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Conseil municipal Valérie Faucheux

L’école est un service public essentiel

[Conseil municipal du 16 avril 2018]

La rentrée scolaire se prépare dès maintenant. Derrière le « solde positif » de 31 classes supplémentaires à Rennes, se cachent des inégalités territoriales que nous avons pointé du doigt. De même que nous déplorons la disparition du dispositif « plus de maîtres que de classes » et l’accueil dégradé des enfants allophones.

 

 

Conseillère municipale

 

Intervention de Valérie FAUCHEUX au nom des élu-e-s écologistes


Nous ne ferons pas la fine bouche devant la carte scolaire qui sera mise en place à la rentrée prochaine. En effet, c’est 31 affectations d’emplois prévues qui vont profiter à beaucoup de nos groupes scolaires et notamment les écoles en réseau d’éducation prioritaire. Une seule fermeture définitive à l’école Jules Ferry est envisagée.

Nous pourrions nous satisfaire de ces chiffres sans aller voir plus loin…. À quelques kilomètres entre autre. En effet, les ouvertures de classe en ville sont compensées par des fermetures massives de « classe des champs ». Selon les syndicats c’est plus de 800 classes qui sont fermées en milieu rural en France. En Ille-et-Vilaine, 22 classes vont être fermées définitivement en milieu rural et 16 fermetures sont envisagées au regard des effectifs de rentrée.

Nous souhaitons donc dénoncer ce jeu de bonneteau qui ne fait que renforcer les inégalités de territoires. L’école est un service public essentiel qui permet l’ancrage d’activités économiques et l’installation des familles dans des communes éloignées des centres urbains et des grands axes de communication. Elles ne peuvent donc être le réservoir de postes destinés aux agglomérations.

Par ailleurs, une partie de ces créations de postes est « financée » par la suppression des postes de maîtres surnuméraires, au nombre de quatre sur Rennes. En effet, ce dispositif appelé « Plus de maîtres que de classe » mis en place sous le précédent gouvernement en Réseau d’éducation prioritaire et réclamé depuis des dizaines d’années par les enseignants et leurs représentants n’a pas eu le temps de produire ses effets qu’il est supprimé sans être évalué. Ce n’était pas un gadget mais un vrai levier pour transformer l’école, permettant aux professionnels de travailler collectivement, de diversifier les formes d’enseignement et d’apprentissage pour faire réussir les élèves.

 

Enfin, concernant l’accueil des enfants allophones, si nous nous réjouissons de la création d’un poste rattaché à l’école Jules Isaac, nous restons circonspects quant aux modalités.

En effet, la suppression des classes UP2A fixes au profit de postes itinérants depuis septembre 2016 est pour nous très regrettable au regard des besoins des enfants primo-arrivants,

notamment les élèves non scolarisés antérieurement ni en France ni dans leur pays d’origine. Cette décision devait faire l’objet d’une évaluation en 2017. Nous souhaiterions en connaître les conclusions.