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Développement économique du secteur culturel : soyons équitables

[Conseil métropolitain du 19 novembre 2015]

Invités à accorder une subvention complémentaire de 40 000 euros à l’association des Transmusicales pour construire son projet économique, les élus écologistes rappellent qu’il est urgent de soutenir le développement économique des nombreux autres acteurs culturels qui en ont aussi besoin.

morvan_nPrésident du groupe écologiste de Rennes Métropole Intervention de Morvan Le Gentil au nom du groupe écologiste

citationPermettez-moi d’exprimer l’incompréhension du groupe écologiste face au contenu de cette délibération.

Nous portons tous un grand intérêt à l’action de l’association des Transmusicales et au festival qu’elle organise. Nous sommes évidemment favorables au soutien de la Métropole à cet évènement qui, au-delà de son apport à la vie culturelle et artistique, est constitutif de l’identité culturelle et de l’image européenne de Rennes et de la Métropole.

Même si nous pouvons avoir de vraies réserves sur l’importance des subventions qui lui sont accordées chaque année, nous avons voté sans hésitation les 161 500 € attribués à l’ATM le 9 juillet dernier. Nous sommes donc très surpris de cette subvention complémentaire de 40 000 € destinée à construire son projet économique. 50 000 € ayant déjà été accordés en 2014 pour la même raison.

Nous connaissons le professionnalisme et l’efficacité de l’équipe des Trans : une quinzaine de salariés très qualifiés qui entourent les deux dirigeants fondateurs, une association l’ATM et deux SARL pour couvrir l’ensemble des activités lucratives ou non-lucratives, des produits d’exploitation de près de 4 millions d’euros par an dont 55 % provenant de subventions publiques, un club d’entreprises, un fonds de dotation, des produits dérivés renouvelés chaque année, et un ancrage de plus de 30 ans dans les réseaux professionnels locaux et internationaux, avec 1000 professionnels présents chaque année au festival. Une vraie réussite et un modèle économique envié par la plupart des festivals français.

Si nous pouvons comprendre qu’elle ait eu besoin d’un coup de pouce il y a quelques années pour innover dans de nouvelles approches partenariales, former du personnel au mécénat, financer de la recherche dans des nouveaux produits dérivés, nous ne pensons pas qu’il soit de bonne gestion publique de pérenniser une telle aide économique.

D’autant plus qu’aujourd’hui, de nombreuses entreprises et associations culturelles de la Métropole, productrices de richesses et d’emploi, se désespèrent d’être reconnues par notre collectivité dans leurs dimensions économiques. Elles aussi aimeraient et seraient légitimes à bénéficier d’un soutien. Permettez-moi de citer les labels, les producteurs de spectacles, les organisateurs de tournées, les développeurs d’artistes, les cafés culture qui bénéficient d’un dispositif national de soutien à l’emploi artistique auquel participe déjà la ville de Rennes, les sociétés de production audiovisuelle, les structures de portage salariale, et bien sûr tout le secteur des industries créatives qui représentent à Rennes entre 5000 et 7000 emplois.

Nous vous encourageons donc, Madame la Vice-Présidente, à soutenir le développement économique de ces entreprises et associations créatives et culturelles. Dans un contexte financier très contraint, il est important d’apporter une attention particulière à ce tiers secteur culturel, créateur d’emploi dès aujourd’hui et de richesse pour demain.

Durant les États généraux de la culture organisés par la Ville de Rennes, beaucoup de ces acteurs ont exprimé leur grande difficulté à comprendre les politiques métropolitaines susceptibles de faciliter ou d’aider le développement de leurs activités.

Le groupe des élu-e-s écologistes partage leur incompréhension, et c’est pourquoi nous nous abstiendrons sur cette délibération dont nous ne comprenons pas en quoi, en 2015, elle participe au développement économique d’un secteur créatif et culturel pourtant en attente de coup de pouce de la Métropole.