Priscilla Zamord

11ème vice-présidente Solidarités, égalité et politique de la ville de Rennes Métropole et conseillère municipale de la Ville de Rennes.

Un parcours au service de la justice sociale

Bretonne et Martiniquaise je suis née il y a 41 ans d’une mère rennaise, secrétaire dans une association de protection de l’enfance, et d’un père martiniquais ouvrier dans le BTP.

Issue d’une formation en médiation culturelle puis en politiques sociales, j’ai travaillé pendant plus de dix ans dans l’ESS (Économie sociale et solidaire).

Mon engagement pour l’écologie politique s’est d’abord construit à travers des expériences professionnelles en faveur de la justice sociale.

D’une part, j’ai cofondé une association d’insertion par la culture La Distillerie présente dans des quartiers prioritaires de Fort-de-France puis à Rennes. Coordinatrice de projets d’art contemporain comme levier d’émancipation, j’ai travaillé auprès de jeunes en difficulté.

Ma rencontre avec Aimé Césaire dans ce cadre, la pensée d’Édouard Glissant et les mots d’Audre Lorde ont irrigué ma volonté d’un engagement humaniste et politique nourri de poétique.

Par ailleurs, après avoir travaillé au sein de « Les Petits Riens », une association majeure à Bruxelles dédiée au réemploi, j’ai co-fondé la ressourcerie « La Belle Déchette » à Rennes. La création d’emplois pour des personnes en situation de précarité et l’accès à des biens à petit prix étaient au cœur de mes préoccupations.

Ces expériences ont irrigué mon envie de créer une activité économique pour accompagner la co-construction de politiques publiques et de projets ESS avec les publics cibles dont les personnes les plus invisibilisées. J’ai alors créé ZamZam en 2018 une entreprise ESS de design de service en innovation sociale. Mon but était de faciliter la mise en place de projets adaptés aux besoins des utilisateurs et utilisatrices qui conjuguent utilité sociale et utilité environnementale.

Binôme tête de liste pour ma première campagne écologiste à Rennes

Ma conscience écologique s’est renforcée à la suite du scandale sanitaire, social et environnemental du chlordécone, un pesticide cancérigène qui a intoxiqué plus de 90 % de la population antillaise et contaminé les sols pour des siècles. À la lutte contre le capitalisme, responsable des rapports de domination de classe, de race et de genre, s’ajoute le combat contre l’exploitation des ressources. Si mon fil rouge, pendant toutes ces années, a été d’accompagner les personnes pour le respect de leur dignité, je suis convaincue que l’urgence climatique exige la même combativité.

Parce que l’écologie politique que je défends ne doit pas perpétuer les mécanismes de la domination patriarcale, je me considère comme une militante écologiste, anti-raciste et féministe. Le sexisme est une forme de domination sociale, qui peut se cumuler avec d’autres discriminations, à laquelle nous devons mettre un terme. L’égalité est un combat quotidien et doit désormais s’appréhender sous l’angle de l’intersectionnalité. 

Les habitant·e·s de la Terre les plus fragilisé·e·s, y compris à Rennes, sont déjà les premières victimes du réchauffement climatique. 

Engagée pour la première fois en politique dans le cadre des élections municipales 2020, la démarche de l’association Confluences et l’engagement de Matthieu Theurier m’ont convaincue de rejoindre la campagne Choisir l’écologie pour Rennes. Ouvert à tous les citoyen·ne·s, avec une gouvernance partagée, notre collectif a co-construit un projet commun avec une méthodologie issue de l’éducation populaire pour une écologie populaire.

Un mandat écologiste et citoyen à Rennes Métropole 

Dans la continuité de mon parcours, je voulais absolument travailler sur les politiques sociales et agir à l’échelle de la Métropole en misant sur la diversité de notre territoire ainsi que sur notre culture de la solidarité. 

Pour une métropole solidaire et inclusive

Face à la crise de la Covid-19, nous allons, dans un esprit de co-construction, soutenir les 43 communes de la métropole dans leurs actions sociales. La première des choses à faire est d’activer notre ingénierie sociale et l’expertise d’usage des habitant·e·s. Nous allons améliorer les dispositifs existants comme la carte Sortir !, renforcer l’aide alimentaire, le droit au logement, tout en veillant à une simplification des démarches. Je suis également très attachée à l’accueil des nouvelles populations et la mise à l’abri par la collectivité des personnes à la rue.

Vers un territoire d’égalité

Nous lutterons contre les discriminations et pour l’accès aux droits avec un nouveau plan d’action à l’échelle métropolitaine. Il s’agit de créer une culture commune de l’égalité avec les 43 communes, y compris dans l’espace public, et d’améliorer les parcours d’accompagnement des victimes. Nous allons observer, mesurer et tester des solutions notamment avec la création d’un observatoire métropolitain de lutte contre les discriminations. Nous travaillerons aussi sur l’exemplarité de la collectivité et la conditionnalité des aides publiques à travers des critères d’égalité et environnementaux.

Pour une politique de la Ville de proximité, agile et créative

Depuis 40 ans, la politique de la ville tente d’améliorer les conditions de vie des habitant·e·s des quartiers prioritaires. Sur notre territoire, 33 000 habitant·e·s de Villejean, de Maurepas, du Blosne, de Cleunay et des Champs-Manceaux sont concerné·e·s, sans oublier les 14 000 habitant·e·s de Jacques de la Lande (territoire en veille). Nous déploierons des mesures de proximité et agiles pour répondre à l’urgence sociale de la crise sanitaire et économique. Nous travaillerons sur la co-construction du prochain contrat de ville 2024-2028 avec le Conseil Citoyen Rennais, les partenaires et les acteurs et actrices de terrain pour notamment accélérer la transition écologique des quartiers prioritaires.


Articles liés à Priscilla Zamord