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L’éducation au numérique sans les GAFAM, c’est possible

[Communiqué]

 

Le premier atelier numérique Google a été inauguré à Rennes la semaine dernière, en présence de plusieurs personnalités politiques locales. À grand renfort de messages autour de l’éducation et de la lutte contre la fracture numérique. Nous partageons l’objectif de rendre le numérique accessible à tout·e·s. Et c’est d’ailleurs l’une des priorités de la politique liée aux usages du numérique que nous portons. Mais l’éducation au numérique doit se passer des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).

Les géants d’internet n’ont pour objectif final que d’accroître leurs profits. Ils ne portent en aucun cas des missions d’intérêt général. Nous tenons à rappeler que Google France aurait dû payer plus de 1 milliard d’euros d’impôts alors qu’il n’en paye en réalité que 6,7 millions, à l’heure où les budgets publics sont contraints. Pour cette raison, Google ne saurait avoir la reconnaissance de notre collectivité.

De plus, ces multinationales exploitent les données personnelles de chaque citoyen qui sont au cœur de leur modèle d’entreprise. À l’heure où le Parlement Européen a pris des décisions courageuses pour mieux protéger les données de chaque citoyen, il nous faut aussi agir en ce sens localement. L’arrivée de Google à Rennes entre en contradiction avec cet objectif.

Surtout, Rennes n’a pas attendu Google pour proposer aux habitant·e·s de se former aux outils numériques.

La ville dispose déjà de seize espaces publics numériques – principalement dans les maisons de quartier – qui accueillent et forment gratuitement des publics nombreux et divers.
Plusieurs Fablab et lieux d’éducation au numérique sont également aidés par les collectivités et ouverts à tou·e·s. À la rentrée 2019, un tiers lieux du numérique éducatif ouvrira ses portes à l’Hôtel Pasteur en complément des nombreuses actions menées auprès de nos écoles et de celles des associations de notre territoire. De même, l’écosystème de formation de l’enseignement supérieur et de la recherche, de haute qualité, sont disponibles sur nos campus universitaires. Ce sont ces lieux et ces initiatives qu’ils nous faut favoriser.

Depuis 2014, nous veillons à protéger la vie privée des Rennais·e·s, nous favorisons l’utilisation des logiciels libres et plaidons pour la souveraineté de la donnée. Autant d’actions qui vont à l’inverse des pratiques des Gafam. C’est pourquoi nous ne voyons absolument pas l’arrivée de Google comme une bonne nouvelle, mais bien un risque pour le déploiement d’une politique du numérique qui favorise les droits des usagers et leurs libertés.

 

Gaëlle ROUGIER et Matthieu THEURIER, co-président·e·s du groupe écologiste à la Ville de Rennes
Laurent HAMON, conseiller municipal délégué aux Usages du numérique