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Gestion publique de l’eau : une vraie réussite!

[Conseil métropolitain du 21 décembre 2017]

La gestion publique de l’eau est une véritable réussite. Un modèle à répliquer pour le réseau de chaleur et la valorisation énergétique des déchets ?

Conseillère métropolitaine

 

 

Intervention de Valérie FAUCHEUX au nom du groupe écologiste 

Par cette délibération présentée ce soir nous n’augmenterons pas le capital social de la SPL Eau du bassin rennais comme il avait été prévu au « vu des résultats économiques ». Au moment de sa conception, il avait été envisagé que les deux premiers exercices soient déficitaires. Or c’est tout le contraire, dès 2015, la SPL a été excédentaire. Cet excédent cette année est estimé à 2,7 millions.

 

C’est la preuve éclatante de la réussite de la gestion publique, pour laquelle pendant plus de 15 ans des citoyens, des associations de consommateurs et de défense de l’environnement, des syndicats et des partis politiques se sont ardemment battus.

 

Outre l’idée que la puissance publique et les citoyens puissent avoir le contrôle sur les ressources et la gestion de l’eau distribuée, ces collectifs à Rennes comme partout en France défendent l’idée de gestion d’un bien commun dans le sens de l’intérêt général et non comme plus-value financière de grands groupes et de leurs actionnaires.

Jour après jour depuis le 1er avril 2015, nous constatons l’incontestable réussite industrielle de la SPL. Mais elle est aussi l’élément central d’une réussite politique. Outil industriel, cheville ouvrière de la collectivité Eau du bassin rennais (CEBR), grâce au dialogue permanent entre les services, elle nous permet d’ajuster les modalités d’application du contrat sans avoir à négocier de coûteux avenants. Elle facilite la gestion des différentes ressources, semaine après semaine, et ce malgré les aléas climatiques, que nous connaissons depuis plusieurs mois. Elle permet aussi de financer une grille tarifaire progressive sociale et écologique qui profite à de plus en plus d’abonnés sur nos territoires, d’évaluer au plus près, sans surenchère, les besoins en investissements sur notre réseau et nos usines.

Le résultat de 2,7 millions, aussi spectaculaire soit-il, n’est en fait pas une surprise. Il est bien entendu la conséquence d’une bonne gestion de l’entreprise publique par l’équipe de direction et l’engagement de tous les agents qu’il nous faut tous saluer. Mais pour la majeure partie, ce bénéfice correspond peu ou prou à celui de Véolia sur le même périmètre (les marges de cette entreprise avoisinait 20-25% en production et 10-15% en distribution), bénéfice qui ne profitait jamais au service de l’eau et encore moins aux abonnés.

Et c’est que qui a été fait mardi dernier lors du comité de la CEBR. Ces plus-values ont été engagées au profit du service public de l’eau. Elles s’intègrent au financement d’une PPI ambitieuse qui nous permettra de rénover les outils de production d’eau potable, de renforcer le réseau pour faire face à la croissance démographique mais aussi le renouveler le réseau vieillissant, enjeu majeur en matière d’efficacité de l’utilisation de la ressource, que nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller. La CEBR aura aussi les moyens d’innover en matière énergétique par le développement de micro-turbines mais aussi en terme social par le financement de l’individualisation.

 

Puisque prochainement nous aurons à débattre de notre stratégie énergétique, nous voulons profiter de cette intervention pour rappeler que si l’eau est un bien commun, l’énergie l’est tout autant.

 

Les investissements nécessaires seront lourds, les enjeux sociaux d’un prix de l’énergie qui reste accessible à tous le sont tout autant. Aussi la logique de gestion publique que nous appliquons désormais à l’eau mérite d’être envisagée de la même façon en matière d’énergie. Alors que nous établissons actuellement un schéma des réseaux de chaleur, il nous faut envisager que ces derniers et les unités qui les alimentent, comme l’UVE, soient l’objet d’une véritable gestion publique métropolitaine. La réduction des gaz à effets de serre, le développement des énergies renouvelables, la maîtrise du prix de l’énergie pour les habitants impliquent que nous puissions maîtriser ces outils.

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