Intervention de Valérie FAUCHEUX au nom du groupe écologiste et citoyen
Aller aux toilettes, quoi de plus naturel ? Nous y allons tous, en moyenne 6 fois par jour… Mais quand le besoin se fait sentir, notons que sur l’espace public nous ne sommes pas tous égaux pour le soulager. Femme ou homme, Bonne ou mauvaise santé, Public en errance ou non, l’égalité d’accès n’est pas de mise
Chacun a déjà vécu au moins une fois l’expérience fâcheuse d’avoir une envie pressante d’aller aux toilettes et de se heurter à des portes verrouillées liées aux horaires d’ouverture, mais aussi des portes avec l’indication « réservée uniquement aux clients ou au personnel », pire celles qui exigent d’ouvrir son porte-monnaie pour y accéder.
Sujet tabou, car relevant de l’intime et d’un intime qui donne lieu à certaines trivialités, l’accès aux toilettes est pourtant considéré comme une priorité pour les habitant.es. Preuve en est le nombre de projets déposés chaque année au budget participatif et les sollicitations que reçoivent nos adjoint.es en charge des quartiers.
Et ces Rennais.es ont raison. Rappelons que depuis 2010, l’accès à l’assainissement est, comme l’accès à l’eau, reconnu comme un droit humain fondamental, dont l’exercice est à la base de tous les autres droits par l’assemblée générale des Nations Unies. C’est d’abord une question salubrité.
C’est une question de santé publique comme le rappellent les associations de médecins et de patients. C’est aussi une question d’inclusion sociale pour les personnes en errance mais aussi pour toutes celles et ceux qui sont contraint de réduire leur déplacement par manque de toilettes accessibles. C’est enfin une question d’égalité femme-homme.
Rennes n’est certes pas dépourvue de toilettes publiques et se place dans la moyenne haute des villes françaises avec ses 80 équipements publics. Mais cela ne suffit pas au regard des besoins
Lors de la publication du plan Propreté en février 2018, Mme La Maire vous avez sollicité les bars et les cafés afin qu’ils mettent à disposition gratuitement leurs sanitaires. Ce nécessaire partenariat permettra de compléter le maillage des toilettes publiques dont nous avons la charge. Il est donc assez logique d’appliquer les mêmes modalités d’accès à nos équipements publics à savoir la gratuité. C’est pourquoi nous voterons bien entendu cette délibération.
Par ailleurs, nous pensons que cette coopération doit être étendue à tous les centres commerciaux.
Depuis plusieurs années, les associations de consommateurs de la MCE interpellent le groupe Klépière qui gère le centre Colombia et l’espace commercial de la gare à ce sujet, sans obtenir gain de cause.
Il est assez ubuesque et surtout consternant d’observer que ce même groupe offre la gratuité de la recharge des portables, l’accès au wifi mais pas aux sanitaires. Nous estimons que ces deux espaces, vitrines de la ville, qui bénéficient d’aménagements publics conséquents, doivent participer à l’effort commun en offrant l’accès aux toilettes à tous leurs clients et visiteurs sans distinction d’âge, de genre et de moyens financiers. Le slogan du plan propreté est « la propreté, c’est l’affaire de tous ». Charge pour nous de leur faire appliquer et ainsi de soutenir les associations de consommateurs en interpellant le groupe Klépière. |