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La solidarité au cœur du projet de déconfinement

Communiqué de presse

« La crise du Covid-19 provoque une crise sociale sans précédent et la fin du confinement est un défi collectif en matière de solidarité pour notre territoire et ses habitant.e.s. 

À l’échelle de la ville et de la métropole, il va falloir faire des choix politiques clairs : mettre en œuvre des mesures sociales fortes et mettre en place des mesures de soutien économique aux entreprises. Ces mesures doivent être conditionnées à la création d’activités et de nouveaux emplois pérennes, écologiquement et socialement vertueux.

Alors d’autres pays, même les plus libéraux, mettent en œuvre de nouveaux systèmes de couverture sociale pour palier à l’urgence, alors que la question d’un revenu minimum refait surface, il faut expérimenter, sans attendre, un revenu minimum métropolitain pour les ménages les plus pauvres. Multiplier les aides ponctuelles ne permettra pas d’amortir la crise et d’empêcher le basculement de nouvelles familles dans la pauvreté.

En cette semaine de reprise progressive des classes, la gratuité de la cantine pour les 4500 familles les plus fragiles de Rennes est une bonne nouvelle. Mais là encore, les enfants n’auront droit à un repas à l’école que 2 à 3 jours par semaine. Nous demandons que la ville de Rennes mette en place un chèque alimentaire pour ces familles, comme le font déjà Nantes ou Brest. Il faut une aide pour répondre à ce besoin fondamental pour chaque jour de la semaine.

Il nous semble également essentiel de développer une offre pédagogique avec les associations d’éducation populaire pour accueillir les enfants en complément de l’école. L’Etat qui a pourtant permis l’ouverture des écoles, ne permet pas encore la reprise des activités sportives et d’éducation populaire. C’est une erreur et nous demandons que ces activités puissent reprendre au plus vite en complément des 2 à 3 jours de classe hebdomadaires, au bénéfice des enfants et des jeunes. 

Cette crise aura encore plus aggravé la vulnérabilité des femmes et des enfants victimes de violences. Ils auront parfois souffert durant cette période sans avoir accès physiquement aux lieux et personnes ressources. Nous réitérons notre demande de l’ouverture d’une maison des femmes co-gérée par des associations pour accueillir à n’importe quel moment les femmes victimes de violence ou leurs enfants, dont les femmes migrantes à la rue. Un lieu ressource connu, visible, facile d’accès et protégé.

En tant de pandémie, la responsabilité de la puissance publique est aussi de garantir l’accès à l’information pour l’ensemble des habitant.e.s. Les personnes allophones sont par exemple souvent oubliées à l’échelle nationale comme locale. Au quotidien, la mise en place d’un réseau municipal de médiation linguistique dans les quartiers ainsi que de référent.e.s d’immeubles, en lien avec les bailleurs, permettrait d’améliorer l’accès aux droits et à l’information de l’ensemble des habitant.e.s. De tels dispositifs seraient d’autant plus utiles en temps de crise. 

Enfin, le déconfinement marquera à Rennes la fin des hébergements d’urgence pour plus de 250 personnes actuellement hébergées à l’hôtel. Nous demandons la prise en charge et la mise à l’abri des personnes exilé.e.s quel que soit leur statut (famille, célibataires…) dans le cadre d’une gestion métropolitaine des lieux et bâtiments disponibles dans toutes les communes. Des lieux où les règles d’hygiène puissent être mise en œuvre (machine à laver, eau, sanitaires). A défaut, nous demandons la distribution gratuite de masques jetables et de gel hydroalcoolique pour ces personnes. 

Si la Ville et la Métropole ont concouru à la mise à l’abri des familles migrantes ces dernières années, la crise actuelle a montré que les moyens humains et matériels municipaux alloués à la gestion des questions sociales et sanitaires autours de ces personnes si fragiles étaient insuffisants. Il est temps d’assumer matériellement la logistique d’une telle politique et de desserrer l’étau qui pèse sur les associations. L’accueil des migrant.e.s à Rennes ne peut pas être qu’un combat humanitaire, c’est aussi un combat politique. »

Matthieu Theurier et Priscilla Zamord