Intervention de Valérie Faucheux au nom du groupe écologiste
Cette année, le baromètre 2015 de la qualité de vie dans les villes d’Europe, qui vient d’être publié par la commission européenne place Rennes comme la première ville française. Le nombre important d’espaces verts, la propreté de nos rues, la qualité de l’offre de transports, le dynamisme de la vie culturelle, l’efficacité et la proximité de nos services publics locaux font de Rennes une ville reconnue pour sa qualité de vie par les Rennais et les Rennaises. Le résultat de cette enquête d’opinion est le fruit de l’exigence de nos politiques. Mais celles-ci ne pourraient aboutir si elles n’étaient pas mises en œuvre par des services compétents et impliqués.
Notre budget doit donc leur permettre d’agir. Néanmoins, comme l’an dernier, il n’est prévu qu’une simple augmentation de 1,7 % qui permettra uniquement de tenir compte des évolutions de carrière. Les plans d’austérité gouvernementaux impactent donc directement la vie de agents. En l’absence d’une augmentation du point d’indice, ils obligent à contraindre leurs salaires. En réduisant les dotations globales de fonctionnement aux collectivités, les créations de postes sont gelées. Pire, dans le cadre de SP 2020, les redéploiements de postes viennent modifier voire même amputer des services comme celui des jardins et espaces verts. Parce qu’ils impactent la qualité du service rendu et attendu par la population, parce qu’ils dégradent les conditions de travail des agents, nous ne pouvons pas être d’accord avec ces choix.
Ils atteignent durablement la confiance des personnels envers notre municipalité, comme nous avons pu le voir à travers les différents mouvements sociaux en 2015. Pour mémoire, les personnels des crèches au sujet de l’organisation du travail, les personnels en charge de la propreté des rues et les ASVP contre les suppressions de postes, et les agents des écoles pour l’obtention d’une prime. Et plus récemment les personnels des EHPAD de la Ville de Rennes.
Leur grève du week-end du 5 et 6 mars est de nouveau révélatrice d’un certain dysfonctionnement dans le mode de gestion des personnels de la Ville de Rennes. Cette fois-ci encore, comme lors de la grève des personnels des crèches l’an dernier, il est question d’inégalités en termes de temps de travail. Ils réclament le droit à 3 semaines de congés payés annuels consécutifs (23 jours), le droit à onze heures de repos et enfin à la possibilité pour les personnels parents d’accompagner leur enfant le jour de la rentrée scolaire sans être obligés de déposer une journée de congés. Autant de revendications qui correspondent à des droits acquis pour la très grande majorité des personnels de la Ville.
Cette fois-ci encore, nous apprenons que les syndicats ont interpellé dans les instances les élus depuis des mois, sans obtenir d’avancées.
Cette fois- ci encore, nous constatons que cette inégalité concerne un personnel majoritairement féminin, qui bien souvent a la charge des enfants. Le travail le week-end, la continuité obligatoire des soins a des impacts encore plus grands sur la vie personnelle et familiale des agents. Et je dirais presque vice versa : plus le travail impactera l’organisation personnelle et familiale de l’agent, plus ses difficultés se répercuteront sur son travail. La question de la garde des enfants le week-end est encore plus fondamentale, étant donnés les salaires. Alors que le week-end est souvent synonyme de solitude pour les résidents, ne pourrait-on pas envisager d’organiser un système de garde des enfants in situ ?
Nos aînés résidents des EHPAD sont parmi les plus fragiles de nos concitoyens. Les personnels des établissements sont donc en charge, en notre nom, d’accompagner dans la dignité leur fin de vie. C’est pourquoi ces personnels méritent toute notre attention. Nous formulons donc le vœu qu’un protocole soit trouvé le plus rapidement possible pour répondre à leurs attentes.
Notre Ville qui se veut innovante et soucieuse du vivre ensemble doit installer un dialogue social renouvelé, condition sine qua non pour le maintien durable d’une ville apaisée pour les habitants. |