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Conditions de vie des étudiants : nous devons porter notre attention sur les plus précaires

[Conseil municipal du 26 juin 2017]

Une étude est menée avec un large partenariat sur les conditions de vie des étudiants. Et nous rappelle que ce sont sur les plus précaires qu’il faut porter notre attention.

 

 

Conseillère municipale

Co-présidente du groupe écologiste Ville de Rennes

Vice-Présidente de Rennes Métropole en charge de la Jeunesse

 

Intervention de Gaëlle ROUGIER au nom des élu-e-s écologistes

citation

Nous reconduisons cette étude pour la deuxième année consécutive avec un financement conjoint Ville de Rennes et Rennes Métropole. Je souhaiterais tout d’abord saluer le partenariat qui est né autour de cette démarche entre les deux collectivités mais aussi les Universités de Rennes 1 et Rennes 2, le SIMPPS, l’Audiar et la Région, l’Agence régionale de santé et le CROUS. Nous pouvons nous féliciter que les universités investissent pleinement la question des conditions de vie étudiantes sous l’égide de leurs deux actuels présidents et qui est un signe supplémentaire du rapprochement de nos deux universités rennaises. Le bureau des temps a également été saisi récemment par les universités pour un accompagnement méthodologique sur l’étude des temps étudiants. Ce bouillonnement local s’inscrit aussi dans une volonté nationale de structurer et favoriser les conditions de vie étudiante avec l’élaboration de schémas de développement de la vie étudiante.

C’est une bonne nouvelle car au-delà de la performance des filières d’étude, les conditions de vie matérielles des étudiants, leurs conditions de logement, l’accès aux services, aux transports, à la vie culturelle et sportive, sont des éléments décisifs pour la réussite scolaire et l’épanouissement des étudiants.

Que nous dit donc cette étude sur les étudiant-e-s de Rennes : tout d’abord que la très grande majorité des étudiants ici est satisfaite de sa vie étudiante, notamment les plus jeunes. Les étudiants louent la qualité de vie à Rennes, l’accès aux loisirs et la richesse de l’offre culturelle, même s’ils n’en profitent pas tant que ça. Ils apprécient également le réseau de transports, bus et métro, même si ils le trouvent « trop cher ». Ils plébiscitent leur campus, Beaulieu rencontrant le plus de succès.

Le résultat de cette étude est plutôt positif mais si nous devions nous en tenir là, cette étude n’aurait pas trop d’intérêt, à part celui de nous auto-congratuler chaque année.

Je ne reviendrai pas sur le volet santé qu’a évoqué Charlotte Marchandise mais plus sur l’attention que nous devons avoir envers une frange, certes minoritaire mais en expansion, de jeunes précaires ou en voie de précarisation. Même si les données méritent d’être consolidées, cette étude nous apprend par exemple que la vie est plus facile pour ceux qui vivent chez leurs parents et qui ne sont pas boursiers.

Là, les inégalités jouent à plein puisque ce sont les étudiants boursiers, ceux qui sont décohabitants donc loin de leurs parents et qui sont issus des classes populaires qui sont les plus fragiles à tous points de vue. Sans surprise ce sont les boursiers et ceux issus des classes populaires qui travaillent le plus. Alors que 30 % de ceux qui vivent chez leurs parents doivent travailler pour vivre, 65 % de ceux qui vivent seuls déclarent indispensable une activité rémunérée en plus de leurs études pour assumer leur autonomie. Autre fait notable, 9 % des étudiants déclarent également ne pas manger à leur faim régulièrement par manque d’argent. Le même pourcentage semble renoncer au soin pour les mêmes raisons.

Les services sociaux des universités, du CROUS mais également les services du SIMPPS alertent sur la paupérisation d’une frange croissante des étudiants et sur l’émergence de pathologies psychiques et mentales liée à cette paupérisation. C’est une donnée que nous avons déjà en tête et qu’il nous faudra prendre en compte dans les années qui viennent.

Il nous faut affiner les résultats. Il est prévu également de pouvoir travailler ultérieurement sur des publics plus ciblés comme les étudiants étrangers ou encore sur les doctorants.

Cette étude s’inscrit aussi dans le cadre de l’OMESREVE (Observatoire Métropolitain de l’Enseignement Supérieur de la Recherche Et de la Vie Etudiante). A priori anodine, c’est en fait un outil de connaissance dynamique et pérenne sur l’évolution de notre population estudiantine. Elle va nous permettre d’identifier les leviers d’action les plus pertinents. Elle est la première pierre d’un observatoire de la vie étudiante dont notre territoire n’était pas encore doté.