Philippe Salmon

15ème vice-président de Rennes Métropole en charge de l’Insertion et de la formation – Maire de Bruz (18 266 hab.)

Mon parcours professionnel

Avant d’entrer dans la vie active, j’ai effectué un service national au Gabon pendant 12 mois ; puis deux contrats de deux ans dans la coopération civile, l’un en Côte d’Ivoire et l’autre en Mauritanie

Issu d’une filière scientifique, j’ai ensuite travaillé comme technicien de laboratoire dans une entreprise fabriquant du matériel pharmaceutique.

Au bout d’une dizaine d’années dans ce domaine, je ne m’y retrouvais plus. Je me suis alors reconverti dans la formation des personnels soignants, d’abord dans un organisme de formation que j’ai co-fondé puis en tant qu’indépendant avec mon propre organisme de formation.

Cela faisait un moment que je m’intéressais de près ou de loin à la politique. Arriva alors un moment où je ne pouvais plus rester spectateur et j’eus envie de m’engager.

Mes débuts en politique

Au début des années 2000, j’ai participé à un cycle de conférences organisé par le parti Nouvelle Donne. J’ai été très intéressé par ce débat d’idées qui m’a apporté beaucoup de réponses. Ce fut aussi l’occasion de faire la rencontre de Pierre Larrouturou, fondateur de ce nouveau parti.

Après une période de réflexion, je me suis dit que c’était le moment de franchir le pas. J’ai adhéré au parti et me suis rapproché du comité local rennais. J’ai ainsi participé à la mise en place des instances de ce parti naissant. Nous avons organisé des actions militantes pour faire évoluer le débat d’idées et nous faire connaître auprès des citoyen·ne·s.

J’ai participé aux élections régionales de 2015 sans être candidat. J’étais notamment dans le jury ayant auditionné les candidats Nouvelle Donne. Cette même année, je me suis également présenté comme suppléant aux élections départementales. Deux ans plus tard, je me suis présenté aux élections législatives dans la première circonscription d’Ille-et-Vilaine.

Élections municipales à Bruz

Après ces candidatures infructueuses, j’ai voulu me recentrer sur ma ville : Bruz. Mon épouse a été conseillère municipale dans l’équipe menée par Philippe Caffin entre 2008 et 2014. J’étais donc déjà en contact avec un certain nombre d’élu·e·s de la commune.

À l’approche des municipales, je me suis porté volontaire pour intégrer une liste divers gauche. Sur proposition de certains militant·e·s nous avons fait le choix de procéder à une élection sans candidat·e pour désigner notre tête de liste.

Nous avons commencé par fixer les critères du ou de la Maire idéal·e. Chacun·e devait ensuite proposer un nom qui faisait l’objet d’un débat à la lumière des critères précédemment définis. Plus d’une dizaine de personnes ont ainsi été nommées au moins une fois. À la suite de cette première phase d’échange, deux personnes se sont portées candidates dont moi. Chacun a présenté son projet pour la ville au groupe avant un vote que j’ai remporté.

Nous avons ensuite fait campagne avant d’être élus au printemps 2020 en pleine pandémie de COVID-19. 

Une prise de fonction difficile

Le Maire sortant a contesté le résultat des élections et, pour tout vous dire, n’a pas tellement facilité la transition… En attendant le conseil municipal d’installation en mai, nous avons donc travaillé à distance, par visioconférence, avec la nouvelle équipe municipale et essayé d’obtenir un maximum de renseignements auprès de mon prédécesseur et des services de la Ville.

Maire de Bruz

Une ville très dynamique

Bruz est actuellement, en nombre d’habitant·e·s, la seconde ville de la métropole après Rennes, et la cinquième ville d’Ille-et-Vilaine. C’est avec Rennes un bassin d’emploi très attractif de la métropole.

Cette croissance démographique représente un potentiel énorme de développement pour notre ville.

Notre politique du logement vise à accueillir chaque année ces nombreux nouveaux et nouvelles arrivant·e·s et à leur offrir des équipements et services de qualité.

Des difficultés financières grandissantes

Nous allons cependant devoir faire face à des difficultés financières importantes notamment avec la suppression de la taxe d’habitation. Malgré les compensations fiscales mises en place par l’état, nous subirons d’importantes pertes de recettes fiscales dans les années à venir.

Nous perdrons sans doute la subvention de la Dotation urbaine de solidarité versée tous les ans à la commune et cela deviendra de plus en plus difficile d’équilibrer notre budget. 

Très concrètement, nous serons sans doute contraints de limiter nos investissements, réduire les effectifs et cela pourrait se traduire une dégradation de nos services publics.

Cependant, Bruz reste une ville très dynamique. En vue de construire un quatrième groupe scolaire public, nous avons commandé une étude qui montre que, sur les quatre dernières années, 46 % de la population bruzoise se renouvelle tous les 5 ans.

Construction d’un quatrième groupe scolaire public

Nous disposons déjà de trois écoles publiques maternelles et élémentaires, d’environ chacune 400 élèves, et de deux écoles élémentaires privées. Il y a également deux collèges et deux lycées publics et privés, où sont scolarisés principalement des enfants de la ville, mais aussi des communes limitrophes.

Le projet de création d’un nouveau groupe scolaire public a été initié lors de la précédente mandature. Nous avons souhaité revoir le lieu de son implantation. Nous avons en effet commandé une étude sur les flux de circulation qui nous a permis de constater des déséquilibres au niveau de la ville que nous allons tenter de corriger.

Nous avons finalement opté pour la plaine du Vert-Buisson, derrière l’école actuelle du même nom. Ce site est beaucoup mieux desservi, notamment par la gare. Cela permettra aux parents d’élèves, travaillant pour la plupart à Rennes, de prendre plus facilement les transports en commun, à savoir le train ou le futur bus rapide prévu en 2021 (ligne C7) après avoir déposé leur enfant à l’école.

Le trambus qui devrait arriver à horizon 5 ans partira lui aussi de cet endroit très stratégique.

Nous souhaitons ainsi développer et rendre plus accessibles les alternatives à la voiture afin d’inciter les gens à changer leurs habitudes.

Vice-président à l’insertion et la formation à Rennes Métropole

La crise engendrée par la pandémie COVID-19 a laissé beaucoup de personnes, souvent très jeunes, au bord de la route. Nous observons beaucoup de décrochage scolaire et des difficultés à trouver un emploi pour d’autres.

Le Plan local pour l’insertion et l’emploi

Je préside le Plie (Plan local pour l’insertion et l’emploi) qui propose un accompagnement personnalisé de personnes éloignées de l’emploi vers l’insertion professionnelle. 

Ce plan est principalement  financé par des Fonds sociaux européens (FSE) et est mis en œuvre pour l’appui d’associations d’insertion par l’activité économique, en concertation avec le département. Nous allons d’ailleurs en 2021 négocier un nouveau Plie pour les six prochaines années du mandat.

L’insertion par l’activité économique

Le principe de cette politique d’insertion par l’activité économique est d’accompagner des personnes pour une durée de deux ans maximum et qu’elles soient accueillies par des structures d’insertion dans l’optique qu’elles ressortent avec un emploi durable ou une formation.

En tant que Métropole, nous nous devons aussi d’intégrer des clauses sociales d’insertion dans nos marchés publics. C’est ce que nous avons commencé à faire avec la plateforme Atout Clauses et que nous allons amplifier à l’avenir. Le chantier de la ligne b du métro a permis avec ce dispositif de faire bénéficier de postes de travail à ces personnes en difficulté.

Nous souhaitons aussi développer plus de partenariats avec des entreprises privées dans le cadre de leur politique RSE (Responsabilité sociale et environnementale). 

Développer la médiation active à l’emploi

Dans le cadre du PLIE, nous sommes en train de mettre en place ce que nous appelons la « médiation active à l’emploi ». Il s’agit d’une nouvelle méthode  de travail avec les entreprises pour laquelle des médiateurs et médiatrices ont été formés. 

Elle consiste à démarcher les entreprises, très en amont et de manière proactive, pour d’échanger avec elles afin d’avoir une meilleure connaissance de leur milieu et leurs métiers. Nous pouvons ainsi par la suite leur proposer des recrues plus adaptées et mieux informées sur l’emploi pour lequel elles sont embauchées.