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Funambuler sur la ligne d’horizon

[Vernissage de l’exposition À l’horizon, de Thomas Huber – 3 février 2017]

Pour quatre mois, nous prenons à Rennes le relais du Kunstmuseum de Bonn, pour nous immerger dans l’œuvre de l’artiste Thomas Huber. Anne Dary, directrice de notre Musée des Beaux-Arts est la commissaire de cette exposition co-produite, qui installe, reconnaissons-le, notre ville comme pièce incontournable sur l’échiquier international de l’art contemporain. À nous d’inventer notre jeu à partir de cette exposition : avec la rectitude de la tour ou la diagonale du fou ? Tout est possible. Il nous faudra vraisemblablement mélanger toutes les combinaisons et tous les pions à partir de l’œuvre de Thomas Huber.

Ce dernier nous invite à jouer, mais les règles sont là, comme « À l’horizon », ainsi que s’intitule l’exposition.

Cet horizon de toute image picturale, aucune ne peut s’en approcher, il recule devant chacune d’elle incessamment et cependant il se rappelle toujours aussi sûrement à toutes, et ne peut pas ne pas être là, entre contingence et nécessité finalement.

Thomas Huber est un peintre suisse, chercheur en esthétique pratique comme théorique. Passionné par les ressorts de l’inscription spatiale, par les tenants et les aboutissants des objets picturaux.

Cet artiste est – en plus d’un sens – « vivant ».

D’abord il accompagne son œuvre de sa présence et de son discours.

Ensuite, il défie notre pensée catégorisante en l’interpellant, en lui interdisant de se figer dans un quelconque confort. La presque centaine de maquettes, tableaux et dessins de cette exposition est composée, inscrite dans un parcours mais nous déroute. Toute notre puissance cartésienne capable de nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature » est transformée en acrobate, en visiteuse étonnée.

Je vous encourage – mais oui le verbe existe – à « funambuler » sur la ligne d’horizon qui nous est proposée par notre artiste.

Une impression de vertige n’est pas impossible, mais je vous aurais prévenu-e-s.