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Conseil métropolitain Eau – Déchets – Économie circulaire Valérie Faucheux

Rennes Métropole gère désormais la qualité de l’eau

[Conseil métropolitain du 21 décembre 2017]

Rennes Métropole est désormais compétente en matière de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations. Une chance pour que nous puissions retrouver des rivières où la vie se développe et dont l’eau sera facilement potabilisable et utilisable par tous.

Conseillère métropolitaine

 

 

Intervention de Valérie FAUCHEUX au nom du groupe écologiste 

Le groupe des écologistes salue la prise de la compétence de la GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) par les EPCI. En effet, elle était jusque-là l’étage manquant à la fusée, pour faire de nos territoires les acteurs puissants de la mise en œuvre des objectifs de la Directive Cadre européenne sur l’eau dont les délais impératifs s’imposent et se rapprochent inexorablement. Pour mémoire, il s’agit de retrouver en 2024 le bon état de 100 % des masses d’eau qu’elles soient superficielles ou souterraines.

Jusque-là, seules les communes ont été impliquées dans les syndicats de bassins versants ou agissaient seules sur leur territoire. Si pour un certain nombre, elles n’ont pas manqué de volonté pour agir, ce sont les moyens financiers et humains qui ont fait défaut. Nous partageons totalement le vœu de Rennes Métropole pour œuvrer au regroupement des syndicats de bassins versants. L’éparpillement en de multiples instances, l’éparpillement des missions des animateurs de bassins en faible nombre sur chaque territoire, a nuit fortement à la mise en œuvre d’une stratégie ambitieuse à l’échelle du grand bassin hydrographique se déclinant en plan d’actions concertées sur chacun des cours d’eau.

 

Nous ajoutons, cependant deux souhaits supplémentaires.

En attendant ces fusions et regroupement qui pourraient tarder, il apparaît important de commencer immédiatement un travail commun, sous l’égide de Pascal Hervé, des futurs représentants de notre collectivité dans les syndicats actuels. Afin d’établir un état des lieux, puis d’élaborer des actions concrètes et de définir les moyens nécessaires pour réaliser les objectifs politiques tels  qu’ils nous sont présentés dans l’excellent rapport annexé à cette délibération.

Par ailleurs, et c’est notre deuxième souhait, Rennes métropole devient responsable de la mise en œuvre des objectifs de la directive cadre européenne sur l’eau. Lors du bilan en 2021 ou 2027, les indicateurs biologiques (poissons, invertébrés, …) serviront à évaluer l’état écologique des eaux. S’ils ne correspondent pas aux préconisations européennes, l’État et les collectivités en seront « comptables ». Ainsi il apparaît normal que Rennes métropole puisse se retourner contre les pollueurs en cas d’atteinte au bon état des eaux et des milieux aquatiques. Ainsi, lors d’épisodes de rejets toxiques par des industriels comme ceux que nous avons connus sur la Seiche ou la Vilaine, Rennes Métropole doit pouvoir participer aux actions en justice auprès des associations contre ces pollueurs et exiger les réparations nécessaires.

En France, les dégradations physiques infligées aux cours d’eau au fil du temps, avec la création de seuils et de barrages, le détournement des rivières, la rectification du chevelu des rivières, ainsi que les prélèvements d’eau ont entraîné un appauvrissement biologique de ces milieux aboutissant à une perte de qualité de l’eau. La pollution par les nitrates, phosphates, pesticides et divers produits chimiques aggrave encore cette situation ; presque tous les cours d’eau sont pollués, de même que les nappes d’eau souterraines, qui sont de surcroît, souvent surexploitées. En conséquence, la potabilisation de l’eau demande toujours plus de traitements ; et parfois même, des captages doivent être abandonnés lorsque les eaux brutes sont trop dégradées. La perte de qualité de l’eau et la dégradation du milieu aquatique affectent aussi les usages traditionnels tels que la pêche, la baignade, le canotage, l’alimentation en eau de rivière du bétail…

La GEMAPI, une des déclinaisons de la DCE est une chance, peut-être une des dernières pour que nous puissions retrouver des rivières où la vie se développe et dont l’eau sera facilement potabilisable et utilisable par tous.