L’avenir des terrains de la ZAC des Touches à Pacé est, à plusieurs égards, un enjeu important pour notre métropole. La suite de l’aménagement de ce site, notamment sur sa partie sud-est, doit être l’occasion pour notre métropole de montrer qu’une politique d’aménagement économique ambitieuse sur l’ensemble des volets écologiques est possible.
Plusieurs curseurs permettront d’apprécier la réussite de cette ambition.
Nous aurons réussi si nous progressons, par l’optimisation des espaces, la gestion des hauteurs et l’articulation des fonctions, vers une densité qui préservent un maximum d’espace non imperméabilisés, non artificialisés. C’est essentiel pour préfigurer un développement économique compatible avec notre objectif de préservation des terres agricoles, de zéro artificialisation nette.
Nous aurons réussi si les nouvelles constructions de la zone sont toutes exemplaires, demain, en termes de modes constructifs : dans l’analyse du cycle de vie des matériaux et la priorité au biosourcé, dans la production d’énergies renouvelables, dans une conception bioclimatique favorisant les économies d’énergie et le confort d’été.
Nous aurons réussi si nous parvenons, par l’économie foncière et la végétalisation des espaces, publics comme privés, à préserver la trame verte et bleue et à entretenir ainsi la biodiversité du site.
Nous aurons réussi si nous marquons une bascule réelle en termes de mobilités, et observons concrètement un recul de la part modale de la voiture dans la ZAC, en s’appuyant sur les projets structurants engagés pour la desserte bus et le réseau express vélo.
Nous aurons réussi si notre intervention diversifie les activités, favorise la création de lien social et élargit la palette des usagers – qui ne sont pas condamnés à n’être que des consommateurs ; dans un quartier qui contribue au bien-être de ses visiteurs mais aussi de ses salariés, afin qu’ils y trouvent des espaces de restauration, de loisir, de connexion avec la nature…
Nous aurons réussi si nous innovons pour répondre aux nouvelles attentes, à l’heure du télétravail et des tiers lieux ; si nous conservons aussi une souplesse d’aménagement pour accueillir les besoins de demain que nous n’imaginons pas encore.
Nous aurons réussi, enfin, si nous conduisons tout au long de ce projet une concertation dynamique, large, avec la diversité des acteurs concernés, entreprises, usagers, riverains, y compris sur le secteur agricole à l’est, pour une appropriation collective et une créativité des projets implantés – on pense par ex. aux initiatives de circuits courts autour des produits fermiers.
La liste n’est sans doute pas exhaustive mais notre responsabilité est de faire de ce lieu, avec son positionnement stratégique en bordure de RN12, une vitrine, un témoin des leçons que nous tirons des impasses de la monoactivité commerciale aspiratrice à voitures.
Une piste pourrait être de cibler une typologie d’entreprises qui participent activement à la transition écologique, qui renforceront le caractère pilote de notre territoire en la matière. C’est l’option prise pour La Janais, autour du logement durable et de la mobilité décarbonée, et c’est plutôt une réussite.
Mais l’enjeu est le même, et peut-être supérieur, si nous accueillons sur la ZAC des Touches des entreprises non engagées dans la transition écologique. Car notre exigence sera un vrai levier pour les tirer vers le haut.
Cela renvoie plus largement à la nécessité de mettre à jour le Schéma d’Aménagement Économique de notre Métropole : les bouleversements de la crise Covid, les urgences rappelées par le GIEC, les évolutions sociétales majeures et rapides que nous connaissons aujourd’hui rendent obsolète nos documents stratégiques dans ce domaine. Nous l’avons affirmé collectivement autour du plan de rebonds : le soutien de la métropole a désormais un rôle essentiel pour passer les projets au crible de la transition écologique, adapter notre outil économique aux impératifs climatiques, et orienter toutes les parties prenantes vers une économie de la résilience.
C’est le sens, entre autres, de cet objectif de « zéro artificialisation nette » qui demande de repenser les modèles d’aménagement aussi en matière économique. La multiplication des aménagements lourds et exponentiels est une ère révolue, prenons le temps d’explorer, avec l’Audiar, avec Territoires, les autres possibilités qui s’offrent à nous, à travers la densification et la requalification de certaines zones, la mutualisation de certaines fonctions, la sensibilisation auprès des acteurs économiques, l’intensification de notre partenariat avec eux. L’inventaire des espaces disponibles au niveau de chaque zone voire des parcelles, conduit par l’Audiar, est à ce titre une initiative sur laquelle s’appuyer.
Cette révision du Schéma d’Aménagement Économique sera également l’occasion de rendre lisible et partagée la méthode de la métropole, en articulation avec les communes : c’est crucial vis-à-vis des habitant.e.s, qui se demandent parfois quelle est la logique de certains projets annoncés, ce qui conduit inévitablement à des mobilisations citoyen.ne.s, souvent à juste titre comme récemment à la Touche Aury.
Délibération 27 – ZAC Les Touches, avenant n° 6 à la concession d’aménagement