L’invasion de l’Ukraine par la Russie nous rappelle brutalement ce que nous avions oublié depuis plusieurs décennies ; dans une ampleur inédite, la guerre revient en plein cœur de l’Europe. Au pied du mur, nous nous réveillons abasourdis par le cynisme de cette violation du droit international et le déchainement de violence pure déclenché par Vladimir Poutine. L’engrenage de la guerre est un retour en arrière terrible pour notre continent. L’inefficacité des efforts de préservation de la paix doit servir de leçon pour la France ; une Europe forte et unie est notre seule option pour peser face à des dictatures comme celle de Vladimir Poutine.
Notre solidarité sans faille va au peuple ukrainien. La France et l’Europe doivent apporter un soutien appuyé à l’Ukraine pour lui permettre de se défendre et organiser l’accueil des millions de réfugié·e·s qui tentent de quitter les zones de guerre. Ce choc au cœur de l’Europe nous rappelle aussi que nous devons faire preuve d’hospitalité et de solidarité avec tous les réfugié·e·s, quelle que soit la région du monde quittée. Par ailleurs, on nous alerte sur les difficultés d’organisation de cet accueil en Ille et Vilaine. La Préfecture doit mettre en œuvre les conditions nécessaires à l’hospitalité inconditionnelle et à la protection internationale des réfugiés, conformément aux engagements du gouvernement.
Notre solidarité va également aux Russes qui s’opposent et manifestent contre la guerre malgré les menaces, les coups et les lourds risques de condamnation.
Enfin, l’invasion d’un pays disposant de centrales nucléaires est une situation inédite et dangereuse puisque l’Ukraine possède 15 réacteurs en fonctionnement. En agitant explicitement la menace d’une utilisation offensive de l’arme atomique, puis celle d’une attaque contre une centrale nucléaire, la Russie nous fait basculer dans une autre logique que celle de la dissuasion nucléaire.
Cette guerre met également à jour le mirage de notre indépendance énergétique. La baisse de la consommation d’énergies fossiles conduira à limiter le financement de l’agression russe tout en agissant à long terme pour le climat. Nous ne pouvons plus collectivement détourner le regard ; La transformation structurelle de notre économie et de nos modes de vie contribuera de manière déterminante aux solutions pour sortir de ces impasses.
L’ensemble de nos comportements individuels doit s’inscrire dans une dynamique collective au service de la sobriété énergétique, au même titre que les actions menées par l’État, par les entreprises et par les collectivités locales. Seule la sobriété nous permet de baisser rapidement nos consommations et donc nos dépendances. Il nous faut développer plus rapidement les énergies renouvelables, accompagner la sobriété énergétique de l’ensemble de nos activités, rénover massivement les bâtiments publics et les logements.
Nous devons agir, nous devons renouveler notre manière d’envisager l’avenir et tendre vers une sobriété choisie plutôt qu’une pénurie subie, vers un futur ouvert plutôt qu’un avenir insupportable. C’est une des voies incontournables pour ne plus être impuissant·e·s devant l’ampleur et la barbarie de cette guerre et devant l’ampleur du réchauffement climatique.
– Seul le prononcé fait foi –