et la participation des citoyens à leur conception est aussi pour nous essentiel et il nous faut continuer à progresser sur ce point à travers la charte Construction et Citoyenneté désormais en œuvre. Le travail sur les formes urbaines pour favoriser la construction de collectifs de taille moyenne avec des hauteurs variées, et respectueuses de l’urbanisme existant sont aussi un impératif pour la qualité de vie. 

Pour conclure, sur la question de la lutte contre la spéculation, de la maîtrise des prix, de la production de logements abordables, sur l’habitat participatif, sur l’écologie de la construction comme sur les volumes de logement à produire, ce Programme Local de l’Habitat va pour nous dans le bon sens. Il reste encore, et j’insiste sur ce point, à bien définir encore les objectifs quantitatifs, notamment sur l’habitat écologique et le volume de production. Il nous faut aussi s’autoriser des clauses de révision annuelles pour s’assurer de bien respecter nos objectifs, en particulier sur la production de logements afin que celle-ci ne soit ni trop faible, ni trop forte. Au-delà de cette réserve, les écologistes voteront favorablement ce projet de Programme Local de l’Habitat.  

Seul le prononcé fait foi