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Retraites. Le retrait de la réforme est urgent pour redonner confiance en notre démocratie

Rarement une contestation sociale n’avait été aussi massive. La réforme des retraites a mobilisé près de deux millions de personnes ce mardi 28 mars, et ce pour la 10e journée d’action consécutive.

Rennes n’est évidemment pas en reste et confirme son statut de ville engagée avec des mobilisations qui ont régulièrement rassemblé entre 15 000 et 40 000 personnes !

Le refus d’une réforme injuste et inutile

Parce que cette réforme est injuste et inutile, les élu·e·s écologistes que nous sommes participent à ce mouvement social depuis son origine.

Les écologistes défendent le travail comme un outil d’épanouissement, d’émancipation, et d’intégration. En un mot : nous travaillons pour vivre, mais nous ne vivons pas que pour travailler. Dans un pays qui continue à produire toujours plus de richesse, le sens de l’histoire, c’est l’amélioration des conditions de travail, un meilleur partage du travail pour permettre le plein emploi et la réduction du temps de travail tout au long de la vie. C’est aussi sortir du dogme « travailler plus pour produire plus », délétère pour le climat et pour les ressources de notre planète. Le projet de réforme des retraites va à l’exact inverse de cela.

En décidant de reculer l’âge de départ à 64 ans, le gouvernement choisit de faire porter l’effort de financement sur l’ensemble de la population, impactant fortement les plus précaires, les populations aux métiers pénibles, les carrières longues, et les femmes. Ce choix est profondément injuste alors que de nombreuses autres solutions existent. L’augmentation des cotisations sociales, une participation plus élevée de l’État ou la taxation des superprofits, en sont quelques exemples. Mais le gouvernement a balayé toutes ces propositions alternatives du revers de la main provoquant la colère des syndicats et de la rue.

Une mobilisation syndicale et citoyenne massive et exemplaire

À Rennes, comme ailleurs, les mobilisations massives ont été le fait de manifestations pacifistes, bon enfant et familiales. Il nous faut d’ailleurs saluer la grande responsabilité des organisations syndicales qui mènent la mobilisation dans le plus grand calme et avec une grande détermination. Et ce malgré le mépris incessant du gouvernement pour le dialogue social et les organisations représentant les salarié·e·s.

Malheureusement, à Rennes plus qu’ailleurs, les fins de manifestations ont été fortement marquées par des actes d’une grande violence. À la casse matérielle jamais vue jusque-là dans le centre-ville de Rennes, y compris sur des bâtiments municipaux, se sont ajoutées des attaques graves sur des personnes, vigiles d’hôtel agressés, employés de commerce bousculés et commerçants insultés. Cette violence a toujours été pour nous totalement inacceptable. 

Dans le même temps, les risques de violences et de provocations policières se multiplient. Les violences policières, y compris à l’égard de journalistes, sont tout aussi intolérables. Il est grand temps de trouver les voies d’un réel apaisement.

Nous tenons à réaffirmer notre soutien plein et entier aux habitant·e·s et aux commerçant·e·s de notre ville. Par ailleurs, nous adressons nos remerciements les plus sincères aux agentes et agents de la Ville, et particulièrement celles et ceux des services de propreté, de la voirie et la Police municipale qui se mobilisent chaque jour pour réparer et protéger notre Ville et ses habitantes et habitants.

La démocratie comme seule solution !

Le Président de la République ne semble toujours pas l’avoir compris. Son discours du 22 mars aura été une ultime provocation. Après avoir refusé d’organiser un dialogue social digne de notre République, après avoir empêché un débat parlementaire conforme à notre démocratie, après avoir refusé d’écouter la grande majorité des Françaises et des Français opposée à cette réforme ; alors que la colère du peuple est là, que la colère de la jeunesse est forte et le fruit de nombreuses années de mépris pour la « génération climat », Emmanuel Macron décide de jeter de l’huile hautement inflammable sur un feu déjà incandescent. Pas un mot d’apaisement, pas un mot de compréhension, pas un pas vers une recherche de compromis. Nous n’avons eu que déni, mensonge et mépris.

Face à la brutalité du Président de la République et son gouvernement, nous, écologistes, rappelons la nécessité de continuer à amplifier les mobilisations. Nous affirmons aussi plus que jamais la non-violence comme étant le seul et unique moyen de lutte. Nous portons le dialogue social comme un impératif. Nous appelons le Président de la République et son gouvernement à retirer au plus vite ce projet de loi et organiser au plus vite la tenue d’un référendum. Dans la situation actuelle, c’est la seule mesure qui permettra de retrouver du calme dans notre pays et de permettre aux citoyennes et aux citoyens de retrouver de la confiance dans notre démocratie.

Valérie Faucheux et Matthieu Theurier, co-président·e·s des élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s de la Ville de Rennes