CONSEIL MÉTROPOLITAIN DU 18 NOVEMBRE 2021
Intervention de Marion Chevalier sur la délibération n°2 :
« Aménagement du Territoire – Règlement Local de Publicité intercommunal – Arrêt du projet »
« Madame la Présidente, Madame la vice-Présidente, cher·e·s collègues,
Lors de mon intervention en juin dernier pour le débat d’orientation du RLPi, je concluais en disant que nous devions être à la hauteur des enjeux climatiques et de l’attente de nos concitoyen·ne·s. Je crois bien que ce projet de RLPi présenté ce soir apporte quelques réponses de ce point de vue.
Il faut rappeler tout d’abord que notre volonté de réduire drastiquement la place de la publicité dans nos villes est avant tout le relais de la parole citoyenne. Lors des réunions de concertation, les habitants et associations ont fortement exprimé leur souhait important de réduire la publicité sur le territoire et en particulier les écrans numériques. Nous ne pouvons que constater avec satisfaction que les habitants de Rennes Métropole sont particulièrement sensibles aux enjeux de transition écologique et appellent à une consommation plus sobre. À nous élu.e.s, d’être aussi à la hauteur de ces aspirations.
Ce n’est malheureusement pas le prochain Black Friday qui va inciter nos concitoyen.ne.s à changer leurs modes de consommation. À travers cette journée dédiée à la surconsommation et imposée par les grandes enseignes commerciales, à grand renfort de publicité, on voit bien toute la contradiction qu’il peut y avoir entre la présence publicitaire massive et nos objectifs de lutte contre le changement climatique.
C’est donc bien à nous, collectivité publique, d’affirmer une cohérence, des orientations claires pour accompagner et faciliter le nécessaire changement.
Le RLPi est un document technique, mais c’est avant tout une démarche politique qui vient questionner autant notre modèle de société que notre cadre de vie quotidien.
Je dis que c’est un document technique et il va falloir être très pédagogique dans la présentation de ce nouvel outil. Je sais compter sur le service communication de la métropole pour créer des infographies ou même des vidéos pour expliquer aux habitants les véritables avancées de ce nouveau RLPi. J’en profite pour remercier Mme Besserve et les services pour la qualité du travail et des échanges, tant avec les habitants qu’entre-nous, élus.e.s, pour débattre et construire ce nouveau règlement.
Alors puisque je parle de pédagogie, autant commencer tout de suite et les écologistes souhaitent à ce stade souligner les avancées qui de notre point de vue sont contenues dans ce projet de RLPi. En l’état actuel, son application engagerait :
- ✓ La disparition de 60 % de dispositifs publicitaires au sol sur la métropole
- ✓ La disparition de fait des panneaux publicitaires numériques, avec une exception malgré pour les ZP2a où une vigilance sera à apporter afin d’éviter une accumulation
- ✓ La disparition ou presque des enseignes numériques, mais je vais y revenir,
- ✓ La diminution des formats : avec la disparition des 12m2 et 8M2 (maintien des 4 m2 et 2m2)
- ✓ La disparition de fait des panneaux publicitaires scellés au sol sur le domaine privé (sauf 1 par unité foncière en zone ZP2a)
- ✓ L’Extension des horaires d’extinction des panneaux, avec des extinctions adossées aux horaires de service de chaque ligne de bus
- ✓ Une limitation des panneaux numériques dans les vitrines des magasins que nous permet à présent la loi climat et résilience dans son article 7
- ✓ Une exclusion des panneaux publicitaires des secteurs patrimoniaux et résidentiels
À propos, des enseignes numériques intégrées au bâti, on peut comprendre qu’elles ne soient pas démontées, mais on peut tout aussi bien comprendre qu’elles ne soient pas allumées. Si l’on prend l’exemple du Couvent des Jacobins à Rennes, l’enseigne en est réduite aujourd’hui à donner l’heure, c’est parfaitement inutile et loin de l’exemplarité qu’il nous faut donner en matière de consommation énergétique.
J’ai cité ici les principales avancées qui sont contenues de notre point de vue dans le projet de RLPi. Le RLPi est une boîte à outils et il est nécessaire de rappeler que les maires ont aussi le pouvoir sur certains sujets, en particulier le numérique, d’aller encore plus loin, puisque les pouvoirs de police restent bien aux maires de chaque commune.
Sur ce dernier point d’ailleurs, nous sommes convaincus de la nécessité que les communes de la Métropole soient accompagnées durablement pour faire appliquer ce RLPi. Nous proposons que des moyens soient mis à leur disposition pour instruire les demandes et assurer un suivi nécessaire au respect du RLPi.
Il s’agira aussi, pour notre Métropole, d’être cohérente dans l’ensemble de ses politiques. Par exemple, la publicité dans le magazine de notre collectivité qui via notre régie publicitaire continue à vanter un week-end à l’autre bout de l’Europe en avion bien évidemment doit aussi changer pour se mettre en conformité avec nos objectifs climatiques.
Vous l’aurez compris, nous voterons l’arrêt de ce projet de RLPi car il contient des avancées très importantes vers une disparition progressive de la publicité dans l’espace public de nos villes. C’est là un marqueur politique important pour affirmer et engager la transition écologique. C’est aussi une vraie avancée pour notre qualité de vie car ce RLPi permettra de modifier radicalement l’ambiance de nos entrées de ville et de nos quartiers pour un territoire plus apaisé, plus végétal, plus attractif pour la marche à pied et les commerces de proximité, pour un territoire qui fait la part au bien vivre. »