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Un pacte pour la qualité de l’air

[Conseil métropolitain du 15 décembre 2016]

Un pacte métropolitain d’innovation a été présenté en conseil de Rennes Métropole. Axé autour de la mobilité, ce pacte doit nous permettre d’accélérer la reconquête de la qualité de l’air dans la métropole.

Conseiller métropolitain

Président du groupe écologiste de Rennes Métropole

Intervention de Morvan LE GENTIL au nom du groupe écologiste

citationVous ne serez pas surpris, cette délibération nous la voterons car nous l’avons appelée de nos vœux depuis nombre interventions, communiqués et discussions dans les instances de Rennes Métropole.

Rennes Métropole n’est pas épargnée par la pollution de l’air, que ce soit par la pollution de fond, dont l’impact semble de plus en plus inquiéter les experts sanitaires, ou par des épisodes plus aigus : on passe désormais plusieurs fois par an les seuils d’information, encore récemment,  et on a même atteint les seuils d’alertes fin 2014 et début 2015.

L’agriculture et le chauffage jouent un rôle important dans ces pollutions, mais la cause première reste le transport routier.

A l’échelle de notre territoire, de nouvelles politiques publiques vont permettre aux habitants de participer à l’effort collectif, que ce soit dans les communes avec les déplacements doux, ou  l’apaisement des voiries à 30 km/h. Mais aussi à l’échelle de l’agglomération, avec la tarification sociale des transports en commun qui sera mise en œuvre au 1er janvier 2017, la gratuité des transports en commun en cas de pic de pollution ou encore le pass multi-voyageurs.

Depuis 2016, le dispositif Ambassad’air permet aussi d’associer les Rennais à la mesure de la qualité de l’air grâce à des capteurs individuels pour mieux connaître la réalité des pollutions et les combattre. Gageons que ce type de dispositif pourra être étendu à des communes de la Métropole.

Malgré ces mesures, la situation reste préoccupante. Il nous faut donc continuer nos efforts.

Ce pacte va faire partie des efforts à engager : déploiement de bus électriques dès 2017, location longue durée de vélos à assistance électrique, logistique urbaine mieux adaptée dans le centre-ville, expérimentation des bandes d’arrêt d’urgence ouvertes à la circulation des bus et des covoitureurs, étude des temps et congestion automobile, passage à une motorisation gaz naturel pour les véhicules de collecte des déchets…  autant d’actions essentielles pour la mobilité intelligente que les écologistes voteront en espérant qu’elles feront l’unanimité.

En  2017, il s’agit essentiellement d’études, il faudra très vite lancer les expérimentations. Mais il faudra encore élaborer rapidement un plan vélo ambitieux à l’échelle de la métropole et une action globale en faveur du covoiturage. Il faudra aussi transformer l’essai suite à l’étude pour un RER rennais, que nous avons impulsée : pour un maximum de communes, le train doit devenir une alternative majeure à la voiture. Pour les autres dépourvues de ligne ferroviaire, des bus à haut niveau de service doivent eux aussi permettre de réduire la place de la voiture individuelle. Mais nous aurons l’occasion en 2017 de débattre prochainement des déplacements sur la Métropole.

Pour aller plus loin, nous aimerions y ajouter notre green touch sur les projets déjà recensés mais aussi sur ceux susceptibles d’intégrer le futur contrat métropolitain. Pour la carburation GNV des véhicules de collecte de déchets, il nous faut réfléchir à la filière biogaz issue de nos déchets ; pour l’étude sur l’auto-partage résidentiel, pourquoi ne pas y intégrer les véhicules de la collectivité comme le fait la Ville d’Amsterdam ou plus proche de nous, la SNCF. Enfin dans l’étude des problématiques avec d’autres territoires, il nous faut là aussi penser train : même si on sait qu’il peut représenter un budget important est pourtant un levier de développement durable, développement du territoire, qualité de l’air et de la santé. Un levier sans équivalent sur les moyennes distances.

Sans une amélioration de la qualité de l’air sur notre territoire, le débat sur la mise en place d’un système de vignettes anti-pollution à Rennes, comme ce sera le cas dès janvier 2017 à Paris et Grenoble, deviendra inéluctable. Et avec lui la nécessité d’une réflexion poussée pour qu’une telle mesure ne soit pas anti-sociale.