Il y a près de quatre ans maintenant, le stade rennais a fait connaître à la Ville de Rennes sa volonté d’étendre son centre d’entraînement sur le site de la Piverdière à la Prévalaye.
Dès l’origine de cette demande, les écologistes avaient affirmé leur volonté que le Stade rennais puisse développer son activité sur la Ville de Rennes. Les questionnements autour d’un déménagement du centre d’entraînement en dehors de la Métropole n’était pour nous pas une option tant pour des raisons symboliques – le stade rennais est le club phare de Rennes – que pour des raisons environnementales liées aux déplacements qu’aurait inévitablement généré un tel déménagement et par les fortes consommations foncières qu’il aurait aussi induit.
Oui pour nous, l’avenir du stade rennais est à Rennes. Mais dès l’origine nous avions aussi alerté sur le caractère écologiquement sensible du site de la Piverdière. Nous avons aussi toujours eu la conviction qu’il était parfaitement possible de concilier un développement du Stade rennais et du sport professionnel en général avec les enjeux environnementaux d’aujourd’hui.
Alors allons droit au but, il y a ce soir pour les élu·e·s écologistes plusieurs motifs de satisfaction à voir se finaliser le projet d’extension du centre d’entraînement de la Piverdière porté par le Stade Rennais.
Le premier motif de satisfaction est d’avoir su organiser le dialogue entre les acteurs de la Prévalaye. Agriculture urbaine, jardins, centre de loisirs et éco-centre, habitant·e·s, et sports professionnels cohabitent sur ce site. Une diversité d’acteurs qu’il a fallu faire se rencontrer. À l’initiative de notre collègue Didier Chapellon, adjoint en charge de la biodiversité, le comité de gestion réunissant ces acteurs s’est ainsi retrouvé à de nombreuses reprises pour débattre de l’avenir du site.
Au fil des discussions, le projet du stade rennais a fortement évolué. Des études environnementales ont été menées, permettant notamment d’identifier une zone humide qui n’était jusqu’alors pas référencée comme telle et qui pourra désormais être préservée. Un écologue a aussi pu accompagner la définition du projet. Le site actuel de la Piverdière est ainsi largement préservé, la construction des nouveaux bâtiments se fera sur l’emprise des bâtiments déjà existants. Ils feront l’objet d’une très large utilisation de matériaux bio-sourcés comme par exemple le bois.
De même, la question du dimensionnement du centre d’entraînement, qui a fortement fait débat, est aujourd’hui tranchée dans un sens positif. Le projet de centre d’entraînement est un projet compact, resserré autour des bâtiments déjà existants sur le site. Pour répondre aux besoins de terrains nécessaires au fonctionnement d’un club de football professionnel comme le Stade Rennais une convention d’occupation sur le site de Moulin du Comte est aussi actée. Cette occupation restera compatible avec une utilisation par les habitant·e·s du quartier et les autres associations sportives.
En limitant au maximum l’extension sur Piverdière et en optimisant l’utilisation des actuels terrains de football de Moulin du Comte, nous aboutissons sur une solution économe en foncier. Et elle est de notre point de vue un compromis raisonnable.
Le second motif de satisfaction, le projet finalisé aujourd’hui, fera du centre d’entraînement de la Piverdière un centre assez exemplaire sur le plan environnemental et certainement pionnier en France et en Europe dans le monde du football professionnel. Il suffit de le comparer à la construction du centre d’entraînement du PSG qui va détruire 74 hectares de terres agricoles et naturelles pour affirmer que le projet rennais intègre bien mieux les enjeux d’aujourd’hui.
Sur le plan sportif, c’est au final un centre d’entraînement de 11 terrains sur une douzaine d’hectares dont pourra disposer le stade rennais. C’est-à-dire un centre tout à fait au standard de ceux dont disposent d’autres clubs professionnels européens. Le stade rennais aura ainsi les outils pour continuer à développer la formation des jeunes joueurs et joueuses et constituer une équipe professionnelle féminine qui répond là aussi aux exigences d’aujourd’hui pour un club de Ligue 1. Et pour nous, qui sommes attachés à ce club comme au développement du sport féminin, c’est aussi un motif de satisfaction.
Enfin, le quatrième motif de satisfaction, et il peut être le plus important, c’est que nous affirmons le développement de projets agricoles sur la Prévalaye.
Comme je l’ai dit précédemment, le projet du stade rennais est un projet compact. Il est contenu au Nord par la route de Sainte-Foix et par le chemin de la Taupinais à l’Ouest et au Sud. Ainsi, la vocation agricole des terres environnantes et notamment des prairies situées entre le chemin de la Taupinais et le chemin de Boron sera pleinement préservée et permettra à la fois de maintenir une continuité agricole entre le Jardin des Mille Pas, La Basse Cour et la ferme Perma G’Rennes installés dès 2015. Pour les élu·e·s écologistes c’est là un point essentiel, car il nous permet d’acter ce soir un nouvel appel à projets pour installer des projets agricoles sur 8 hectares supplémentaires. Évidemment ces nouveaux projets devront développer des pratiques agricoles respectueuses des paysan·ne·s et de notre environnement. Je veux saluer aussi l’accent mis en faveur de projets agricoles collectifs et en particulier constitués sous forme coopérative. Nous avons ainsi l’opportunité de développer aux portes de Rennes un modèle agricole qui, pour nous écologistes, devrait être le modèle majoritaire aujourd’hui, car il est le seul à même de garantir un revenu pour les paysan·ne·s et de répondre aux enjeux climatiques d’aujourd’hui comme de demain.
En bâtissant collectivement une solution de compromis, les acteurs du comité de gestion démontrent qu’il est possible, sur le site de la Prévalaye, de faire cohabiter des usages sportifs, récréatifs et agricoles. L’action des associations et collectifs a été déterminante pour la prise en compte des enjeux environnementaux et agricoles sur ce projet. Nous tenons à remercier sincèrement l’ensemble des participant·e·s au comité de gestion pour leur engagement et leur esprit exigeant et constructif. Merci au stade rennais d’avoir participé à ce comité et intégré les demandes des acteurs comme des élu·e·s. Merci aussi Mme la Maire pour le temps et l’énergie que vous avez mise sur ce projet.
Ce soir, nous affirmons la Prévalaye comme un espace naturel préservé, ouvert à toutes et tous, sportifs et supporters, agricultrices et agriculteurs, accessible à tous les Rennaises et Rennais. L’installation de nouveaux agriculteurs et agricultrices garantit qu’il sera aussi préservé à l’avenir. Pour l’ensemble de ces raisons, les élu·e·s écologistes et citoyen·ne·s voteront favorablement les délibérations proposées.
– Seul le prononcé fait foi –