Catégories
À la une Conseil municipal Priscilla Zamord Solidarités – Discriminations – Santé

Pour des moyens renforcés afin de lutter contre les féminicides

CONSEIL MUNICIPAL DU LUNDI 16 MAI 2022 – Intervention de politique générale portée par Priscilla Zamord

Notre ville n’a pas été épargnée ces dernières années par les violences faites aux femmes et les féminicides.  

Je me permets aujourd’hui d’avoir une pensée pour Marie, tuée par son mari dans le quartier de Villejean en avril dernier, Aurore, tuée en 2020 par son mari à Maurepas mais aussi Magali qui travaillait dans nos quartiers rennais, tuée elle aussi par son mari à Montfort-sur-Meu. C’est cette répétition des drames, cette impression d’éternel recommencement et que rien n’avance, qui nous désespère. Marie n’a pas été protégée malgré la condamnation de son mari multirécidiviste. Marie n’avait pas de téléphone grand danger et son mari lui n’avait pas de bracelet anti-rapprochement.

Le décalage entre les annonces du ministre de la Justice et les faits sur le terrain ne peuvent que susciter colère et incompréhension. Sous le quinquennat qui s’achève, des lois, même partielles, ont été votées pour lutter contre les violences faites aux femmes. Elles ont eu le mérite d’exister, mais sans budget conséquent consacré à la lutte contre ces violences sexistes, ces avancées ne peuvent pas se concrétiser.

Nos services publics de police et de justice ne sont pas suffisamment renforcés;  pour mettre en place une lutte efficace contre les violences sexistes et sexuelles, il nous faut plus de moyens financiers et humains dans la police et dans la justice. Il faut que la volonté politique soit totale, globale, comme l’Espagne qui mène depuis 2004 une politique ambitieuse de lutte contre les violences faites aux femmes, ce qui a permis de diminuer de 25 % les féminicides, en développant des équipes de police et des tribunaux spécialisés, en instaurant une protection complète et immédiate des femmes en cas de violence et en augmentant de 33 % les hébergements spécialisés. L’Espagne investit 748 millions par an, ce qui correspond à 16 euros par an et par habitant·e contre 5 € seulement en France.

À Rennes, l’implication du procureur de la République, aux côtés de la Ville permet d’avancer en bonne intelligence dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Avec l’État et le Département, nous cofinançons des permanences dédiées à l’accueil de ces femmes, l’une en commissariat de police et l’autre avec une équipe d’intervenantes sociales. Une maison des femmes va également bientôt voir le jour. Ce projet permettra de développer l’hébergement d’urgence et l’accompagnement pour les femmes victimes de violence et ce, quelle que soit leur situation, leur statut, leur origine.

De plus, à Rennes, dans notre projet éducatif local, la question de l’égalité fille-garçon, l’éducation à la vie affective et sexuelle et la gestion non violente des émotions et des relations interpersonnelles sont des axes importants que nous travaillons avec les associations, dans les écoles. L’État doit ainsi reconnaître les collectivités comme des acteurs à part entière dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles en nous apportant plus de financements pour être à la hauteur des enjeux.

Nous devons mettre un terme définitif à ces violences et à ces meurtres pour protéger toutes les femmes et les filles qui subissent des violences !

– Seul le prononcé fait foi –